Le Togo, à l’instar des autres pays du continent noir, a célébré, le 11 juillet 2023, la 7e journée africaine de lutte contre la corruption et le 20e anniversaire de la Convention de l’Union Africaine sur la Prévention et la Lutte contre la Corruption (CUAPLC). Une conférence sur le thème de l’année : « Convention de l’Union Africaine sur la Prévention et la Lutte contre la Corruption, 20 ans après : réalisations et perspectives », a été organisée par la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) pour marquer cette célébration. L’objectif étant de faire le bilan des réalisations de cette convention panafricaine, et prendre des résolutions pour lutter efficacement contre ce fléau de la corruption qui ruine les économies nationales.
En dehors de la caravane de sensibilisation, la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA), a également voulu marquer la journée africaine de la lutte contre la corruption célébrée chaque 11 juillet par une conférence, autour de la « Convention de l’Union Africaine sur la Prévention et la Lutte contre la Corruption, 20 ans après : réalisations et perspectives ». Ce thème, retenu pour la commémoration de cette 7e édition, a réuni les entités intervenant dans la lutte contre le fléau de la corruption. Membres de la HAPLUCIA, représentants des organes et corps de contrôle, de la société civile et du secteur privé ont donc échangé sur la question. Une occasion pour faire le bilan des réalisations de la Convention de l’Union Africaine sur la Prévention et la Lutte contre la Corruption (CUAPLC), adoptée 11 juillet 2003, par les Chefs d’Etat et de gouvernement à Maputo au Mozambique. Des plaidoyers ont été aussi formulés dans le but d’aider à mettre pleinement en œuvre cette convention qui se révèle être un instrument juridique, servant de véritable bréviaire pour la bonne gouvernance économique et financière en Afrique.
La conférence a dressé un bilan positif des 20 ans de la convention, faisant état de 48 pays sur 55 ayant ratifié la convention panafricaine à ce jour. Il en ressort que des efforts ont été aussi déployés par les Etats parties prenantes, pour son implémentation, à travers l’adoption des stratégies nationales, des nouveaux codes pénaux et des textes législatifs et réglementaires, sans oublier la création ou le renforcement d’institutions nationales de contrôle, de régulation, d’audit et de lutte contre la corruption.
La convention enregistre des avancées significatives au plan national
Le président de la HAPLUCIA, M. Kimelabalou Aba, en intervenant en ligne, a rappelé que la CUAPLC, « prévoit des dispositions pertinentes permettant aux gouvernements de combattre avec efficacité ce fossoyeur des économies nationales ». En ce sens, il a salué le leadership du Chef de l’Etat qui a permis au Togo de faire des avancées significatives dans la mise en œuvre de cette convention. Selon lui, cette volonté politique s’est traduite par l’adoption de plusieurs instruments juridiques et la mise en place des organes de contrôle et de régulation. Ces efforts ont été soutenus par la création de la HAPLUCIA et l’engagement de la société civile dans le combat contre ce fléau, a noté M. Aba.
De son côté, le vice-rapporteur de la HAPLUCIA, M. Ayayi Apélété Kudjoh, a rappelé que la CUAPLC s’articule autour de quatre piliers essentiels à savoir, la prévention, les incriminations, la coopération et la mise en place d’institutions fortes et dotées de personnes spécialisées.
Dans le cadre de la mise en œuvre de cette convention, la HAPLUCIA a mené un certain nombre d’activités qui ont conduit, entre autres, à l’adoption de son plan stratégique, de la loi sur la déclaration des biens et avoirs pour renforcer la prévention. Au plan de la coopération, le Togo se réjouit de la mise en place d’un cadre de concertation et de coordination et la bonne collaboration entre la HAPLUCIA et les institutions au niveau national et international, a indiqué M. Kudjoh. Concernant la répression, il a cité l’adoption du nouveau code pénal, qui prévoie des sanctions à l’endroit des personnes incriminées. A ce titre, la HAPLUCIA a reçu de 2018 à 2023, quatre-vingt-une (81) plaintes et dénonciations dont certains, ont été entièrement traités et d’autres en cours de traitement.
En termes de perspectives, la HAPLUCIA compte sur sa stratégie nationale pour intensifier la coopération. Ce qui aidera, a-t-il dit, à combattre avec efficacité le phénomène de la corruption en s’attaquant au mal par ses racines et ses causes profondes.
Patouani BATCHAMLA
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