Pour une Afrique économiquement forte, plus de mille leaders de la finance étaient, mercredi et jeudi, dans la capitale togolaise, pour échanger sur les stratégies innovantes et inclusives, de sorte à financer le développement et faciliter la libre circulation des capitaux. Cette rencontre intervient dans le cadre de la 3e édition de Africa Financial Industry Summit (AFIS) qui a pris fin, le 16 novembre 2023, sur une note de satisfaction, même si du chemin reste encore à faire pour parvenir à des structures financières renforcées. Tout au long des travaux, la crème de la finance africaine a animé une myriade de panels sur des sujets liés aux risques de change, le tout pour dégager des pistes d’une industrie financière robuste, résiliente et de classe mondiale. Et le continent dispose d’atouts incontestables pour y parvenir, selon le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé qui a ouvert ces assises, dans un optimisme quant à un bel avenir de l’Afrique, nonobstant « un durcissement manifeste des conditions de crédit ».
Tout est enfin terminé, jeudi 16 novembre 2023, avec la 3e édition de Africa Financial Industry Summit (AFIS) qui a tenu toutes ses promesses à Lomé, les 15 et 16 novembre. Justement, parce que le riche agenda concocté à cette fin a été bien tenu : discussions, panels, conférences, débats à bâtons rompus et expositions ont prouvé leur succès, rien qu’à entendre certains participants. En effet, considéré comme une plateforme de dialogue public-privé, AFIS a pour vocation de répondre à certains enjeux. Il s’agit notamment de contribuer au développement financier africain, de placer l’industrie financière au cœur de la réussite du projet de la ZLECAf, de doper l’inclusion financière et d’assurer un financement durable des économies et enfin de donner une voix à l’industrie financière, lors des débats sur la réglementation internationale. Des multiples débats et panels qui ont caractérisé cette rencontre, l’on retient effectivement que l’industrie financière africaine a démontré régulièrement sa capacité à résister aux chocs exogènes. Cependant, elle doit être prête à faire face aux pressions sur sa rentabilité et sur la liquidité, à être à même de faire face aux pressions sur sa solvabilité, être capable de générer du capital en interne. Autant de défis sur lesquels les participants ont planché durant les deux jours. Toutes les thématiques abordées ont permis de réfléchir, entre autres, à comment les institutions financières peuvent saisir les opportunités, maintenir les liens mondiaux et inspirer la confiance mondiale, des moyens de faire face à l’instabilité macroéconomique persistante et au resserrement des financements à l’échelle mondiale, mais également la possibilité pour les banques d’atteindre une taille critique dans le développement des solutions numériques. Ceci, afin de révolutionner le paysage des paiements en Afrique.
Particulièrement sur la dédollarisation des systèmes financiers, dernières discussions, les gouverneurs des banques centrales ont mis l’accent sur les politiques de monnaies communes, dans le but de faciliter les échanges commerciaux et la libre circulation des biens et services. Pour ceux-ci, ce fut l’opportunité de se retrouver entre anglophones et francophones, pour aligner les cadres réglementaires et créer un écosystème financier panafricain. Ils ont également discuté des politiques monétaires et de la mise en œuvre des réglementations.
Des défis certes, mais aussi de l’espoir
Confiant en l’avenir, le président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, présent à de nombreuses discussions, a souligné, au lancement des travaux, qu’en « Afrique de l’Ouest, le financement du secteur privé a conservé son dynamisme… De manière plus générale, le marché des services financiers en Afrique, devrait connaitre une croissance significative dans les années à venir, avec une augmentation annuelle d’environ 10%, pour atteindre 230 milliards de Dollars de revenus, d’ici 2025… Ainsi, depuis la pandémie, le dynamisme du secteur est extraordinaire. Entre 2021 et 2023, le nombre de FinTechs africaines a cru de 17%, et on en compte, aujourd’hui, plus de 600. Ainsi présenté, l’avenir semble prometteur ». Il a, pour remplir efficacement cet espoir, appelé à une concertation permanente entre Etat et secteur privé, afin d’arriver à valoriser les opportunités offertes par les pays.
Du reste, les participants se sont donné rendez-vous pour l’année prochaine. Un sentiment de satisfaction légitime partagé par le directeur général de Coris Bank Togo, Alassane Kaboré. « C’est une satisfaction totale, parce que AFIS nous offre la possibilité de nous rencontrer et de construire des partenariats. Vous savez que dans ce monde, on ne peut pas tout faire seul et le chiffre “1” est souvent trop petit pour réaliser de grandes choses seul. Donc, nous avons besoin de partenaires pour trouver des solutions et cette organisation (AFIS) nous aide à avoir ces partenaires, à être en contact avec eux et à envisager comment on peut améliorer les services que nous offrons aux populations. Dans les jours à venir, vous verrez plus de rapidité, plus de réactivité et de solutions digitales pour nos clients », a souligné M. Kaboré, dirigeant d’une banque qui soutient, aujourd’hui, des projets de développement économique dans un certain nombre de domaines, dont ceux de la construction, de l’agriculture et du commerce, etc.
Le souhait de tous reste que vivement les conclusions des travaux induisent des transformations durables et concrètes, afin que l’industrie financière africaine soit encore plus résiliente et plus compétitive à l’échelle internationale.
Zeus POUH-PEKA
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