Un atelier régional d’échanges sur les bonnes pratiques en gestion budgétaire des collectivités territoriales, pour améliorer l’accès des populations aux services de base, réunit depuis le 3 novembre 2025, à Lomé, des représentants de la Commission de l’UEMOA, divers acteurs impliqués dans les questions de décentralisation et des partenaires.
Chapeautée par la Faîtière des Communes du Togo et le Conseil des Collectivités territoriales de l’UEMOA, avec l’appui de la GIZ, cette rencontre a pour objectif d’identifier et de partager les bonnes pratiques et outils innovants devant renforcer la gestion budgétaire, même dans un contexte de fragilité.

Participants à la rencontre de Lomé
Représentants d’Associations de pouvoirs locaux, des ministères en charge de la Décentralisation, des Finances et institutions de financement des collectivités locales de l’UEMOA et du Cameroun, etc., s’activent, depuis le 3 novembre 2025, à Lomé, pour capitaliser les bonnes pratiques et outils transférables entre pays, dans le domaine de la gestion budgétaire des collectivités locales. Ils devront, pendant deux jours, analyser les facteurs de réussite et les pistes de coopération entre acteurs régionaux, afin d’améliorer l’accès des populations aux services de base.
Au cours des travaux, les participants vont plancher sur les pratiques qui n’ont pas d’impact direct sur l’accès aux services et celles qui en ont, à travers des communications et travaux pratiques. Ils vont se nourrir de partage d’expériences, en s’inspirant du cas des collectivités ayant déjà développé des expériences.
« La gestion des collectivités est un pilier central pour la société et, pour ce faire, nous favorisons la coopération interétatique, en matière de partage de bonnes pratiques et de bonnes expériences. Les questions budgétaires étant un grand défi au niveau de nos collectivités, nous voulons mieux servir les populations avec plus d’efficacité. C’est dans ce sens que nous avons décidé de mettre en commun l’ensemble des connaissances qui ont été développées au sein de l’Union et même au-delà. Vingt-trois pratiques ont été recensées. Ces pratiques permettront de mettre à l’échelle, des bonnes pratiques développées au Bénin. Mais le plus important, c’est que nous voulons, à la sortie de cet atelier, un cahier de charge finalisé de bonnes pratiques et aussi une feuille de route les vulgarisant au niveau régional », a indiqué M. Eric Talardia Kondia, secrétaire permanent du Conseil des Collectivités Territoriales de l’UEMOA (CCT-UEMOA).
La décentralisation au Togo
Pour le directeur de cabinet du Ministère de l’Administration Territoriale, de la Gouvernance Locale et des Affaires Coutumières, M. Robert Bakaï, la décentralisation au Togo trouve son fondement dans la Constitution et la loi du 13 mars 2007 relative à la décentralisation et aux libertés locales. Ce cadre juridique fonde et consolide la démocratie locale au Togo. Il a permis l’organisation, après les élections du 30 juin et du 15 août 2019, de nouvelles élections municipales, le 17 juillet 2025, dans un climat de paix et de cohésion sociale, a-t-il dit.
Dans ce contexte, les collectivités locales, notamment les communes, bénéficient d’un transfert de compétences dans l’optique de rapprocher les services publics des citoyens et de stimuler le développement local. « Ainsi, la décentralisation vise l’autonomie financière des communes par un élargissement de l’espace budgétaire, à travers une amélioration de l’efficacité du système de mobilisation des ressources locales propres des communes. Cette mobilisation des ressources communales est essentielle pour le développement local et l’amélioration des conditions de vie des citoyens, à travers le financement des projets communaux et la gestion performante des services de base. S’inscrivant dans la dynamique de la capitalisation des acquis et des expériences en termes de bonnes pratiques, le présent atelier offre, une fois encore, l’opportunité aux différentes communes participantes de partager, entre pairs, leurs expériences dans le domaine de la gestion budgétaire », a-t-il relevé.
Il a fait valoir que, dans leur vision et politique de développement, les autorités togolaises font de la décentralisation une préoccupation constante et mettent tout en œuvre pour atteindre les objectifs d’épanouissement des populations togolaises. Dans ce sens, elles ont mis en place le Fonds d’Appui aux Collectivités Territoriales (FACT) pour l’opérationnalisation progressive de la décentralisation. Ce Fonds finance le développement local des communes et des régions en renforçant leurs capacités et leur autonomie financière. Il permet aussi aux collectivités territoriales de réaliser des projets d’infrastructures sanitaires, scolaires et routières, de couvrir leurs charges de fonctionnement et de lancer des initiatives structurantes.
« Le ministère de l’Administration territoriale, de la Gouvernance locale et des Affaires coutumières a, à la fin de la première mandature des conseils municipaux, mandaté une évaluation, marquant ainsi une volonté affirmée d’améliorer la gouvernance administrative et financière au sein des collectivités territoriales. Ce fait révèle que c’est le moment de changer de paradigme et de sortir de son cadre habituel, afin d’améliorer les conditions de vie de nos populations à la base. Pour ce faire, je voudrais rappeler aux maires nouvellement élus au Togo et ceux des pays frères, qui sont en cours de mandat, de faire de cet atelier une aubaine, afin de mieux cerner les contours de la gestion budgétaire, surtout la mobilisation des ressources financières locales », a-t-il lancé.
Yankolina M. TINGAENA
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