Diplomatie

Faure Gnassingbé à Genève: “Le Togo ne ménagera aucun effort pour que le Conseil des droits de l’homme puisse atteindre pleinement ses objectifs durant les trois années de notre mandat”

Faure Gnassingbé à Genève: “Le Togo ne ménagera aucun effort pour que le Conseil des droits de l’homme puisse atteindre pleinement ses objectifs durant les trois années de notre mandat”

Le président Faure Gnassingbé est intervenu lundi matin à Genève à la tribune du Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour appeler la communauté internationale à intensifier son engagement en faveur des droits de l’homme. Le Togo, membre du Conseil depuis le 1er janvier, est résolu à remplir avec efficacité sa mission pour le renforcement des droits de l’homme. Il a par ailleurs insisté sur l’importance de la coopération avec les acteurs non étatiques (société civile, entreprises internationales) pour développer des projets de renforcement des droits de l’homme, en particulier dans les pays pauvres.

Monsieur le Président du Conseil des droits de l’homme ;
Monsieur le Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme ;
Messieurs les Chefs de gouvernement
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Mesdames et messieurs les membres du bureau du Conseil des droits de l’homme ;
Mesdames et messieurs les représentants des Etats membres et observateurs du Conseil des droits de l’homme ;
Mesdames et messieurs les représentants des institutions nationales de promotion et de protection des droits de l’homme ;
Distingués délégués ;
Mesdames et messieurs,
Je voudrais tout d’abord, au moment où je prends la parole pour la première fois devant une session du Conseil, réitérer la reconnaissance de peuple et du Gouvernement togolais à l’Assemblée Générale des Nations Unies, pour l’élection du Togo comme membre de ce prestigieux organe chargé de renforcer la promotion et la protection des droits de l’homme dans les Etats membres de l’Organisation des Nations Unies.
Nous percevons cette élection comme une opportunité sans précédent pour poursuivre le travail de longue haleine que nous avons engagé au Togo, avec le concours de nos partenaires, afin que les droits fondamentaux de la personne humaine occupent une place centrale dans notre agenda pour le développement économique et social.
Le Togo prend à cœur la mission à lui confiée et ne ménagera aucun effort pour que le Conseil des droits de l’homme puisse atteindre pleinement ses objectifs durant les trois années de notre mandat. Nous nous attelons à cette tâche avec conviction et détermination
Le thème de cette 31eme session, à savoir « Les objectifs du Développement durable et les droits de l’homme » nous parait plus que pertinent, vu les défis planétaires et globaux auxquels nous faisons tous face.

Monsieur Le Président,

Il ne saurait y avoir de véritable développement pérenne sans le respect des droits de l’homme. En revanche, l’efficacité de la mise en œuvre des droits de l’homme est intrinsèquement liée à la capacité de nos gouvernements de pourvoir à nos populations – surtout la frange la plus vulnérable- le minimum vital, que ce soit au niveau de la sécurité alimentaire, des soins de santé, une éducation de base en adéquation avec le marché du travail – notamment pour les jeunes – le droit à l’eau potable, la liberté d’entreprendre, la liberté de mouvement des personnes sans oublier le droit de tout peuple à vivre en sécurité.
Monsieur le Président,
Après l’adoption en Septembre 2015 des nouveaux objectifs de développement durable, le temps est venu pour nous tous de passer de la parole à l’action. Le défi est certes redoutable. Mais nous devons être ambitieux. Nous nous réjouissons du thème central de notre présente session. Il faut en effet des passerelles pragmatiques et concrètes entre les rubriques des ODDs et la mission de promotion des droits de l’homme assignée à notre conseil, notamment en ce qui concerne le droit au développement.
En croisant les principes du nouveau programme et les fondamentaux de la déclaration sur le droit au développement, il est clair qu’il est de la responsabilité des Etats et de la communauté internationale dans son ensemble, d’agir de concert pour assurer le bien-être des peuples du monde.

Monsieur le Président,
Distingués délégués,
Certes, mon pays le Togo a connu une période de déficit démocratique. Nous en avons tiré les leçons et avons pris les mesures nécessaires avec hardiesse pour l’enracinement des droits de l’homme dans toutes les sphères de la vie de notre peuple. Que ce soit, la refonte de l’arsenal juridique national pour intégrer les instruments normatifs internationaux relatifs aux droits de l’homme ratifiés par le Togo, la liberté d’expression, d’association et de manifestation, l’organisation d’élections crédibles, transparentes sans violence, l’incrimination de la torture sous toutes ses formes, la protection des minorités notamment les enfants, les femmes, les personnes handicapés et âgées. Nous sommes résolument déterminés à continuer à œuvrer pour l’enracinement de ces valeurs que nous savons universels. C’est d’ailleurs le lieu d’exprimer toute notre gratitude à la communauté internationale et plus spécialement au Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme pour son accompagnement multiforme.
Monsieur le Président,
Mesdames et messieurs les délégués

Le cheminement du Togo au cours des 10 dernières années est sans nul doute remarquable. Il nous a donné l’occasion de tirer une autre leçon : le droit au développement est à tout le moins aussi vital. La cohésion sociale, la lutte contre les inégalités criardes, l’accès aux services essentiels, la question de la jeunesse constituent autant de défis. C’est dire que dans la gestion quotidienne de nos pays nous vivons déjà cette interaction entre les impératifs du développement et ceux de la consolidation de la démocratie et des droits de l’homme.
Il nous parait aussi essentiel de rappeler l’importance du nexus entre les droits et les devoirs du citoyen, la recherche du juste équilibre entre la jouissance des droits, le respect de la chose publique et les impératifs de sécurité.

Mesdames et Messieurs,
En ce moment où tous les pays se penchent sur l’élaboration des stratégies de mises en œuvre des ODDs, il nous parait impérieux de rappeler l’importance d’une approche intégrée alliant ces différents paramètres Pour éviter toute démarche pouvant être perçue comme imposée de l’extérieur, il est indispensable d’adopter une approche participative centrée sur l’appropriation nationale.

Monsieur Le Président,
Nous ne saurons aborder le droit au développement en occultant le fléau que constituent l’extrémisme et le terrorisme qui menacent la réalisation de la transformation de notre société. Les récents attentats en Europe et en Afrique de l’Ouest, les difficultés persistantes en Libye et en Syrie, l’insécurité sur les océans et les mers, montrent que notre volonté d’aller de l’avant peut être remise en cause à tout moment. Ce paramètre a été très tôt perçu par le Togo qui fait des questions de sécurité, un enjeu majeur de politique nationale. C’est dans cet esprit que le Togo et l’Union Africaine ont convenu d’organiser à Lomé en Octobre prochain, un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de Gouvernement consacré à la sécurité maritime et au développement en Afrique.
Monsieur le Président,
Distingués délégués,
En terminant, je voudrais réitérer l’engagement du Togo à poursuivre sans relâche ses efforts pour l’avènement d’un monde où triomphent les droits de l’homme. Dans cette optique, notre stratégie de croissance accélérée et de promotion de l’emploi pour la période 2013-2017, fera bientôt l’objet d’une revue à mi-parcours pour mieux prendre en compte les nouveaux objectifs de développement durable. Nous espérons à cet égard que les indicateurs mondiaux de suivis des ODD seront bientôt finalisés. Nous sommes persuadés que le consensus qui a prévalu à l’adoption des ODDs se renforcera dans le cadre de la mise en œuvre pour des résultats plus éclatants à l’horizon 2030.
Vive la coopération internationale.
Je vous remercie.

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