La Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCI-Togo) retrace le parcours de son existence, à travers un livre intitulé « La Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo, un siècle après : 1921-2024 ». Cet ouvrage de 240 pages, rédigé par une équipe d’universitaires, sous la direction du Pr. Joseph Tsigbé, a été porté à la connaissance des opérateurs économiques et du public, lors d’une cérémonie de vernissage organisée, le vendredi 28 Juin 2024 à Lomé. Bien plus qu’une simple commémoration, ce livre est le reflet d’un siècle de dévouement et de succès indéniables. C’est l’histoire d’une institution qui a su, contre vents et marées, s’adapter à son environnement et contribuer à l’essor économique du Togo.
Autorités politiques et administratives au-devant, des invités au vernissage.
Le livre « La Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo, un siècle après : 1921-2024 »comporte trois chapitres en dehors d’une introduction, qui présente un peu le cadre de cette étude, la démarche méthodologique utilisée. Le premier chapitre montre la naissance et l’évolution institutionnelle de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCI-Togo). Le deuxième chapitre revient sur son fonctionnement qui englobe les moyens et les ressources financières. Ce chapitre a également abordé les relations qui ont existé entre la Chambre et le pouvoir public. Le troisième chapitre, plus intéressant, a touché du doigt la contribution de la Chambre à la construction de l’économie nationale. Il relate toutes les actions de la Chambre pour pouvoir favoriser les opérateurs économiques, à travers les signatures de conventions, des facilités qu’on met à leurs dispositions, des formations et informations pouvant contribuer à renforcer les capacités des opérateurs économiques. Ce qui les rend davantage dynamiques pour pouvoir bien contribuer au développement de l’économie nationale. La conclusion ouvre des perspectives par rapport au devenir de la Chambre, pour les cent années à venir.
Chemin parcouru, depuis sa création jusqu’en 2024
L’histoire institutionnelle de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCI-Togo), telle que relatée dans le livre, « La Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo, un siècle après : 1921-2024 », remonte à l’année 1921, époque où la France, pays mandataire, donna naissance à la Chambre de Commerce du Togo, par l’arrêté N°58 du 21 juin 1921. Mais, au fil des décennies, celle-ci a transcendé son statut de simple institution consulaire, pour devenir le fer de lance de l’économie nationale, grâce au leadership éclairé des chefs d’Etat, qui ont guidé la Nation. Parmi ces acteurs de premier plan qui ont contribué à façonner l’histoire de la CCI-Togo pendant la période postcoloniale, figurent les premiers présidents Sylvanus Olympio et Nicolas Grunitzki. Les bases qu’ils ont posées ont servi de socle à l’édification de l’institution par le Père de la Nation, Gnassingbé Eyadèma et le chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé.
Autres personnalités présentes à la rencontre.
C’est le Commissaire de la République du Togo d’alors, Louis Woelffel, qui a créé, par arrêté la Chambre de Commerce de Lomé, même si elle est restée, durant cette époque, un outil uniquement piloté par les colons. Le président Sylvanus Olympio, quant à lui, est le père de la décolonisation de la Chambre. Par le décret du 23 octobre 1958, il a permis aux autochtones d’accéder à la présidence de la Chambre, une opportunité autrefois interdite par l’arrêté du Gouverneur Woelffel. Le président Nicolas Grunitzky a, pour sa part, créé les conditions permettant à la Chambre de participer activement aux grands débats sur la vie économique du Togo, notamment dans l’élaboration des plans quinquennaux de développement socioéconomique du pays. Le président Gnassingbé Eyadèma, homme d’Etat visionnaire et architecte infatigable du progrès économique, a insufflé des réformateurs à la tête de la Chambre, lui accordant d’importantes ressources financières, portant ainsi la renommée de la Chambre au-delà des frontières. Le chef de l’Etat Faure Essozimna Gnassingbé, grâce à son engagement indéfectible envers le secteur privé, a procédé à une transformation structurelle de la CCI-Togo et l’a dotée d’outils et ressources nécessaires pour mieux accompagner les opérateurs économiques dans les dédales de l’économie aux enjeux multiples du XXIe siècle.
D’éminents hommes d’affaires togolais à la tête de l’institution
L’ouvrage relève également que, depuis la décolonisation de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo, des éminents hommes d’affaires togolais se sont succédé à la tête de cette institution consulaire, contribuant, chacun de manière significative, à son épanouissement et développement. Il s’agit de : M. Albert Kossivi Djabakou, premier autochtone qui a présidé aux destinées de la Chambre (1964 à 1977), Koffi Gbondjidè Djondo (1977 à 1991), Clarence Johnson (1991 à 1994), Lamseh Alexis Looky (1994 à 2008), Jonathan Fiawoo, (2008 à 2014) et Germain Mèba (2014 à 2021). Leurs efforts combinés ont permis la création et le renforcement d’infrastructures vitales. Parmi celles-ci, le Port Autonome de Lomé se distingue particulièrement, ayant évolué pour devenir une plaque tournante stratégique du commerce régional. Grâce à leurs contributions visionnaires, la CCI-Togo s’est transformée en une institution dynamique, capable de répondre aux défis économiques contemporains et de promouvoir un environnement propice à la croissance et à l’innovation. La CCI-Togo a également été un soutien indéfectible pour de nombreuses entreprises emblématiques, parmi lesquelles la SOTEXIM, l’OPAT, la SNI, la SONACOM, la BRVM, Ecobank, Asky, la SALT, etc. Au-delà des infrastructures et des entreprises, la CCI-Togo a joué un rôle crucial dans la formation et le développement des compétences. Ses programmes de formation et de soutien aux entrepreneurs, ont créé ainsi, au fil du temps, une base solide de professionnels compétents, prêts à relever les défis économiques de demain.
« Le bilan que fait l’étude, après cent ans d’existence, permet de découvrir des nécessités, des besoins, voire des impératifs, dont la satisfaction pourrait, soit renforcer la symbolique de l’institution dans l’imaginaire de ses acteurs, soit consolider l’institution dans son identité intrinsèque et dans sa mission sociale, ou encore contribuer à la garantie de sa saine reproduction dans les années à venir », a souligné Mme Nathalie Bitho, présidente de la CCI-Togo. Selon elle, cette projection dans le futur pourrait permettre à la Chambre de relever certains défis tels, ceux de la décentralisation, à travers l’implantation des Chambres régionales, de l’instauration de la bonne gouvernance qui garantit la stabilité pérenne des organes de la Chambre. « La CCI-Togo doit continuer à jouer un rôle de premier plan dans la transformation de l’économie togolaise, en définissant de nouvelles orientations stratégiques pour les décennies à venir, en tenant compte des défis contemporains et des opportunités émergentes. Nous devons être prêts à innover, à nous adapter et à saisir les opportunités avec audace et détermination », a laissé entendre Mme Bitho.
Komla GOKATSE
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