A la 5ème journée, les traditionnelles luttes Evala prennent une autre allure, avec des phases finales qui s’annoncent dans plusieurs cantons. Ainsi, en prélude à la grande finale qui se disputera ce jeudi 12 juillet, le canton de Pya livre ce mercredi 11 juillet, ses deux demi-finales en présence du chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, entouré du premier ministre et quelques membres du gouvernement, des députés et autres autorités politiques, administratives, militaires et traditionnelles. Bohou livre aussi sa finale, ce même jour.
A l’école centrale de la localité, la première confrontation s’est déroulée entre la coalition Akéi-Law-Kioudè-Gnama et Tchamdè, alors que la seconde demi-finale opposait la coalition Kadjika-Awidina-Koda et Pitah sur le terrain de CEG de Kagnaladè.
Dans les deux arènes, l’ambiance a été intense, envoûtante et irrésistible. La ferveur et l’enthousiasme des lutteurs et des supporters étaient au paroxysme. Le spectacle était alléchant et plaisant, tant les lutteurs ont donné des leurs pour rendre ces moments séduisants. De belles prises, les crochets, les crocs en jambes et autres ont émerveillés le public pendant les deux demi-finales.
Au cours de la première, les Evala de la coalition Akéi-Law-Kioudè-Gnama ont régné en maîtres absolus. Ils ont infligé à leurs adversaires un score très lourd. 23 victoires contre 5 chez les Evala, tandis que du côté des Ahoza, le score est de 19 contre 11 toujours en faveur de Akéi-Law-Kioudè-Gnama.
A l’issue des empoignades de la seconde demi-finale, ce sont les Evala de Pitah se sont imposés sur un victoire étriquée de 6 contre 5. Par contre chez les Ahoza, c’est la coalition Kadjika-Awidina-Kodah- qui a dessus par 7 contre 5.
Dans le canton de Bohou, c’est une ambiance de ferveur que les hostilités se sont déroulées. Sur le terrain de l’EPP Konzossi, le chef de l’Etat est arrivé à 14h où l’on luttait pour le compte de la finale. Elle a opposé les Evala de la coalition Tchouyou-Kolidè-Piyadè-Walidè à ceux de la coalition Tchamdè et Bohou Haut. Les empoignades ont été âpres et chaudes. Au finish, les Evala de Tchamdè et Bohou Haut ont imposé leur loi à leurs adversaires par 26 victoires contre 12. Chez les cadets, on note toujours la suprématie de la même coalition qui gagne par 8 points contre 3.
Aspect économique des Evala
La ville de Kara grouille d’un monde inhabituel. Hommes, femmes, jeunes, enfants, touristes et curieux issus de divers horizons, ont fait le déplacement pour assister aux festivités. Cette affluence humaine entraîne également des retombées économiques pour certains secteurs d’activités. En effet, vu sous l’aspect touristique, cette période d’Evala rime avec l’affluence dans les hôtels, auberges, restaurants et autres établissements d’accueil. Par conséquent, ils augmentent véritablement leurs chiffres d’affaires. Un tour dans ces structures d’hébergement révèle qu’ils affichent tous au complet et pourtant la demande est grandissante. Plusieurs sociétés de la place profitent également de cette embellie qu’offre cette période de lutte traditionnelles Evala. Elle est une aubaine pour la plupart d’elles pour des promotions de leurs produits ou services.
En ce qui concerne les petits commerçants, ils profitent pour faire le maximum de recettes. Du charcutier en passant par la revendeuse du riz préparé et la vendeuse de boisson locale Tchoukoudou, ou encore celle de beignets, etc. c’est le grand sourire aux lèvres. Ce sont de grands instants de bonnes affaires et on se garde de se plaindre comme d’habitude. « Pour les Evala, j’ai fait un stock de 10 sacs de mil. Déjà 7 sacs sont finis alors que nous ne sommes qu’à cinquième journée des Evala. Vous voyez que tout va bien non ? Donc nous allons profiter de cette opportunité pour payer nos dettes passées », confie avec un visage radieux Manglibè, revendeuse de Tchoukoutou, lors de la finale Bohou. A Dame Prénam, vendeuse de poissons fris et braisés de renchérir : « moi je suis venue spécialement de Kpalimé pour deux semaines pour vendre du poisson. Et ça marche à merveille… Chaque jours c’est au moins 3 à 5 cartons de poissons qui partent ». Satisfaction également chez les tenanciers de bar où les ventes de bière ont grimpé d’un cran, avec l’affluence des clients. «Depuis le début des Evalas, je n’arrive pas à contenir les clients les soirs. C’est toujours plein ici et je suis tenue de renouveler le stock de mes casiers constamment», fait remarqué Badibawou, gérant de bar dans la ville de Kara.
En somme cette période d’Evala impacte considérablement plusieurs secteurs qui connaissent un regain d’activités inhabituelles.
Plusieurs finales sont prévues pour demain, notamment à Kouméa, Landa, Lama et Djamdè.
Jules LEMOU
Yves T. AWI
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