Economie

2015 a été une année économique déficitaire, selon la BCEAO

M. Kossi Tino (àgauche) au cours de la réunion
2015 a été une année économique déficitaire, selon la BCEAO

Une Journée de diffusion des comptes extérieurs du Togo, au titre de l’année 2015, a eu lieu, ce jeudi, à Lomé. Organisée par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO-Togo), la rencontre a réuni les acteurs des activités économiques au tour du thème central : « Commerce extérieur dans les pays membres de l’UEMOA en 2015 : Evolution et perspectives ». L’objectif est de faire le point sur l’évolution des activités économiques au plan international. Les travaux ont été présidés par le directeur de cabinet du ministère de l’Economie et des Finances, M. Kossi Tofio, représentant son ministre de tutelle.

La direction nationale de la BCEAO pour le Togo a rendu publique, ce jeudi, à Agora Senghor, la 7e édition de la Journée de diffusion des comptes extérieurs du Togo au titre de l’année 2015. Dans sa présentation, la Banque Centrale indique que l’économie mondiale a évolué en 2015 dans un environnement économique et financier caractérisé par une décélération, avec un taux de croissance à 3,1%. Au plan national, la situation a été marquée par la poursuite des travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures de base, notamment routières, ainsi que des travaux de construction d’une nouvelle aérogare à l’Aéroport International Gnassingbé Eyadèma (AIGE) de Lomé, d’un port de transbordement et d’une darse au Port Autonome de Lomé. La campagne agricole a été relativement satisfaisante, soutenue par la poursuite de la mise en œuvre du Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA).

Dans ce contexte, la balance des paiements du Togo a enregistré en 2015, un excédent de 114.995 millions, contre un déficit de 76.490 millions en 2014. Cette évolution résulte d’un endettement net de 235.317 millions du compte financier et d’une hausse de 1.856 millions de l’excédent du compte de capital, atténués par la dégradation de 46.190 millions du déficit courant. Le déficit courant hors dons publics rapporté au PIB se situe à 13,1% contre 12,1% en 2014, en liaison notamment avec la hausse du déficit de la balance commerciale.

Le déficit du solde des transactions courantes s’est aggravé de 46.190 millions, en passant de 226.373 millions en 2014 à 272.563 millions en 2015, du fait de la dégradation de 39,3% de la balance commerciale.

Le compte de capital a dégagé un solde excédentaire de 159.393 millions, contre 157.538 millions en 2014, soit une hausse de 1,2%, en liaison essentiellement avec la progression des envois de fonds des travailleurs migrants destinés aux investissements.

Ainsi, les échanges avec l’extérieur  se sont soldés en 2015 par un besoin de financement de 113,171 millions, couverts par les opérations financières. En effet, le compte financier a enregistré en 2015 des entrées nettes de capitaux à hauteur de 225.472 millions, contre des sorties nettes de 9.845 millions en 2014, en ligne avec l’évolution des investissements directs et de portefeuille.

Les transactions extérieures se sont soldées, en 2015 par une hausse des Avoirs Extérieurs Nets (AEN) des instructions monétaire de 114.995 millions, en relation avec l’augmentation  de 119.3302 millions des AEN de la Banque Centrale, atténuée par le repli de 4.335 millions de ceux des banques de dépôts.

S’agissant de la position extérieure globale nette, elle a enregistré un repli de 80.207 millions avec un solde net de 309.232 millions, contre 389.439 millions un an plus tôt, en raison principalement de la progression des engagements au titre des autres investissements, en particulier les prêts et les crédits commerciaux.

II ressort de ce qui précède et au regard des évolutions passées, un caractère structurel du déficit du compte courant du Togo.

Des recommandations

Afin de résorber les déséquilibres extérieurs du Togo, la BCEAO a formulé des recommandations de mesures de politiques économiques à l’endroit des autorités nationales. Il s’agit, entre autres, de la poursuite des programmes et projets d’aménagement et de réhabilitation des terres agricoles pour accroître la production des cultures vivrières, en vie de limiter les importations des produits alimentaires, en particulier, le riz.

L’amélioration de la production des cultures de rente, en particulier, le café et le cacao, par des actions urgentes et volontaires de reboisement des zones de production, la poursuite de la mobilisation des producteurs, la mise en place de crédits spécifiques aux producteurs, et        le renforcement de l’appui-conseil aux producteurs ; la poursuite du renouvellement des outils de production dans les industries manufacturières et extractives ; la poursuite de la promotion touristique au Togo, par l’amélioration de la capacité d’accueil dans les principales agglomérations, ainsi que la réhabilitation et l’extension des sites touristiques ; la poursuite des efforts de mobilisation suffisante des ressources extérieures (dons et emprunts).

Le directeur de cabinet du ministère de l’Economie et des Finances, M. Kossi Tofio, a, au nom du ministre de tutelle, exhorté les acteurs des activités économiques  à retrousser les manches pour combler le vide.

Pour sa part, le directeur national de la BCEAO-Togo, M. Kossi Tenou a, au nom du gouverneur de la BCEAO, remercié tous les opérateurs économiques et acteurs des secteurs public et privé à qui il a demandé beaucoup plus d’efforts : « Nous devons améliorer notre production et accroître nos échanges  à l’extérieur. Il est impérieux de diversifier nos économies et de transformer sur place nos produits locaux, c’est-à-dire, promouvoir la mise en œuvre des mesures novatrices telles que la production des biens services ».

Un débat enrichissant a mis fin à la rencontre.

Vincent DENGUEWA


 

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