Une rencontre de concertation de haut niveau sur le Travail Domestique Non Rémunéré (TDNR) et l’économie de soin au Togo s’est tenue, le 8 février 2024, à Lomé. La rencontre qui a réuni des professionnels de médias est une initiative du Consortium Régional pour la Recherche en Economie Générationnelle (CREG) et Population Référence Bureau (PBR). Elle vise à partager les résultats de la recherche sur les TDNR.
Photo de groupe des organisateurs et participants.
La communauté internationale, dans sa quête de consensus autour des questions de développement, a consacré l’ODD5 à l’égalité entre les sexes. La cible 5.4 de cet ODD exhorte les Etats de « faire une place aux soins et aux Travaux Domestiques Non Rémunérés (TDNR) et de les valoriser, par l’apport de services publics, d’infrastructures et de politiques de protection sociale et par la promotion du partage des responsabilités dans le ménage en fonction du contexte normal ». Pour ce faire, le Consortium Régional pour la Recherche en Economie Générationnelle (CREG) de l’Université de Thiès au Sénégal et Population Référence Bureau (PRB) se sont engagés à produire des évidences, en vue d’éclairer les politiques sur les questions du TDNR dans les pays, à travers leur projet « Counting Women’s Work ». A l’issue de plusieurs études, ils ont entrepris une tournée dans les pays dans le but de présenter leurs résultats. C’est dans ce cadre que s’est tenue, le 8 février 2024, à Lomé, une rencontre de haut niveau avec les professionnels des médias. L’engagement de ces deux institutions répond à la nécessité d’utiliser des données probantes de la recherche pour les partager avec les chercheurs, communicants, décideurs politiques, parlementaires, société civile, journalistes, etc.
Au cours des travaux, ces femmes et hommes de médias ont été entretenus sur le concept de travail domestique non rémunéré, sur les résultats du Bénin, sur la contribution des femmes à la création du produit intérieur brut et sur le bien-être collectif.
A l’ouverture des travaux, le directeur de cabinet du ministère de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation, M. Koffi Gani, a salué la tenue de cette rencontre qui offre une opportunité de plancher sur une question cruciale ayant un impact sur le bien-être des femmes et des filles et sur leur autonomisation. En effet, a expliqué M. Gani, au-delà de leur rôle naturel de reproduction, qui leur permet d’être à l’avant-garde de l’éducation des enfants, les femmes ont toujours été et demeurent les agents de production de premier plan dans tous les domaines de développement. Cependant, a-t-il indiqué, force est de constater que les normes sociales et les stéréotypes généralisés continuent de renforcer l’idée que le rôle de la femme et des filles se résume au foyer et, de ce fait, leur assignent la majorité des tâches domestiques. Ceci réduit ainsi leur temps matériel à consacrer au repos ou au loisir ou encore à un travail rémunérateur.
Par ailleurs, M. Gani, a souligné que le gouvernement, sous le leadership du chef de l’Etat, a initié plusieurs réformes visant une protection renforcée des droits des femmes et des filles togolaises. Il s’agit, entre autres, de la modification du Code des Personnes et de la famille pour prendre en compte le travail domestique de la femme, du Code de sécurité sociale par le renforcement des droits sociaux de la femme, du nouveau Code pénal qui instaure la protection de la femme contre les violences domestiques, le harcèlement physique, moral et économique…
La directrice, représentante du bureau de référence de la PRB pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Mme Aïssata Fall, et le représentant du président-coordonnateur du CREG, Dr Camille Guidime, ont exprimé leur reconnaissance au gouvernement togolais. Ils ont relevé que le temps consacré aux tâches ménagères et à la prise en charge des autres ne semble pas toujours important. Mais, au bout du compte, il s’accumule, surtout pour les femmes et pour les filles qui vivent dans la pauvreté et appartiennent à des groupes marginalisés.
Alex TEYI
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