Le Comité de pilotage du projet de Gestion des déchets et Décentralisation (GEDEC) a tenu sa première réunion de lancement de ce projet. Une initiative qui se situe dans le cadre du Programme de Renforcement des Services Publics Locaux-Assainissement et déchets (PRSPL), une initiative du gouvernement togolais avec l’appui financier de l’Union Européenne (UE). La rencontre a permis aux participants de mobiliser les parties prenantes autour des enjeux et de leur rôle dans la réussite du projet, mais également de valider les instances de gouvernance, ainsi que les prochaines étapes. C’est le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement des Territoires, Payadowa Boukpessi, qui a ouvert les travaux, en présence de diverses personnalités.
Le Togo enregistre, depuis 2005, une urbanisation importante avec plus de 40% de la population vivant dans les villes. Cette augmentation de la population urbaine combinée à l’absence ou à la faiblesse des dispositifs de gestion des déchets solides pose un problème majeur de salubrité publique. L’ampleur croissante des volumes de déchets non gérés contribue, significativement, à la dégradation des sols, des eaux, de la biomasse, mais également aux inondations, à la perte de la biodiversité et à l’accélération du changement climatique. Afin de répondre à ces problématiques, le gouvernement, avec l’appui de ces partenaires, notamment l’Union Européenne (UE), a initié, en 2015, le Projet Eau et Assainissement (PEAT 1et 2). Ce projet qui tire à sa fin, vise l’amélioration de la gestion des ordures ménagères et des boues de vidange à travers la mise en place d’un système de gestion des ordures ménagères et excrétas dans les communes principales des chefs-lieux. Compte tenu du contexte de décentralisation et de transfert récent de la compétence assainissement et déchets aux collectivités, l’UE poursuit son accompagnement à ces collectivités sur le déploiement et la pérennité de ces services sur les prochaines années. Ceci, dans le cadre d’un nouveau programme dénommé Programme de Renforcement des Services Publics Locaux-Assainissement et déchets (PRSLP). Le volet 1 « Projet de Gestion des Déchets et Décentralisation (GEDEC) », dont la mise en œuvre est confiée à Expertise France, a été lancé, hier, lors de la réunion de son comité de pilotage. D’un montant de 4,7 millions d’Euros, pour une période de trois ans, ce projet vise à renforcer les capacités des collectivités territoriales, en matière de gestion durable des déchets dans les communes principales des 5 chefs-lieux de région. Il s’agit également d’améliorer la salubrité urbaine dans les villes ciblées. Les groupes ciblés par l’action sont de deux sortes. Il s’agit, dans un premier temps, des directions et structures de délibération municipale ayant la responsabilité de la planification et du pilotage des services d’assainissement et d’enlèvement des déchets. D’un autre côté, le projet associera les opérateurs économiques du secteur des déchets et de l’assainissement, y compris les organisations de la société civile et les entreprises de pré-collecte/collecte formelles et informelles préexistantes dans certaines communes et qui sont des acteurs à part entière qu’il convient d’accompagner et d’inclure dans les futures filières.
A cette occasion, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement des Territoires, M. Payadowa Boukpessi, a salué l’intervention déterminante de l’UE, depuis quelques années, dans le sous-secteur de la décentralisation, en témoignent les nombreux projets financés. Pour le ministre, ce nouveau projet est d’une importance capitale, puisque cette activité a une implication directe sur la qualité de l’eau, de l’environnement, des aliments, bref sur la santé humaine. « La gestion efficace des déchets est donc un défi majeur de toutes les communes de notre pays, y compris le District Autonome du Grand Lomé, qui expérimente, depuis 5 ans, une gestion de déchets à travers l’enfouissement desdits déchets », a-t-il souligné. Toutefois, a-t-il rappelé, cette expérience est onéreuse et ne peut être appliquée par toutes les communes. Ce pourquoi, il a invité tous les acteurs à rechercher d’autres solutions qui soient à la portée de toutes les communes, pour le bien-être des populations.
Le chef de coopération de la Délégation de l’UE, M. Hugo van Tilborg, a confié que la salubrité est un élément clé de la santé, du bien-être et de la qualité de vie des citoyens. D’où, l’importance de ce projet ambitieux. « Il s’agit d’établir une filière de gestion durable des ordures ménagères et des boues de vidanges réaliste et adaptée au contexte de chaque chef-lieu ciblé par le projet. Cela implique la mise en place de structures efficaces, de processus de collecte et de traitement des déchets, ainsi que de solutions durables pour leur élimination ou leur valorisation » a-t-il dit.
Mélissa BATABA
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