Travail Décent

Des experts africains à la recherche de solutions pour un travail décent à Lomé

la table d'honneur à l'ouverture des travaux
Des experts africains à la recherche de solutions pour un travail décent à Lomé

Un forum sous régional sur la formalisation du secteur informel déroule ses travaux, depuis ce lundi 7 ocotbre, à l’hôtel Sarakawa à Lomé, à l’initiative du Bureau International du Travail (BIT). Il réunit une soixantaine d’experts autour des questions de coordination des politiques de formalisation, de l’extension de la protection sociale aux travailleurs de l’économie informelle, de la fiscalité et d’enregistrement des travailleurs indépendants, ainsi que des micros et petites entreprises. La finalité est de promouvoir un travail décent à tous pour le développement des Etats. La cérémonie a été présidée par la secrétaire d’Etat chargée de la Finance Inclusive et du Secteur informel, Mme Mazamesso Assih, en présence du ministre de la Fonction publique, M. Gilbert Bawara.

L’Economie informelle constitue aujourd’hui, un défi majeur pour le développement durable. En effet, plus de 2 milliards de personnes dans le monde travaillent actuellement dans l’économie informelle, soit environ 60% de la population active et 90% de l’emploi total en Afrique subsaharienne. Si certaines activités au sein de ce secteur permettent d’assurer un revenu et un niveau de vie acceptables, la plupart des travailleurs informels connaissent des conditions de vie et de travail marquées par des niveaux de vulnérabilité très élevés et des obstacles structurels à l’amélioration de leur bien-être. Plusieurs études récentes révèlent que les travailleurs de l’économie informelle sont également exposés à un plus grand risque de pauvreté et à des conditions de travail plus précaires et plus dangereuses que les travailleurs du formel. Les préoccupations nouvelles des décideurs politiques concernent la recherche des voies de transition vers l’économie formelle. Dans ce cadre, un forum sous régional se tient, depuis hier à Lomé, sur cette thématique. La rencontre regroupe des experts venus du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de Madagascar, du Maroc, de la Mauritanie, du Sénégal, du Togo, de la Tunisie, de la France et de la Suisse. Elle vise à engager un dialogue et un débat constructif autour de la mise en œuvre des politiques de transition vers l’économie formelle en Afrique, à partir de l’approche préconisée par la recommandation 204 de l’OIT. L’objectif est d’accroître les capacités techniques des participants dans leur domaine d’expertise, afin de leur permettre de formuler et de mettre en œuvre des politiques efficaces, en termes de transition vers l’économie formelle.

Ouvrant les travaux, la secrétaire d’Etat, Mme Mazamesso Assih, a indiqué que les plus hautes autorités du pays sont convaincues que la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle constitue le pilier de l’inclusion économique et sociale, condition sin qua non pour la sécurité et une paix sociale durable. Dans ce sens, le gouvernement a entrepris des réformes politiques et institutionnelles savamment dosées pour renforcer et améliorer l’offre de biens et services publics de base, étendre la protection sociale à tous, assouplir les procédures de création d’entreprises, d’accès aux marchés publics et à l’administration fiscale au profit des travailleurs et des entreprises du secteur informel, etc. Tous ces acquis, selon la secrétaire d’Etat, vont être consolidés par la mise en œuvre du PND, dont l’axe 3 porte sur la consolidation du développement social et le renforcement de tous les mécanismes d’inclusion.

Pour le directeur du bureau pays de l’OIT à Abidjan, M. Dramane Haïdara, l’esprit de la recommandation 204 est dans la reconnaissance que la formalisation est un moyen vers un développement durable et juste, et non une fin en soi. Car, c’est dans l’économie informelle que les déficits de travail décent sont les plus prononcés. Après quelques années de mise en œuvre, il apparaît nécessaire de faire le point des actions amorcées par chaque pays, en vue de rectifier le tir et partager les bonnes expériences. M. Haïdara, a pour finir, réitéré le total engagement de l’OIT aux côtés des pays pour les prochaines étapes.

Le porte-parole de la Coordination Syndicale des Travailleurs du Togo (CSTT), M. Emmanuel Agbénou et le vice-président du Conseil National du Patronat, M. Anselme Gouthon, ont loué les efforts des autorités togolaises dans la promotion du travail décent.

 

Blandine TAGBA-ABAKI

 

 

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