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Une délégation de journalistes togolais a pris part à la 6e édition du Forum des médias des BRICS

La délégation togolaise lors des travaux
Une délégation de journalistes togolais a pris part à la 6e édition du Forum des médias des BRICS

Le 6e Forum des médias des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), débuté, samedi 19 Août 2023, à Johannesburg en Afrique du Sud, appelle à renforcer la voix des pays en développement. Environ 200 représentants d’une centaine de médias, de groupes de réflexion et d’organisations internationales d’une trentaine de pays, dont le Togo, ont débattu sur le thème « Les BRICS et l’Afrique : renforcer le dialogue médiatique pour un avenir partagé et impartial ». Les travaux ont été présidés par le ministre chinois de la Culture et du Tourisme Fu Hua, président de l’agence de presse Xinhua et président exécutif du BRICS Media Forum, une importante plateforme d’échanges qui se tient, depuis 2015, en marge du sommet des chefs d’Etat des BRICS.

L’Afrique du Sud abrite, dès demain jusqu’au 24 août, le 15e sommet des chefs d’Etat et gouvernement des BRICS. En prélude à cette rencontre des cinq pays émergents du monde s’est tenu, du 18 au 20 août 2023, le forum des médias des BRICS, 6e du genre.  Initié par l’agence de presse de la République populaire de Chine, Xinhua en 2015, ce Forum a été lancé conjointement avec des médias grand public brésiliens, russes, indiens et sud-africains. « Les BRICS et l’Afrique : renforcer le dialogue médiatique pour un avenir partagé et impartial » est le thème central de cette rencontre. Co-organisé par l’agence de presse Xinhua et la China Energy Investment Corporation (China Energy) ainsi que des organisations d’Afrique du Sud, ce forum vise à encourager la coopération pratique entre les médias des BRICS d’une part, ainsi qu’entre les médias des BRICS et ceux d’Afrique, d’autre part.

Les responsables des médias BRICS

Renforcer la voix des pays en développement

En ouvrant les travaux du forum, le ministre chinois de la Culture et du Tourisme, Fu Hua, a estimé que les médias des pays membres des BRICS ont des responsabilités importantes à cette époque et possèdent une vaste marge de coopération. Pour faire progresser le développement de haute qualité de la coopération entre les médias des BRICS, M. Fu, qui est également président exécutif du Forum des médias des BRICS, a proposé de promouvoir les valeurs partagées de l’humanité, de faire évoluer conjointement la construction d’un ordre international plus juste et équitable, de mieux raconter les récits des BRICS dans la nouvelle ère, tout en favorisant, conjointement, les échanges culturels et l’apprentissage mutuel entre les civilisations.

La majorité des 13 autres intervenants de la séance inaugurale sont allés dans le même sens. Entre autres, Dakota Legoete, membre du Comité exécutif national du Congrès national africain, a indiqué que « depuis sa création en 2015, le Forum des médias des BRICS est devenu une plate-forme importante pour renforcer la voix des pays BRICS ». A l’heure où certains pays tentent de monopoliser le discours international et d’armer les médias pour attaquer d’autres Etats souverains, a-t-il poursuivi, les médias des BRICS ont démontré que la presse devait s’engager à soutenir le développement mondial, plutôt que de devenir un outil pour provoquer des guerres.

De son côté, Andreï Kondrachev, directeur général de l’agence de presse russe TASS, a noté qu’au cours de la dernière décennie, le forum est devenu une plate-forme distinctive et emblématique pour discuter de la coopération médiatique entre les Etats membres, exhortant les médias des BRICS à collaborer pour lutter contre la désinformation et sauvegarder les intérêts des pays en développement.

Pour sa part, Jose Juan Sanchez, directeur du groupe CMA, fournisseur brésilien d’informations financières et agricoles, a souligné l’importance d’informations crédibles et impartiales. « La communication entre les médias des BRICS est cruciale, et les pays membres doivent rechercher un développement durable dans les domaines économique, environnemental et social », a-t-il dit.

Selon Iqbal Surve, président exécutif d’Independent Media of South Africa, les diverses cultures des nations BRICS enrichissent les conversations mondiales et les médias des BRICS plaident pour un nouvel ordre mondial inclusif, coopératif et juste. A son avis, « l’Afrique est le continent de l’espoir et du changement, le continent qui va émerger ».

D’autres intervenants, notamment, Srinivasan Ramani de The Hindu (Inde), Alexey Nikolov, directeur général de Russia Today (Russie) et Monica Mutsvangwa, ministre zimbabwéenne de l’Information, ont dénoncé l’ordre mondial unipolaire, sur fond de néocolonialisme, et proposé la nécessité de produire un narratif prenant en compte la vision des pays en développement.

La cérémonie d’ouverture a fait place au séminaire sur la thématique principale de la rencontre : « Les BRICS et l’Afrique : renforcer le dialogue médiatique pour un avenir partagé et impartial ».

Nécessité d’un nouvel ordre mondial

A cette étape du forum, diverses personnalités sont intervenues, en qualité d’experts, ou pour donner la position de leur média, organisation ou pays. Dans ce cadre, l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères et président de l’Institut Panafricain de Stratégies, Cheikh Tidiane Gadio, a plaidé pour la formation de grands blocs régionaux en Afrique, invitant la République populaire de Chine et les autres pays des BRICS à encourager les Etats du continent à aller vers cette dynamique. « Concernant notre opinion personnelle, sans faire de l’ingérence, la Chine devrait encourager ses partenaires africains à s’engager résolument dans la construction de grands blocs régionaux (…) je suis convaincu que l’émiettement de nos Etats et la balkanisation de nos peuples dans 54 Etats va plomber tous les efforts des Africains eux-mêmes et ceux de leurs plus grands partenaires et amis », a déclaré Cheikh Tidiane Gadio. Selon lui, avec 54 Etats africains, c’est une compétition « ruineuse et paralysante, depuis les indépendances des années 60 ». Pour lui, parler à cinq interlocuteurs africains représentant des fédérations régionales fortes serait plus bénéfique et plus efficace que de parler à 54 Etats qui sont presque tous encore en friche avec des besoins similaires.

Plusieurs autres intervenants, responsables des médias, universitaires, experts…ont exhorté les médias à jouer leur partition, pour la venue d’un nouvel ordre mondial. Tout comme au début, au troisième et dernier jour du forum, hier, les participants ont abordé les panels tels « le rôle des médias dans la formation d’un nouvel ordre mondial », « le rôle des médias dans le développement de l’Afrique » et « l’apport des médias dans le développement d’une économie verte ».

Le Forum des médias des BRICS est une initiative lancée conjointement, en 2015, par l’Agence de presse chinoise Xinhua et les principaux médias du Brésil, de la Russie, de l’Inde et d’Afrique du Sud.

Le 5e Forum avait lancé un plan d’actions 2022-2023, lequel exhortait les médias des 5 pays à « jouer leur rôle, en tant que ponts, pour générer une synergie forte, afin d’assurer un partenariat de haute qualité des BRICS et de renforcer le mécanisme des BRICS dans toute la mesure du possible ».

BRICS est l’acronyme pour désigner l’alliance Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, cinq économies émergentes qui entendent peser sur l’échiquier mondial.

Rigobert BASSADOU

 

 

 

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