Un point de presse a été animé, lundi 9 Mai 2022, au ministère de l’Agriculture sur la campagne agricole 2021-2022. Au cours de cette rencontre présidée par le directeur de cabinet Konlani Dindiogue, en présence des responsables de la Centrale d’Approvisionnement et de Gestion des Intrants Agricoles (CAGIA), les journalistes ont été entretenus sur les mesures prises par le ministère, en vue du bon déroulement de la campagne agricole 2022-2023. Auparavant, les résultats de la campagne agricole 2021-2022 ont été présentés, ainsi que le mécanisme de gestion sécurisé des engrais pour éviter la spéculation et livrer ces intrants prioritairement aux groupes organisés.
Selon les animateurs de ce point de presse, le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et du Développement rural, dans le souci d’assurer la sécurité alimentaire aux populations, met des stratégies en œuvre. Malheureusement, ses plans d’action se déroulent dans un contexte mondial marqué par une superposition de crises à savoir : la maladie de corona virus, la guerre en Europe, l’insécurité civile, notamment dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Néanmoins des excédents de céréales, de tubercules et de légumineuses
La campagne agricole 2021-2022 a obtenu des résultats satisfaisants, bien que l’année 2021 ait connu des aléas liés à la crise sanitaire de la Covid-19 et aux perturbations climatiques caractérisées par des pluies tardives et des crues pluviométriques très importantes qui ont causé des pertes de récoltes. Les céréales ont payé le plus lourd tribut de ces aléas, notamment dans les régions Maritime et des Plateaux où les producteurs ont dû reprendre les semis.
Malgré toutes ces crises, la campagne agricole 2021-2022 a permis de dégager des excédents bruts de production de 199.682 tonnes pour les céréales (dont 159.104 tonnes de maïs), 751.703 tonnes pour les tubercules et 139.186 tonnes pour les légumineuses (haricot).Toutefois, pour ce qui est du riz, malgré sa progression de 3,56%, la production reste déficitaire de 88.672 tonnes en riz blanc. Il est noté également un déficit en produits carnés (viande et abats) et halieutiques, dont les taux de couverture sont estimés respectivement à 60% et 20%.
Dans la même optique, plus de 3000 tonnes de semences ont été certifiées et déployées avec le réseau national des producteurs semenciers. Les résultats engrangés sont à mettre à l’actif de multiples actions menées par le gouvernement et de la volonté des producteurs.
Plusieurs dispositions prises pour la réussite de la campagne agricole 2022-2023
Dans cette perspective, des dispositions sont prises pour la réussite de la campagne agricole 2022-2023 qui marque la deuxième année de mise en œuvre de la feuille de route gouvernementale Togo 2025. Parmi ces dispositions qui visent à faire de l’agriculture togolaise, « une agriculture productive, à haute valeur ajoutée, moteur de valeur économique des agriculteurs et de croissance du pays » figurent trois projets et une réforme. Il s’agit de mesures prises pour l’amélioration des rendements et de la productivité agricole, l’accélération du Mécanisme Incitatif de Finance Agricole (MIFA), l’agrandissement de l’agropole de Kara, ainsi que la réforme de la politique foncière agricole.
La mise en œuvre de ces projets devra permettre d’atteindre les objectifs prioritaires notamment l’amélioration de la productivité, des rendements, d’assurer la sécurité alimentaire, de renforcer les industries de transformation agroalimentaires, l’accès des producteurs au financement et au marché.
A cet effet, le ministère en charge de l’Agriculture entend mettre un accent particulier sur la maîtrise de l’eau pour éviter de subir les effets des aléas climatiques et produire en toute saison. Il envisage d’accroitre le taux de mécanisation agricole et de soutenir davantage les filières animales.
Pour éviter les spéculations sur les engrais connues par le passé, le gouvernement a mis en place, pour cette campagne 2022-2023, une stratégie de gestion sécurisée qui consiste à livrer ces intrants aux groupes organisés. A cet effet, il est demandé aux producteurs de se faire recenser au niveau villageois et, en collaboration avec les autorités locales. Cette année encore, le gouvernement a subventionné l’engrais à hauteur 13000 FCFA par sac. Le sac de 50kg se vend à 18000 F et l’Etat consent une bagatelle somme de dix-sept milliards six cet quatre-vingt millions (17.680.000.000) de francs pour acheter 76.000 tonnes de ces fertilisants au profit du monde rural.
Cyril EKPAWOU
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