Culture

Un colloque fait l’état des lieux de la restitution des biens culturels au Togo

La table d'honneur du colloque.
Un colloque fait l’état des lieux de la restitution des biens culturels au Togo

L’Université de Lomé, en collaboration avec l’ambassade d’Allemagne au Togo, a organisé, le jeudi 22 Mars 2023  en mode hybride (en présentiel et en ligne) à l’Institut Confucius, un colloque sur le thème : « L’état des lieux et les perspectives de la question de la restitution des biens culturels et restes humains du Togo en Allemagne ». L’objectif est de présenter à l’opinion la position actuelle de l’Allemagne sur la question, l’évolution du processus de restitution, en vue de permettre aux parties prenantes de définir de nouvelles modalités d’actions, pour un heureux aboutissement dans un esprit de collaboration.

Un colloque national a eu lieu, hier, à l’initiative de l’Université de Lomé, en collaboration avec l’ambassade d’Allemagne au Togo, sur le thème « L’état des lieux et les perspectives de la question de la restitution des biens culturels et restes humains du Togo en Allemagne ».

Plantant le décor, l’ambassadeur d’Allemagne au Togo, M. Mathias Veltin, a expliqué que les objets culturels dans les musées et archives internationaux provenant des pays autrefois colonisés sont de plus en plus au cœur d’une discussion globale. Les questions autour d’une restitution, d’un retour ou d’un rapatriement, préoccupent, non seulement les sociétés africaines, mais aussi celles européennes et américaines, dont l’Allemagne. De son avis, les institutions muséales et scientifiques d’Allemagne, à l’instar de la grande majorité des institutions homologues, étaient longtemps réticentes vis-à-vis d’une restitution des objets issus d’un contexte colonial. Mais, souligne-t-il, la situation a profondément évolué, ces dernières années. Ainsi, en Allemagne, sur le plan politique et institutionnel, on reconnait la légitimité politique et morale d’une revendication sur la restitution de ces objets. « Une restitution effective des objets par l’Allemagne est en marche. La position allemande officielle sur ces objets est précise : les biens culturels et les restes humains doivent être restitués », a-t-il déclaré. Concernant le Togo, note-t-il, une coopération scientifique étroite est déjà établie entre les chercheurs et institutions des deux pays. Actuellement, les travaux se concentrent sur l’inventorisation des objets d’origine togolaise dans diverses archives et collections en Allemagne, y compris les restes humains. Il a indiqué que, probablement, les chercheurs pourront présenter un résultat sous forme d’un inventaire d’une grande ampleur.

Les catégories d’objets exposés en Allemagne

Au cours d’un panel sur la même thématique, Dr Kokou Ziamèdé, enseignant chercheur à UL, a fait un diagnostic global des objets togolais exposés ou entreposés dans plusieurs villes en Allemagne. Il a classé ces objets en trois catégories, à savoir : les artéfacts, les restes animaux et humains et les archives. Il s’est ensuite interrogé sur la personne physique ou morale à qui les objets peuvent être restitués, ainsi que les modalités de la restitution pour une gestion rationnelle.

Abondant dans le même sens, Pr Hans Peter Haan, anthropologue et enseignant chercheur à l’Université de Francfort en Allemagne, a proposé que la restitution de ces objets soit basée sur le dialogue et la collaboration permanente entre les deux pays, avec une élaboration a priori d’un plan sur l’avenir desdits objets.

Une phase de débats a permis à l’assistance de comprendre davantage l’engagement de l’Allemagne à rendre au Togo ses biens culturels dans une approche collaborationniste, en vue de maintenir renforcés les liens d’amitié et de coopération entre les deux pays.

A l’ouverture comme à la clôture des assises, le 1er vice-président de l’Ul, Pr Komla Batawila, a salué l’initiative de ce colloque qui, selon lui, a permis d’analyser et de comprendre les variables du concept de la restitution des objets culturels et restes humains du Togo en Allemagne, « replaçant l’UL dans son rôle de diffusion et de transfert des savoirs et connaissances ». Il a félicité les autorités allemandes pour l’option de la méthode collaborationniste et pacifique de la restitution.

Vincent K. HOEDANOU

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