Actualité

Un dialogue politique régional à Lomé pour renforcer le plaidoyer contre le mariage des enfants en Afrique de l’Ouest

Mme Tchangaï (2è de la droite) a ouvert la rencontre. Photo
Un dialogue politique régional à Lomé pour renforcer le plaidoyer contre le mariage des enfants en Afrique de l’Ouest

 Le réseau Women in Law and Development in Africa-Afrique de l’Ouest (WiLDAF-AO) a organisé, le jeudi 4 Septembre 2025 à Lomé, un dialogue politique régional autour du thème « Vers une amélioration du cadre légal de protection de la jeune fille pour l’abandon des mariages d’enfants en Afrique de l’Ouest (Togo et Mali) ». La rencontre s’inscrit dans le cadre du projet « Justine », visant à renforcer le plaidoyer pour l’abandon du mariage des enfants et à promouvoir les droits des jeunes filles.

Les parties prenantes à la rencontre.

Selon le rapport 2020 du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), 39% des filles en Afrique de l’Ouest et du Centre sont mariées avant 18 ans et 12% avant 15 ans. Ces chiffres clés montrent à suffisance que le mariage d’enfants demeure une réalité dans les sociétés africaines et appellent à l’urgence d’agir. Dans la dynamique de renforcer les actions de plaidoyer déjà engagées dans le cadre du projet Agir pour l’Abandon du Mariage des Enfants (AME), le réseau Women in Law and Development in Africa-Afrique de l’Ouest (WiLDAF-AO) a organisé, hier à l’hôtel Concorde à Lomé, un dialogue politique régional, pour le renforcement des plaidoyers en faveur de la protection des droits de la jeune fille en Afrique de l’Ouest. Cette rencontre, qui a réuni des décideurs politiques, juristes, organisations de la société civile, institutions nationales et régionales du Togo, du Mali et d’Afrique de l’Ouest, a permis l’échange des expériences, pour une harmonisation des politiques, en vue du renforcement de plaidoyer pour l’abandon du mariage des enfants. L’objectif est de favoriser l’harmonisation des cadres juridiques nationaux avec les instruments juridiques internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’enfant et à la lutte contre les mariages d’enfants. Au-delà de ces objectifs, ce dialogue politique vise l’adoption des recommandations concertées, en vue d’une harmonisation des cadres juridiques et politiques publiques au niveau sous-régional.

Photo de famille à l’issue des travaux.

A l’occasion, la représentante de la ministre de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme, Mme Zouwè Passim Tchangaï, a indiqué que le phénomène du mariage des enfants est une violation grave des droits humains. Il doit être combattu à travers une action concertée, surtout une écoute attentive des communautés concernées, notamment les filles elles-mêmes. Mme Tchangaï a rappelé les avancées enregistrées au niveau national, dans la protection des droits des enfants et des filles, afin de leur garantir des chances égales au sein de la société. « L’Etat togolais a entrepris des améliorations et des modifications continuelles de ses textes, pour protéger les enfants, en général », a-t-elle confié. A titre d’exemples, elle a cité l’adoption de la loi du 6 juillet 2007 portant Code de l’enfant, les modifications apportées au Code de l’enfant, ainsi qu’au Code des personnes et de la famille, qui proscrivent toute forme de mariage forcé ou précoce, la mise en place de la ligne verte Allo 1011 et les organes fédérateurs de la protection des enfants dans les communautés. Néanmoins, elle a relevé que « la lutte contre le mariage d’enfants n’est pas uniquement une question de lois. C’est un combat pour la justice sociale, pour l’équité, pour le respect de la dignité humaine ».

De son côté, la coordinatrice de WiLDAF-Afrique de l’Ouest, Mme Antoinette Yawavi Mbrou, a déploré que malgré que les avancées enregistrées, le mariage des enfants persiste encore et demeure une pratique ancrée dans certaines communautés. Au-delà du plaidoyer, ce dialogue régional, a-t-elle souligné, veut mobiliser des acteurs au niveau national, de la sous-région et de la CEDEAO et attirer l’attention des décideurs à pouvoir mettre réellement en œuvre les instruments auxquels les pays ont souscrit. Ceci, pour venir à bout de ce phénomène qui a des conséquences désastreuses sur les mineures et le développement durable.  

Patouani BATCHAMLA

Actualité

A lire dans Actualité