Le gouvernement, déterminé à avoir le même langage avec les médias sur la pandémie de la COVID-19, a initié une rencontre de partage et d’échange avec les patrons de presse et animateurs d’émissions sur cette maladie qui continue de subir des mutations, à travers l’apparition de nouveaux variants, parfois plus contagieux et mortels. La rencontre tenue, ce 2 décembre 2021, au ministère en charge de la Santé, a permis aux émissaires du gouvernement de revenir sur la situation épidémiologique dans le monde et au Togo. L’on retient des échanges que les nouveaux variants apparaissent lorsque les cas des transmissions s’amplifient à un rythme exponentiel. Pour empêcher la survenue de ces variants, il y a lieu d’accélérer la vaccination massive des populations, ce qui permettra d’atteindre l’immunité collective et de renouer avec une vie normale.
Cette rencontre, organisée par les ministères en charge de la communication et de la santé, a regroupé des patrons de presse et animateurs d’émissions sur la Covid-19. Elle a permis de faire un briefing sur l’évolution de la maladie dans le monde, en Afrique et au Togo, mais aussi d’échanger sur la campagne de vaccination, la reconnaissance du pass vaccinal togolais par l’Union Européenne et l’apparition du variant «Omicron».
Nous devons faire face au défi de consommer les vaccins
En ouvrant les échanges, le ministre Moustafa Mijiyawa de la Santé, de l’Hygiène et de l’Accès universel aux soins, a relevé que la rencontre vise une synergie d’action entre tous les acteurs pour de meilleurs résultats dans la lutte contre cette maladie qui se distingue par son « caractère tentaculaire ». Compte tenu du fait que c’est une nouvelle maladie, il y a beaucoup d’inconnus, avec de nouvelles données qui apparaissent chaque jour que Dieu fait. Le caractère tentaculaire de la maladie a conduit logiquement à lui opposer une approche tentaculaire et holistique, à travers l’implication de tous les acteurs, a-t-il expliqué. Il a rappelé le rôle de la presse en tant qu’un des piliers importants dans cette lutte, avant d’exhorter les médias à poursuivre leurs actions de sensibilisation des populations pour adhérer massivement à la campagne vaccinale en cours. Sur ce dernier volet, Pr Mijiyawa a rassuré qu’aujourd’hui, le Togo peut sans aucune crainte, dire « que les risques de rupture de vaccins sont pratiquement nuls. Le défi auquel nous devons faire face, c’est de consommer les vaccins et c’est ce qui fait qu’il y a une phase d’accélération de la vaccination qui a commencé depuis la semaine dernière ».
Evolution de la pandémie
La situation épidémiologique de la pandémie dans le monde, en Afrique et au Togo a été présentée par Dr Assane Hamadi. Selon lui, dans le monde, on a globalement détecté plus de 261 millions de cas confirmés, dont plus de 5 millions de décès, soit 2 décès sur 100 cas. La vaccination est un pilier fondamental dans la riposte, qui porte sur près de 8 millions de doses administrées. En Afrique, on a enregistré plus de 6 millions de cas confirmés, dont 152000 décès, ce qui vaut 2,4% de cas confirmés. L’Afrique est sortie de la 3e vague de contaminations, mais reste potentiellement exposée au risque de la 4e vague, a indiqué Dr Assane.
Concernant le Togo, au 30 novembre, le pays a enregistré 26265 cas détectés. Parmi ces cas, la prise en charge a permis de guérir 98%, mais malheureusement, on déplore 243 décès, c’est-à-dire environ un décès sur 100 cas détectés. La moitié des décès a un âge supérieur à 62 ans. Il y a au total, 6 personnes décédées qui ont été vaccinées, mais il s’agit des personnes porteuses de comorbidités. Plus de 59.591 tests ont été réalisés.
Les donné sur la vaccination
En rapport avec la vaccination, il y a déjà près d’un million de doses administrées, avec près de 15% de personnes éligibles ayant reçu deux doses. Le Togo a connu deux grandes vagues de contaminations et globalement, toutes les préfectures ont été touchées, avec une prédominance du Grand Lomé, avec plus de 84% du total de cas confirmés. La tranche d’âge la plus touchée se situe entre 25 et 45 ans et les hommes sont un peu plus contaminés que les femmes. Parmi les personnes contaminées, près de 64% de cas confirmés sont ceux qui ne se sont pas fait vacciner, a souligné Dr Assane. A la lumière de ces données, il estime que le vaccin demeure l’arme la plus efficace contre le virus de la Covid-19, en rappelant que les vaccins ont toujours fait leur preuve dans les pandémies qu’a connues l’humanité.
S’agissant des variants, ils concernent des modifications que subit le virus et qui peuvent être plus dangereux que le virus original. Dr Assane explique que la variant «Omicron », le dernier en date, est détecté en Afrique du Sud, au Botswana, à Hong Kong et en Belgique. A ce jour, il n’y a pas assez de données sur ce variant.
En concluant la rencontre, le coordonnateur national de gestion de la riposte contre la COVID-19, Médecin-Col. Mohaman Djibril, a expliqué que la digitalisation de la vaccination a permis au Togo de détecter des cas de fraudes de pass vaccinal à l’aéroport de Lomé et de les traduire en justice. L’idée est de passer du manuel au digital pour plus d’efficacité et de sûreté dans le processus. Aujourd’hui, le Togo est le tout premier pays africain, dont le pass sanitaire est reconnu par l’Union Européenne.
Bernardin ADJOSSE
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