Un atelier de formation international des femmes africaines sur la négociation sur les changements climatiques se tient à Lomé. La rencontre, qui se situe dans le cadre du projet « Renforcement des capacités des négociateurs sud-sud sur le processus de négociation de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) », permettra aux participantes d’acquérir des compétences pour s’engager efficacement sur les questions touchant le climat lors des conférences. C’est une initiative de Women Environmental Programme (WEP) organisée, en collaboration avec le réseau African Working Group On Gender et Climate Change (AWGGCC), avec l’appui financier de Climate Action Africa (CCA) du gouvernement canadien.
En Afrique, les recherches montrent que les changements climatiques affectent les femmes plus négativement que les hommes dans cinq domaines à savoir : la production agricole, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la santé, l’eau et l’énergie et enfin les catastrophes, les migrations et les conflits liés au climat. Etant l’un des groupes de populations les plus durement touchés par les impacts de ces changements, de nombreuses femmes, surtout africaines, devraient être présentes à la table des négociations mondiales sur la question, afin de mieux faire valoir leurs expériences et points de vue. Malheureusement, la participation des femmes à ces grands rendez-vous climatiques est toujours faible, surtout celle de la femme africaine. Cela est dû à une connaissance insuffisante des processus liés aux changements climatiques et à un manque de compétences en matière de négociation.
Ainsi, pour pallier cette situation, Women Environmental Programme (WEP) et ses partenaires ont initié un atelier de formation international des femmes africaines sur la négociation sur les changements climatiques qui se tient, depuis hier à Lomé. La rencontre de trois jours s’adresse aux membres du réseau African Working Group on Gender and Climate Change (AWGGCC), aux négociatrices actuelles, aux points focaux genre de la CCNUCC et autres organisations de la société civile. Une quarantaine de participantes venues des cinq régions d’Afrique : Burkina-Faso, Cameroun, République Démocratique du Congo, Egypte, Gambie, Ghana, Kenya, Libéria, Madagascar, Malawi, Mozambique, Niger, Nigéria, Sénégal, Somalie, Soudan, Tunisie, Ouganda, Zambie, Zimbabwe et Togo.
Il s’agit de garantir une représentation et une participation accrues et efficaces de ces femmes aux conférences de tout genre sur le changement climatique, afin que leurs besoins soient davantage pris en compte. Il faut également fournir aux participantes des connaissances et une compréhension des processus de la CCNUCC et renforcer le soutien et la synergie de l’AWGGCC avec le groupe africain de négociateurs.
A cette occasion, le ministre de l’Environnement et des Ressources forestières, M. Katari Foli-Bazi a expliqué que les pays africains participent aux conférences et rencontres sur le climat, mais souvent en spectateurs. Et ceci, par manque de compétences ou de stratégies adéquates et efficaces. La plupart du temps, les pays se limitent à des déclarations sans réel engagement. Pour remédier à cela, il faut, non pas la quantité en matière de représentativité, mais la qualité, afin que les femmes soient en mesure de défendre leurs droits, leurs positions et surtout de peser lourd dans la balance des décisions. Il a salué le travail remarquable que fait WEP au Togo et réaffirmé le soutien du gouvernement à l’accompagner pour plus d’impact sur le terrain.
Pour la présidente globale de WEP, Dr Priscilla Achakpa, les changements climatiques ont des répercussions considérables sur les communautés et sur l’ensemble de l’environnement. Les femmes sont les plus impactées par ces fléaux, car elles dépendent plus des ressources naturelles qui sont, de plus en plus, dégradées dû aux aléas climatiques. Il faut donc une synergie d’action de tous les acteurs, pour renverser la tendance et faire entendre leur voix.
La représentante de Climate Action Africa (CAA), Mme Gioconda Ortega-Alane, a confié que la vie est intimement liée à l’environnement et, de ce fait, on doit le protéger et surtout prendre les décisions qui s’imposent. Et le point de vue des femmes doit être pris en compte, surtout qu’elles sont les plus nombreuses et plus vulnérables. Et c’est le combat de CAA qui accompagne tous ceux qui œuvrent pour sauvegarder l’environnement.
La rencontre a été l’occasion de décerner des prix à certaines personnalités, dont le ministre de l’Environnement, pour leur implication dans la lutte pour la préservation de l’environnement.
Mélissa BATABA
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