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COVID-19 : Le CNP publie les résultats d’une étude de l’impact de l’état d’urgence sanitaire sur les entreprises au Togo

Le pésident du CNP remet symboliquement le rapport de l'étude au ministre Adédzé (à droite
COVID-19 : Le CNP publie les résultats d’une étude de l’impact de l’état d’urgence sanitaire sur les entreprises au Togo

Les résultats d’une étude de l’impact de l’état d’urgence sanitaire lié à la pandémie de la COVID-19 sur les entreprises formelles au Togo ont été publiés, lundi 13 décembre 2021, au cours d’une rencontre tenue à Golden Plaza à Lomé, présidée par le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale, M. Kodjo Adédzé. Menée par le Conseil National du Patronat (CNP), avec l’appui de l’Organisation Internationale du Travail (BIT), cette étude fait une évaluation rigoureuse des effets de cette crise sanitaire sur les activités des entreprises du secteur privé togolais, et formule des recommandations à l’endroit des acteurs impliqués.

Des résultats d’une pareille étude avaient déjà été révélés par une première enquête menée aux premières heures de la pandémie au coronavirus, qui avait porté sur 100 entreprises togolaises. Cette seconde étude, qui vient d’être publiée, porte sur un échantillon de 222 entreprises formelles du pays. Elle révèle notamment l’état de la situation économique et financière actuel des entreprises du secteur privé suite à l’état d’urgence en vigueur dans le pays, recueille la perception des acteurs économiques sur les impacts réels de cet état d’urgence et des autres décisions gouvernementales sur les activités économiques. Elle a également identifié les secteurs et les branches d’activités les plus durement touchés et aidé à formuler des propositions de solutions faites par le Conseil National du Patronat (CNP) pour une relance des activités économiques, etc.

Baisse des investissements à cause de la COVID-19

Des principaux résultats de l’étude exposés par le vice-président de la CNP, M. Thierry Awesso, on retient que l’exploitation des données collectées a permis de savoir que 42% des entreprises ont enregistré une réduction de volume de leur production, dont 9% de réduction est située entre 0 et 25%, 10% entre 25, 50% et 11% entre 50 et 75%, 12% entre 75 et 100% et 3% a marqué une réduction de plus de 100%. En 2020, la plupart des entreprises questionnées ont vu leurs investissements baissés. Ils sont restés constants pour 27% des entreprises, alors que 6% ont enregistré une augmentation de leurs investissements. Ces dernières ont donc profité de la crise sanitaire pour booster leur production.

Concernant l’impact de la crise sanitaire sur l’emploi, l’étude ressort qu’une entreprise sur deux déclare avoir compressé son personnel, 46% avoir maintenu l’effectif de leur personnel, alors que 3% estiment en revanche en avoir augmenté, malgré les mesures restrictives de l’état d’urgence.

« La relance des activités doit passer par une croissance qui profite à tous »

A l’occasion, le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Consommation locale, M. Kodjo Adédzé, a fait observer que la pandémie à coronavirus qui continue de sévir a radicalement changé le monde, lui imposant une transformation douloureuse. « Elle a radicalement modifié la façon de travailler, la possibilité et la manière de communiquer, d’enseigner et d’apprendre. Toutefois, elle a contribué à l’essor rapide de certains secteurs d’activités, particulièrement celui de la technologie, tout en rendant d’autres secteurs anachroniques », a-t-il souligné.

En conséquence, le ministre a insisté sur la nécessité de redoubler d’efforts pour réduire la pauvreté et les inégalités, ainsi que la perte de capital humain. « Pour être durable, la relance des activités doit passer par une croissance qui profite à tous », a-t-il signifié.

Dans son mot de bienvenue, le président du Conseil National du Patronat (CNP) du Togo, M. Coami Sedodo Tamégnon, a indiqué les recommandations faites dans ce rapport d’étude à l’intention des différents acteurs impliqués. Notamment le gouvernement, à qui il est demandé de maintenir la garantie de l’Etat auprès des banques en faveur des PME, qui ont besoin d’être accompagnées dans leur démarche de transition numérique pour les aider à maintenir ou développer leur activité en ligne. Il est demandé également à l’Etat de renforcer les systèmes de protection sociale en privilégiant les questions de santé, de chômage, de précarité de l’emploi et des revenus.

Travailler à accroître la résilience des entreprises

Il s’agit là d’une démarche de lobbying et de plaidoyer à l’intention des opérateurs économiques, sans ignorer que l’organisation patronale et les entreprises privées en générale, doivent de leur côté œuvrer à produire des informations fiables concernant leur mode de fonctionnement. Mais aussi, travailler à accroître la résilience des entreprises à travers une croissance de la productivité globale des facteurs et à encourager les entreprises à s’engager dans la démarche d’Opérateur Economique Agréé (OEA) au niveau de l’Office Togolais des Recettes (OTR).

« Cette initiative du patronat vient donc à point nommé pour nous inviter à rechercher ensemble les voies et moyens visant à mettre en œuvre un meilleur accompagnement du secteur privé dans ses efforts de relance des activités et de résilience à la crise sanitaire », a déclaré le directeur général de la Bank Of Africa (BOA), M. Youssef Ibrahimi. La BAO est un des partenaires financiers majeur qui soutient les initiatives des opérateurs économiques, en particulier les PME/PMI, dans le cadre de la relance ou de la reprise de leurs activités. Elle opère dans 17 pays africains dont le Togo, avec des présences en Asie et en Europe.

Martial Kokou KATAKA

 

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