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Des recommandations pour promouvoir le dialogue intra et inter religieux marquent la fin du 3e forum de la CEDEAO  sur l’éducation à la culture de la paix

La déclaration de Lomé signée par le ministre d'Etat Payadowa Boukpessi. (Photos ONOUADJE)
Des recommandations pour promouvoir le dialogue intra et inter religieux marquent la fin du 3e forum de la CEDEAO  sur l’éducation à la culture de la paix

Au terme des travaux du 3e forum de la CEDEAO sur l’éducation à la culture de la paix à travers le dialogue intra et inter religieux, le 29 octobre 2022, la ville de Lomé est déclarée, « capitale de la paix, de la médiation, du dialogue et de la tolérance ». A cet égard, les participants demandent aux Etats, aux partenaires et à l’ensemble de la communauté internationale de soutenir les efforts de Lomé dans la prévention, la résolution des conflits et la promotion de la paix sur le continent et en Afrique de l’Ouest. La rencontre qui a réuni, pendant trois jours, des leaders religieux et communautaires, a formulé plusieurs recommandations  contenues dans une déclaration signée par les pays participants. Du côté togolais, c’est le ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale, Payadowa Boukpéssi qui a signé cette déclaration.

Les personnalités et autres participants à cérémonie de clôture du forum

Organisé sous le thème, « Communautés, extrémisme violent et cohésion sociale en Afrique de l’Ouest », le forum sur l’éducation à la culture de la paix à travers le dialogue intra et inter religieux a pris fin, samedi dernier à Lomé. Les échanges de trois jours sur diverses thématiques ont débouché sur un ensemble de recommandations formulées à la lumière du contexte actuel de la sous-région, où les terroristes essaient de récupérer et d’utiliser, dans certains pays, les dissensions entre communautés et entre groupes ethniques à des fins de déstabilisation de la cohésion sociale et d’affaissement des Etats. Ainsi, les parties prenantes aux travaux demandent à la CEDEAO de maintenir la dynamique de la tenue biennale de ce forum. Il y a lieu aussi de mettre en place un mécanisme régional et d’accompagner la mise en place de mécanismes nationaux de suivi de la mise en application des recommandations du forum. Les participants demandent  à cette organisation communautaire de soutenir les initiatives nationales et locales pour la promotion de l’éducation à la paix à travers le dialogue intra et inter religieux.

Valoriser les moyens endogènes de prévention et de gestion des conflits

Aux Etats membres, il leur est recommandé de renforcer les capacités des leaders religieux et communautaires dans la lutte contre le radicalisme et l’extrémisme violent, tout en rendant efficace le fonctionnement des conseils interreligieux à l’échelle nationale, ou d’en créer là où il n’en existe pas. Il faut aussi assurer le fonctionnement efficace des plateformes nationales intra et inter religieuses de réseaux de jeunes œuvrant pour la paix, ou en créer là où il n’y en a pas.  A l’endroit des communautés, il leur est suggéré de créer des espaces de dialogue en leur sein et entre elles, dans l’optique de promouvoir le vivre ensemble harmonieux et pacifique. Il faut également valoriser les moyens endogènes de prévention, de gestion et de résolution des conflits, qui sont en cohérence avec les exigences de la démocratie, de l’Etat de droit et des droits de l’Homme. Pour leur part, les partenaires et la communauté internationale devraient soutenir l’action de la CEDEAO et des Etats membres en matière de prévention de l’extrémisme violent. Ils sont aussi sollicités à soutenir davantage les fonds régionaux et nationaux pour permettre à la CEDEAO et aux Etats de mieux promouvoir l’éducation à la culture de la paix  à travers le dialogue intra et inter religieux.

Pourquoi faire de Lomé la capitale de la paix ?

En dehors de ces recommandations, les participants au forum ont résolu de faire de la ville de Lomé, la «capitale de la paix, de la médiation, du dialogue et de la tolérance». Une résolution prise à la lumière du rôle clé que le Togo joue en matière de paix et de prévention des conflits dans la sous-région. Les participants estiment donc que le dialogue, la médiation et la tolérance sont des vecteurs ou mécanismes efficaces de promotion de la paix. Ils font observer que la médiation joue un rôle indispensable dans le règlement des conflits dans un monde en pleine mutation et se déclarent fermement attachés à la tolérance, qui joue un rôle primordial dans le développement et la préservation des relations de fraternité, amicales, de bon voisinage et de coexistence pacifique entre les peuples au détriment des idéologies bellicistes, de haine et d’extrémistes. Les participants notent surtout « avec satisfaction que la recherche de la paix constitue le fondement de la politique extérieure de la République togolaise », tout en « considérant l’engagement de Lomé pour une Afrique forte, décomplexée, unie, prospère et pacifique ». Ils ont, également, tenu compte de « l’hospitalité caractéristique de la ville de Lomé, riche de son ouverture aux différentes cultures africaines et d’ailleurs, et son positionnement historique comme lieu de négociation ayant abouti à la résolution de multiples conflits en Afrique ». Le forum a, « à l’esprit, les grandes conférences régionales et internationales que Lomé a abritées sur la paix et les problématiques sécuritaires », tout en « considérant la constance, la détermination et l’engagement proactif de Lomé pour la paix dans l’espace régional et interrégional aujourd’hui ». De même, le forum a accueilli « avec satisfaction la détermination de Lomé à continuer de jouer un rôle primordial au service de la paix en Afrique, non seulement en offrant son cadre pacifique aux grandes conférences de paix régionales et internationales, mais également en mettant son savoir-faire au service de la paix dans la région et sur le continent ».  Autant d’arguments qui font de Lomé la « Capitale de la Paix, de la Médiation… ».

A la clôture, le ministre des Affaires étrangères, Pr Robert Dussey, a rappelé l’objectif de ce forum, celui de renforcer les mécanismes de dialogue au sein des différentes communautés, de cultiver la compréhension mutuelle, l’esprit de tolérance et la coexistence pacifique entre les religions, à travers l’éducation à la culture de la paix. Il a, de ce fait, invité les participants à être des porteurs de paix pour le continent africain. « Je voudrais insister sur la nécessité pour nous tous d’être des porteurs de la paix. Si nos cœurs ne sont pas en paix, si nos esprits ne sont pas en paix et si nos langues ne proclament pas le message de la paix, nous sommes disqualifiés pour parler de la paix dans nos communautés religieuses, dans nos quartiers, dans notre région et dans notre sous-région », a-t-il fait noter.

 

Bernardin ADJOSSE

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