Le Centre régional des Nations Unies pour la Paix et le Désarmement en Afrique (UNREC) organise, depuis ce 18 décembre 2017, à Lomé, un atelier de renforcement de capacités à l’endroit de la société civile (OSC) du Cameroun, du Niger, du Nigeria et du Tchad en vue d’une implication des femmes dans la lutte contre le terrorisme dans le Bassin du Lac Tchad. Il est attendu des participants à cet article de trois jours, une proposition de plan d’action à soumettre à l’appréciation de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) pour la mise en œuvre.
L’atelier du Centre régional des Nations-Unies pur la Paix et le Désarmement en Afrique (UNREC) dont les travaux ont été lancés ce 18 décembre 2017, à Lomé, est une activité du projet « Importance du genre dans la lutte contre l’acquisition des armes et des munitions par les terroristes dans le bassin du Lac Tchad ». Ce projet a été conçu dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions 1325, 2349 et 2370 du Conseil de sécurité ainsi que des résolutions de l’Assemblée générale sur les femmes, le désarmement, la non-prolifération et le contrôle des armes.
Pendant trois jours, les participants aux travaux de l’atelier seront formés sur plusieurs thématiques pour plus de respect de l’équité genre, plus d’implication des femmes dans la lutte contre la prolifération des armes et des munitions et pour une lutte efficace contre le terrorisme. Les participants seront également outillés sur l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), le plaidoyer et le développement de projets. Ils serviront de relais dans la promotion de l’éducation et de la sensibilisation, ceci en vue de réduire les opportunités pour les trafiquants d’exploiter les groupes vulnérables, notamment les femmes et les enfants.
En donnant le ton des travaux, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Col. Damehame Yark a indiqué que le continent africain est marqué par la montée du terrorisme et de l’extrémisme religieux de même que des actes de banditisme et de criminalité transfrontalière organisée.
Il a ajouté que ce climat d’insécurité et de violence est favorisé et entretenu par la prolifération, le trafic et la criminalité illicites des armes légères et de petit calibre. «Il affecte l’environnement économique, social et politique en ce qu’il entraîne une détérioration et un effondrement des infrastructures et des services sociaux, le déclin des activités économiques, la dislocation des communautés et des migrations forcées», a-t-il fait remarquer.
Evoquant la région du Bassin du Lac Tchad, Col. Yark a indiqué que cette région est depuis un certain temps régulièrement en proie à différents groupes terroristes qui y commettent constamment des attaques et s’en prennent aux populations civiles même si les forces armées ne sont pas épargnées. Dans cette situation, les femmes et les enfants se retrouvent être une cible de prédilection des groupes terroristes notamment le groupe Boko Haram, présent dans les différents pays de cette zone.
Col. Yark a dit être convaincu que dans ce climat d’insécurité et d’extrême violence, les femmes ont leur rôle à jouer et doivent même contribuer à limiter la souffrance humaine et sauver l’humanité. «C’est dans ce sens que je voudrais rappeler ici la résolution 1325 adoptée en 2000 par le conseil de sécurité des Nations-Unies et qui préconise de faire participer les femmes à l’établissement de la paix, de mieux les protéger contre les violations de leurs droits fondamentaux et de leur donner accès à la justice et aux services de lutte conte la discrimination », a-t-il précisé.
Abondant dans le même sens, la coordinatrice Résidente du Système des Nations-Unies et Représentante Résidente du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD), Mme Khardiata Lo N’Diaye a indiqué qu’aucun Etat ne peut combattre seul et efficacement la prolifération des armes légères et de petit calibre précisant qu’une synergie d’action s’impose de plus en plus aux Etats comme solution durable à cette lutte commune.
Françoise AOUI
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