L’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC) a organisé, vendredi 19 février, une réunion avec ses partenaires, à son siège à Lomé, dans le cadre de la mise en œuvre des mesures de lutte contre la COVID-19 et de la réactivation des mesures pour combattre le virus Ebola dans le domaine du transport aérien. Il était question de voir la manière de renforcer le système de surveillance épidémiologique au niveau de l’aéroport et des autres points d’entrée et de mettre en place un système d’urgence pour détecter et prendre en charge, très précocement, tout cas suspect de COVID et du virus Ebola, qui a fait sa résurgence dans certains pays africains.
Cette rencontre avec les acteurs du transport aérien a été motivée par l’annonce, mois courant, de la réapparition en Guinée Conakry et en RDC de cas du virus Ebola, fièvre hémorragique très meurtrière, dont la menace vient s’ajouter à celle déjà présente de la pandémie du coronavirus. Ainsi, l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC), qui ne veut prendre aucun risque et qui fonctionne toujours par anticipation, se devait de rencontrer ses partenaires pour insister sur les mesures de prévention à prendre contre ces deux maladies. Etant entendu que le transport aérien est un secteur très sensible et constituant une des principales portes d’entrée dans un pays. Donc, la réunion a permis aux participants de passer en revue, toutes les dispositions qui avaient été déjà prises au niveau de l’aéroport pour empêcher l’entrée des maladies et qui sont à renforcer, avec la nouvelle donne créée par le virus Ebola.
Pour le directeur de l’ANAC, Col Dokissime Gnama-Latta, l’aviation est le moyen le plus court pour aller d’un point à un autre. «De ce fait, en 2h 30 mn, on peut quitter la Guinée Conakry (qui a signalé récemment l’apparition de quelques cas de virus Ebola) pour être à Lomé. Heureusement, l’OMS et les autorités guinéennes ont pris des mesures pour circonscrire la maladie. Mais nous, nous voulons anticiper et prévenir. Pour cela, nous avons réuni nos partenaires, y compris le ministère de la Santé, pour faire d’abord le point de la pandémie de la COVID-19 et insister pour voir dans quelle mesure réactiver les mesures de prévention contre le virus Ebola », a-t-il déclaré. Il a rappelé que pendant le plus fort de l’épidémie d’Ebola, l’Etat togolais avait mis en place des mesures qui n’ont jamais été levées.
Le Col. Gnama-Latta a aussi fait le compte-rendu aux participants d’une rencontre des experts des ministères des transports initiée, il y a une semaine par l’UEMOA. Au cours de cette rencontre, où il a été question de voir ce qui est fait concrètement dans chaque pays, le Togo qui occupe le 2e rang en Afrique de l’Ouest et dans l’espace UEMOA, a été félicité, pour sa gestion exemplaire de la pandémie. Ceci, dit-il, grâce à la vision du chef de l’Etat qui, très tôt dès le lendemain de l’apparition du premier cas de coronavirus, a mis en place des commissions pour une gestion optimale de la crise sanitaire. « Donc, il faut innover, être proactif et prendre de l’avant. A ce jour, tout le monde à l’aéroport (les compagnies aériennes et les partenaires) est sensibilisé sur la gestion des deux maladies, mais aussi sur comment traiter les équipages, suivant les procédures de l’OACI et les recommandations nationales. Nous allons encore sortir des formulaires pour renforcer davantage en matière de contrôle de la COVID-19 », a-t-il renseigné.
Par ailleurs, le directeur de l’ANAC a indiqué qu’au cours de la réunion, l’UEMOA a recommandé l’harmonisation des textes et des prix, la reconnaissance mutuelle des textes et, surtout, la manière de lutter efficacement contre les migrations clandestines des personnes non testées susceptibles de contaminer la population. Sur ce point, le Col. Gnama-Latta a fait savoir qu’il appartient aux plus hautes autorités de prendre cette décision d’ouverture ou non des frontières. «Ainsi, que ce soit au niveau sous régional ou individuel, nous sommes dans la lutte contre cette pandémie du coronavirus», a-t-il souligné, en saluant les efforts qui sont faits à tous les niveaux.
Le directeur de la lutte contre la Maladie et les Programmes de santé publique par intérim, Dr Assane Hamadi, a saisi l’occasion pour rappeler les symptômes de la maladie à virus Ebola : état grippal (la fièvre) accompagné de plusieurs autres signes, douleurs abdominales, vomissements, diarrhée, fatigue et autres. Mais, la particularité de cette maladie est qu’elle s’accompagne de saignements qui peuvent apparaître sous forme de sang dans les vomissements, les selles, les gencives, le nez, les oreilles ou les yeux injectés de sang. « C’est une maladie mortelle et c’est pour cela que nous devons prendre des dispositions pour empêcher son entrée dans notre pays », a relevé Dr Assane Hamadi. Pour l’heure, le centre d’isolement de l’aéroport a été revu, le dispositif de transport d’urgence de malade mis en place, tandis que le centre de traitement du CHU-Campus a été érigé et renforcé, a-t-il fait savoir.
Blandine TAGBA-ABAKI
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