L’Association FemSansCancer, en collaboration avec l’Association des Sages-Femmes du Togo (AS.SA.FE.TO), a lancé, samedi 13 octobre, à la Maison de la Sage-Femme, à Lomé, les activités devant marquer au Togo le mois d’octobre consacré à la lutte contre le cancer du sein. La cérémonie a été marquée par des séances de sensibilisation, en français et en langues locales, sur cette affection, une caravane, un concert ainsi qu’un jeu de tombola.
Le cancer du sein se caractérise par la présence d’une boule dans le sein. Cette boule provient de la transformation d’une cellule normale du corps en une cellule tumorale. Au début, cette boule ne fait pas mal mais, s’il n’est pas dépisté tôt et enlevé, elle peut, non seulement, envahir tout le sein, mais également, provoquer la formation d’autres boules dans les autres parties du corps humain. Là, commencent des douleurs atroces jusqu’à ce que la mort s’en suive. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme avec plus de 500.000 décès, chaque année ; dans le monde. Pour réduire le taux de mortalité lié à cette maladie, la communauté internationale a retenu le mois d’octobre pour communiquer suffisamment sur cette maladie et convier les femmes à prévenir la maladie ou à se faire dépister très tôt. Pour marquer ce mois au Togo, l’Association FemSansCancer, en collaboration, avec l’Association des Sages-Femmes du Togo (AS.SA.FE.TO) a prévu diverses activités, à travers le territoire national, sur le thème : « Le cancer du sein. Parlons-en ». Le lancement de ses activités a eu lieu, samedi dernier, à Lomé.
Selon les organisateurs, grâce à un financement du Fonds des Nations unies pour la Population (UNFPA), les Sages-Femmes des Régions sanitaires de Lomé- Commune et maritime seront formées les 18, 20 et 27 octobre et celles de la région des Savanes, les 2 et 3 novembre prochain. Des séances de sensibilisation aux facteurs de risque, aux symptômes, ainsi qu’aux traitements disponibles selon les stades de cette maladie seront organisées. Tout ceci, couplé de démonstration de l’auto examen des seins (AES).
La ministre de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation, Mme Tchabinandi Kolani Yentcharé a salué cette initiative de l’Association FemSansCancer et a convié tous les acteurs de lutte contre cette affection à maintenir la flamme de la sensibilisation et à travailler en synergie, en vue d’une prise en charge holistique qu’embrasse la prise en charge psychologique et permet aux victimes de se relever de leur choc et de retrouver de la sérénité. Elle a convié les partenaires techniques et financiers de même que le secteur privé à soutenir ces associations dans leurs initiatives. « Les associations consentent parfois des efforts dans un contexte d’insuffisance de ressources », a-t-elle fait remarquer.
Le directeur adjoint, Chargé des Etudes à l’Ecole Nationale des Sages-Femmes de Lomé (ENSF-L), Pr Komlatsè Akakpo-Numado, a, pour sa part, indiqué que diverses situations justifient la prévalence et la mortalité liée à cette maladie. Il s’agit de la méconnaissance de la population par rapport aux signes cliniques et à la gravité de la maladie, ainsi que de l’automédication à la survenue de la maladie. Il a, pour ce faire, dénoncé les publicités mensongères sur les médicaments de même que l’usage des médicaments de la rue et de certains produits de la médecine traditionnelle. Pr Akakpo-Numado a également indexé la pauvreté qui fait qu’au début de la maladie, la victime s’abstient de se rendre dans un centre de santé mais, finit, enfin de compte, par s’y rendre lorsque le mal est déjà à un stade très avancé. Pour finir, le médecin a indiqué que, loin de ne pas croire à la miséricorde divine, aux premiers symptômes, les gens doivent consulter un agent de santé plutôt que d’aller passer du temps dans les camps de prière.
Pour la présidente de FemSansCANCER, Mme Zénabou Moumouni, l’objectif visé, à travers cet engagement dans la lutte contre ce cancer, est de briser le silence sur cette pathologie, de sauver des vies humaines, grâce au diagnostic précoce et d’amener chaque femme à prendre soins de ses seins. « Si dans les pays occidentaux, 9 femmes sur 10 guérissent de cette maladie, en Afrique subsaharienne et par ricochet au Togo, à peine une à deux femmes survivent après la survenue de cette maladie. Ceci, à cause du dépistage tardif », a-t-elle confié.
Françoise AOUI
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