
Le peuple kabyè a renoué, depuis samedi, avec sa tradition phare, les luttes traditionnelles Evala. Ce contact musculaire des jeunes, depuis son commencement, emballe des foules dans tous les cantons de la préfecture de la Kozah et d’Agbandè-Yaka, dans le Doufelgou. La plus grande attention a été focalisée sur le canton de Yadè, le 22 juillet 2025, où on luttait pour le compte de la finale. Les confrontations se sont déroulées sous le regard avisé du Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, entouré de plusieurs autres personnalités. Avant cette finale, le Président du Conseil a assisté, dans le canton de Pya, aux quarts de finales ayant opposé les Evala d’Akéi-Lao contre Kioudè-Gnama. Aujourd’hui, on lutte pour le compte de la finale dans le canton de Bohou.

Le président du conseil avec un regard attentionné sur les lutteurs
Depuis samedi, c’est dans la joie et l’allégresse que se déroulent les luttes traditionnelles Evala dans la Kozah. Au fil des jours, des milliers de lutteurs organisés en équipes et qui s’affrontent dans les quartiers, villages offrent de beaux spectacles à l’assistance. C’est ce à quoi, on a assisté, le 22 juillet 2025, dans le canton de Yadè, où les Evala de Yadè-Haut en blanc ont affronté, en finale, leurs homologues de Yadè-Bas, en vert, sur le terrain cantonal près du marché de la localité. Cette grande explication s’est déroulée en présence du Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, fin connaisseur de ces rites initiatiques.
A son arrivée sur les lieux aux environs de 10h 15 mn, il a eu honneur à un accueil populaire et chaleureux. Après les présentations des civilités des différents groupes organisés, ont débuté les hostilités proprement dites. Par ordre décroissant, de la troisième à la première année, une particularité dans les cantons de Yadè et de Bohou, les lutteurs ont rivalisé d’ardeur dans le but de donner la victoire à leur camp. Ceci, dans une ambiance folle et galvanisée par les supporters des deux parties, au son des tambours, une autre spécialité dans les deux cantons.
D’entrée, on a assisté à des victoires rapides et successives des Evala de Yadè-haut. Mais au fur et à mesure que le temps s’égrenait, les lutteurs de Yadè-bas ont repris le dessus, au point d’étouffer leurs adversaires. Ils ont, à cet effet, enchaîné des victoires qui ont finalement obligé les Evala de Yadè-haut à lâcher tambours et castagnettes. A la fin de la confrontation, ce sont les Evala de Yadè-bas qui ont remporté la victoire, avec 29 points contre 18 pour Yadè-haut.

Deux lutteurs en pleine confrontation
Déjà le matin, avant de rallier Yadè, le Président du Conseil a assisté, à l’EPP Pya Akéi, aux quarts de finale entre Akéi-Lao contre Kioudè-Gnama. A la fin des empoignades, ce sont sans suspens, les lutteurs d’Akéi-Lao qui ont remporté une large victoire, 28 points contre 11.
L’impact socio-économique des Evala
Les luttes traditionnelles Evala en pays kabyè ont indéniablement un impact socio-économique, non seulement pour les populations, mais aussi pour les visiteurs et certaines sociétés de la place. En effet, les artisans, paysans et commerçants saisissent cette occasion pour exposer et vendre leurs produits. C’est une véritable foire commerciale au cours de laquelle les clients, le plus souvent des touristes ou des étrangers, pour immortaliser leur visite en pays kabyè, tiennent à repartir avec un article comme souvenir. Ainsi, sur les lieux de lutte, autour des arènes, et selon les cantons, on peut trouver des houes, des pots et assiettes en terre, des produits agricoles et divers articles. C’est également l’opportunité pour certaines sociétés de vendre ou de faire la promotion de leurs produits. La ferveur des fêtes Evala se vit également au niveau des quartiers et villages où l’ambiance des retrouvailles se fait le plus sentir, surtout dans les cabarets et des soirées récréatives pour les jeunes.
Alex TEY
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