Santé

COVID-19 : La Coordination nationale préoccupée par la progression de nouveaux cas d’infections

Le médecin-Col Djibril Mohaman (à droite) lors du point de presse
COVID-19 : La Coordination nationale préoccupée par la progression de nouveaux cas d’infections

La Coordination Nationale de Gestion de la Riposte contre la COVID-19 a tenu, mercredi 26 août, à l’hôtel Ibis de Lomé, son point de presse hebdomadaire sur la situation de la pandémie du Coronavirus au Togo. D’entrée, le coordinateur national, médecin-Col Djibril Mohaman, a présenté l’évolution inquiétante de la maladie dans la région Centrale, amenant l’Etat à renforcer les mesures dans cette région. Il a réaffirmé, ensuite, l’engagement des autorités à ne pas envoyer, ni recevoir des cas positifs venant d’autres pays. Ceci, à travers des tests rigoureux appliqués aux voyageurs qui arrivent ou qui sortent du pays.

A cette 17e rencontre, le coordinateur national de gestion de la riposte contre la COVID-19, médecin-Col Djibril Mohaman, a encore renouvelé l’engagement du gouvernement de reprendre les activités économiques dans tous les secteurs, en allégeant progressivement et méthodiquement les mesures restrictives sur instruction du chef de l’Etat, président du Comité de crise, Faure Essozimna Gnassingbé. Selon lui, il faut composer avec le virus, en adoptant des mesures de protection dans chaque secteur d’activités.

Montée significative des cas

Concernant la situation de la maladie, il a fait savoir que ces dernières semaines, on a assisté à une montée significative des cas positifs au COVID-19. La majorité de ces cas se retrouvent dans la région Centrale, notamment dans les villes de Sokodé, de Tchamba et d’Adjengré (préfecture de Sotouboua). Pour le médecin-Col Mohaman, plusieurs facteurs expliquent la montée de ces chiffres. Que ce soit à Sokodé comme à Tchamba, il y a des voyageurs qui sont revenus, mais ils n’ont pas été signalés pour être testés ou mis en quarantaine. Ces voyageurs sont revenus des pays voisins, par des voies inconnues, pour la fête de Tabaski.

« La plupart de ces voyageurs, qui n’ont pas tenu compte de la présence du Coronavirus, sont dans les familles. La fête, mais aussi les mariages et les baptêmes, mélangés avec les funérailles dans le non-respect des mesures barrières ont pour conséquence logique l’augmentation exponentielle des cas. Ce qui est encore grave, et que nous ne cesserons de répéter, c’est qu’on aura une augmentation de cas qui risque de dépasser nos capacités de soins. C’est ce qui s’est passé à Tchaoudjo, mais aussi à Tchamba, d’autant plus que quand ces préfectures sont dépassées, elles envoient leurs cas dans la préfecture,  chef-lieu de région. Face à cette situation alarmante, nous avons été dépêchés sur les lieux, par le chef de l’Etat, afin d’évaluer la situation, de renforcer, dans l’immédiat, le personnel de soins et les moyens de prise en charge. Ayant pris connaissance des mécanismes qui ont entraîné l’augmentation des cas, nous avons démarré une sensibilisation visant à faire comprendre à la population la gravité de la situation, qui oblige tout le monde à mouiller le maillot pour revenir dans des situations normales. Sensibiliser, exhorter la population au respect des mesures barrières et celles restrictives qui existent, pour éviter que le virus se propage dans la région Centrale. De plus, pour maintenir et protéger les autres régions, il a été décidé le bouclage des villes de Sokodé, de Tchamba et d’Adjengré, associé à un couvre-feu. Ceci, afin de diminuer le taux de contamination », a expliqué le médecin-Col Mohaman. Il a précisé que dans ces augmentations de chiffres à Sokodé, le constat est qu’en un mois, la préfecture de Tchaoudjo a eu plus de cent (100) cas. Selon le médecin, si les jeunes arrivent à surmonter le virus, les personnes âgées, au contraire, sont très fragiles et meurent rapidement. Les jeunes doivent alors protéger les personnes âgées, en respectant les mesures barrières.

Prendre le mal par la racine

Pour le coordinateur national, la riposte contre la pandémie continue dans notre pays avec les voyageurs. Ainsi, 72 heures avant leur  départ du Togo, ils sont soumis aux tests de dépistage. Cela  traduit l’engagement des autorités à ne pas envoyer des cas positifs dans d’autres pays, mais aussi, à ne pas recevoir de cas provenant d’ailleurs. De ce fait, les arrivants sont aussi soumis au contrôle rigoureux. Jusqu’à ce jour, sur environ 4900 cas suspects d’arrivants testés et mis en quarantaine, 14 cas ont été déclarés positifs. Un total de  7000 arrivants a subi le test.   Pour les départs, sur environ 2700 tests, on a enregistré 17 cas positifs.

« C’est l’occasion aussi de rappeler que l’obligation de ces tests peut entraîner certaines personnes malveillantes à des situations de tricherie en COVID. Il nous a été donné de constater certains faux que nous avons rapidement stoppés. Au niveau des formalités de départ, il y a eu un individu qui a cherché à manipuler les résultats. Cette personne testée positive, sachant qu’elle ne pouvait pas voyager, a cherché une autre institution pour faire le test, en utilisant un personnel médical pour trouver un autre papier de test négatif. Cette personne étant positive, nous étions en train de la chercher, quand un autre résultat avec le même nom est arrivé avec un test négatif. Les enquêtes ont montré qu’il y a eu une manipulation. Ces personnes qui ont participé à cette manipulation sont actuellement au niveau du Commissariat et seront déférées devant le juge pour répondre de leurs actes. La personne positive est au centre de soins et répondra également après sa sortie. Ces actes, qui portent atteintes à la santé publique, ne peuvent pas être  tolérés. Toute personne qui cherche à manipuler X ou Y sera condamnée. Parce que nous tenons de rigueur la qualité de nos résultats que tout le monde respecte. C’est une seule institution qui donne le certificat. C’est l’occasion aussi de rappeler au personnel médical de ne pas céder à des pressions, ni à des influences de certaines personnes, si elles veulent tricher dans ce domaine. Quant à la population, je tiens à rassurer de la fiabilité des résultats, du professionnalisme et de l’engagement du personnel médical », a souligné le coordinateur.

Pour finir

Pour finir, le médecin-Col Mohaman a rappelé que la levée progressive des mesures restrictives ne signifient pas que la COVID-19 est partie. La maladie est toujours là et nous devons  continuer par respecter les mesures barrières. Nous devons vivre avec ce virus, en respectant les gestes d’hygiène et les dispositions prises par le gouvernement dans tous les secteurs, pour empêcher le mal de se propager.

Il faut dire que suite au bouclage de certaines localités, les voyageurs traversant ces villes pour d’autres sont convoyés par la force mixte anti-Covid. Personne ne peut sortir, ni faire escale dans les localités confinées.

Komla GOKATSE

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