L’Association des Écrivains du Togo (AET) et la Pan African Writers Association (PAWA) ont célébré la mardi novembre, en différé, la 29e édition de la journée internationale des écrivains africains. Placée sous le thème « La littérature au service de l’éducation du citoyen : statut, formes et transmission », cette organisation, première du genre hors du siège à Accra au Ghana, veut évaluer le chemin parcouru par les professionnels de l’écriture, afin de continuer à avancer, en améliorant la force et la visibilité des balises du parcours. La rencontre internationale permettra aussi de jeter le pont entre la littérature, la formation et l’épanouissement du citoyen de façon holistique. A l’ouverture, le ministre de la Culture et du Tourisme, M. Pierre Lamadokou, a salué la tenue de la manifestation au Togo ainsi que sa contribution à l’élévation des écrivains africains.
Toute organisation soucieuse de se faire une digne place au soleil ne tarit guère de moyens de son illumination. C’est cette notoriété que cherche à s’imprimer l’Association des Écrivains du Togo (AET) et Pan African Writers Association (PAWA) qui, depuis 1992 organisent la journée internationale des écrivains africains. De là à aujourd’hui, c’est la première fois qu’une telle activité se délocalise dans un autre pays (le Togo), hors du siège de la PAWA au Ghana. La 29e édition, qui se tient au Togo, se veut un cadre de réflexion-analyse, pour apprécier, valoriser tous ceux qui ont marqué de leur « emprunte indélébile …les sonorités et les rythmes du chant/ champ littéraire, à travers l’espace et le temps ». C’est aussi le moment, selon la présidente de l’Association des Écrivains du Togo, Pr Germaine Kouméalo Anaté, d’évaluer les actions déjà accomplies, ce que l’on fait et doit faire pour poursuivre la marche dans l’amélioration. Pour elle, « c’est l’instant d’une rêverie sur l’hypothétique utilité de l’écrivain dans une société souvent fermée par des valeurs dites cartésiennes qui laissent un peu de place aux esprits libres ».
La production littéraire, outil de rapprochement des peuples
Situant toute l’importance que revêt l’organisation de ces journées, Pr Kouméalo a fait savoir qu’elles contribuent à une meilleure visibilité de la culture et la littérature en Afrique, pour la valorisation de la production littéraire comme moteur de développement, mais aussi un instrument de rapprochement des peuples, de consolidation de la paix et des valeurs du bien vivre ensemble. C’est cela qui justifie toute la pertinence du thème : « la littérature au service de l’éducation du citoyen : statut, formes et transmission ». De son point de vue, en effet, « tant que le domaine de la créativité artistique restera le maillon faible, nos États peineront à accélérer le développement humain et durable souhaités. Tant que nous n’utiliserons pas la culture et la littérature pour bâtir des ponts entre les individus, entre les individus et la société, entre les différents peuples, l’humanité cherchera encore longtemps sa boussole ». Car, conclut-elle, la voix de l’écrivain compte à tous égards, tant les mots et les idées qu’il véhicule contribuent à façonner le monde, ainsi que sa parole créatrice, qui peut aider à épanouir l’homme et à étancher sa soif.
Le secrétaire général de la PAWA, Dr Okediran Wale a, de son côté salué et remercié les États pour leurs efforts dans l’acquittement de leurs contributions et pour la disponibilité du Togo à accueillir l’édition.
Mettre en lumière les difficultés auxquelles se butent les écrivains
S’il est vrai que la littérature charrie des valeurs inestimables, il est aussi de notoriété que les hommes de lettres rencontrent de nombreuses difficultés. Celles-ci sont généralement liées à l’accès aux maisons d’édition, à la vente de leurs productions intellectuelles ou aux difficultés pour se frayer une place au soleil dans l’environnement de la littérature africaine moderne, a relevé le ministre Pierre Lamadokou à l’ouverture. Aussi, se pose-t-il, avec gravité, la question de la langue de transmission, des canaux de publication et vulgarisation de même que la promotion des productions littéraires. C’est pourquoi, conscient de ce fait, le ministre de la Culture et du Tourisme, a salué l’initiative qui va canaliser les énergies en vue d’aider à surmonter ces difficultés. Il a particulièrement mis en exergue la ferme volonté du gouvernement à faire bouger les lignes dans le secteur. Dans ce sens, le gouvernement a mis en place le fonds d’aide à la culture, le plan stratégique national et décennal de l’action culturelle. « Le chemin se révèle long et la tâche est complexe. Certes, le marché du livre au Togo et en Afrique peine à s’animer, mais l’espoir est permis. La flamme de cet espoir est encore ravivée avec la reconnaissance, à l’international, du génie d’écrivain africain », avec l’attribution du prix Goncourt 2021 au roman « La secrète Mémoire de l’homme » du Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, a indiqué le ministre.
Zeus POUH-PEKA
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