Santé

Vaccination contre la COVID-19 : Début de la campagne de l’administration de la 2è dose du vaccin Astra Zeneca

Le ministre Mijiyawa reçoit sa 2e dose de vaccin
Vaccination contre la COVID-19 : Début de la campagne de l’administration de la 2è dose du vaccin Astra Zeneca

La croisade contre la pandémie de la Covid-19 se poursuit avec détermination au Togo, marquée hier à Lomé, par le lancement de l’administration de la deuxième dose du vaccin Astra Zeneca. La cérémonie de lancement, présidée par le ministre Moustapha Mijiyawa de la Santé, de l’Hygiène publique et de l’Accès universel  aux  Soins, a vu la présence de plusieurs membres du gouvernement et  autres personnalités. Toutes ont voulu rassurer la population, en se faisant administrer cette 2e dose du vaccin Astra Zeneca. Pour cette phase 140000 doses sont mobilisées à travers diverses initiatives mises en place, tant au niveau national qu’international. L’objectif est de renforcer l’immunité de ceux qui avaient reçu la 1ère dose de ce vaccin qui est jugé assez efficace à plus de 79 % pour lutter contre la Covid-19.

Le Gouvernement togolais a lancé, hier à Lomé, la campagne d’administration de la deuxième dose du vaccin Astra Zeneca aux populations pour les prémunir contre surtout les cas graves de la Covid-19. Comme à la première phase, cette phase commence par le personnel de santé, qui recevra sa 2e dose entre le 19 et 21 mai, sur les mêmes sites que ceux ayant servi à l’administration de la première dose. Suivront ensuite les personnes de 50 ans et plus dans le Grand Lomé, avant de s’étendre enfin à toutes les personnes de 30 ans et plus sur toute l’étendue du territoire. Il est conseillé de boucler entre 8 et 12 semaines depuis l’administration de la 1ère dose, avant de prendre la 2e dose de ce vaccin. Chaque candidat à cette seconde phase devrait se faire enregistrer en composant le *844# ou en se rendant sur le portail officiel spécialement dédié à la vaccination (https://vaccin.covid19.gouv.tg/).

Couvrir 60% de la population et parvenir à l’immunité collective

Pour la circonstance, le ministre Mijiyawa a rappelé les dispositifs et mesures prises sous l’impulsion du chef de l’Etat depuis le déclanchement de la pandémie au Togo en mars 2020. Il a notamment  fait cas des différents organes (comités de crise, de gestion la coordination de riposte, le conseil scientifique), sans oublier les mesures d’ordre juridique, ainsi que celles visant à alléger l’impact socio-économique de la maladie sur la population démunie (Novissi,)… Le ministre a aussi évoqué les mesures barrières et la vaccination qui sont particulièrement optées pour favoriser la prévention. Concernant  la vaccination, il fait savoir que la mobilisation des produits s’est faite à travers quatre initiatives : l’initiative internationale COVAX avec l’ensemble des partenaires, l’initiative régionale au niveau africain, celles relevant des relations bilatérales et enfin, l’achat de vaccin sur fonds propre de l’Etat togolais. Toutes ces initiatives devront permettre de disposer d’une quantité de vaccin permettant de couvrir au moins 60% de la population pour parvenir à l’immunité collective. Dans ce cadre, le Togo a bénéficié, à la 1ère phase, de  276000  doses de vaccin Astra Zeneca en trois tranches. La vaccination, faite en trois stratégies (mobile, avancée et fixe), a permis d’administrer, à ce jour, 97% des doses reçues et d’enregistrer un taux de 102%  de personnes vaccinées, entendu que certains flacons supposés contenir 10 doses pouvaient en avoir 11 ou 12 doses (question de marge de sécurité). 94% du personnel de santé ont été vaccinés et, à ce jour, 60% des personnes vaccinées  sont enregistrées. Selon les statistiques du portail officiel, plus de 77 000 personnes ont déjà reçu la première dose du vaccin AstraZeneca.

La 2e dose  pratiquement obligatoire  pour  avoir une meilleure protection

Selon Pr Didier Ekouévi, président du Conseil scientifique, en dehors des polémiques liées à d’éventuelles thromboses, Astra Zeneca reste un très bon vaccin qui permet d’avoir une très bonne efficacité globale estimée à 79%. « Il permet de protéger contre les formes graves de la maladie, d’éviter les hospitalisations et, dans une moindre mesure, si tout se passe bien, de parvenir à l’immunité collective pour que nous puissions retrouver une vie tout à fait normale. La 2e chose à retenir est qu’il faut un délai  entre la 1ère et la 2e dose. D’après les dernières études, plus le délai est long, plus l’efficacité est meilleure. Il est souhaitable d’attendre au moins 8 semaines, voire 12 semaines pour avoir la 2e dose. Pour cela, nous invitons la population qui s’est vaccinée la 1ère fois de faire la 2e, qui est pratiquement obligatoire,  pour  avoir une meilleure protection contre le coronavirus », a lancé Pr Ekouévi.

De la durée de protection et d’éventuels signes

Concernant la durée de protection d’Astra Zeneca, Pr Ekouévi explique que la durée exacte de protection à longs termes de ce vaccin n’est pas connue. « Tout ce qu’on sait, d’après les données scientifiques, est que lorsque vous avez fait déjà la maladie, vous êtes protégé contre sa forme grave pour un minimum de 9mois. Maintenant, avec une et deux doses, on espère que la durée sera beaucoup plus longue ; et avec le temps nous aurons beaucoup plus de données scientifiques qui nous permettront de savoir la durée exacte de protection. Le plus important, c’est d’éviter les décès et les hospitalisations, pour reprendre une vie normale ».

Pour le président du Conseil scientifique, lorsqu’on vous administre un vaccin, c’est qu’on vous donne une petite forme de la maladie, mais de façon atténuée. Donc, c’est tout à fait normal que l’on présente quelques signes spécifiques à la maladie, tels que la fièvre, la fatigue, les courbatures, les céphalées, maux de tête, perte du goût, etc. Lorsque, ces signes se présentent, il est conseillé de prendre du paracétamol, mais lorsque ces signes sont un peu légèrement plus graves, il faut consulter.

Le port de masque est-il obligatoire après la 2e dose ?

Certainement que beaucoup d’entre nous pensent que la vaccination sera synonyme d’un retour à une vie normale avec moins d’hospitalisations, le retour des fêtes traditionnelles et autres activités à la normale. Mais surtout la  fin du port du masque, qui ne sera bientôt qu’un lointain souvenir. Justement sur ce dernier point, un doute subsiste, parce que jusqu’à présent, on ne sait pas si les personnes vaccinées sont toujours contagieuses. Si c’est le cas, le masque pourrait encore être de rigueur. Pr Ekouévi fait savoir que lorsqu’on est vacciné, aux Etats Unis par exemple, le port de masque n’est plus obligatoire dans un certain nombre d’endroits. Mais, le port de masque reste d’actualité, par exemple, dans les lieux publics  ou en voyageant, surtout que la protection  contre la transmission n’est pas de 100%.  Au vu du flou qui persiste actuellement sur la contagiosité des personnes vaccinées, il semble raisonnable de continuer à le porter par précaution, même après la 2e injection. En France, par exemple, le ministère de la Santé prévient « qu’en l’état des connaissances, les vaccins aujourd’hui disponibles ou en cours de développement réduisent la sévérité des symptômes, mais la réduction de la contagiosité est incertaine. Les gestes barrières, dont le port du masque, restent nécessaires après la vaccination ».

Bernardin ADJOSSE

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