Un atelier de capitalisation et de clôture du projet « Agir pour l’Abandon des Mariages des Enfants (AAME) » au Togo et au Mali se tient, depuis 17 novembre 2025, à l’hôtel Sarakawa à Lomé, à l’initiative de Women in Law and Dévelopment in Africa- Afrique de l’Ouest (WiLDAF-AO), avec l’appui d’Amply Change. Un projet qui vise l’éradication du mariage des enfants dans ces pays. La rencontre se veut un cadre d’échanges, en vue de tirer parti des enseignements et expériences acquis tout au long de la mise en œuvre du projet.

En Afrique de l’Ouest, malgré les efforts et engagements consentis aux niveaux international, régional, national et communautaire, le mariage des enfants demeure une pratique profondément ancrée dans les cultures et normes sociales. Face à cette situation, Women in Law and Dévelopment in Africa-Afrique de l’Ouest (WiLDAF-AO) a mis en œuvre, depuis février 2023, le projet « Agir pour l’Abandon des Mariages des enfants (AAME) » au Mali et au Togo.
Ce projet, tout au long de sa mise en œuvre, a permis de renforcer les capacités des acteurs, de mobiliser les jeunes, stimuler des dialogues communautaires, et soutenir le plaidoyer de réformes législatives et normatives, visant à mieux protéger les droits des filles. Après plus de 30 semaines de mise en œuvre, le projet entre dans sa phase de clôture.
En vue d’évaluer les acquis, analyser les résultats obtenus et de partager les savoir-faire développés, un atelier de capitalisation et de clôture du projet se tient, depuis hier à Lomé. Durant deux jours, il est question pour les participants de valider les résultats de l’évaluation externe du projet, d’identifier les facteurs de réussite ayant contribué à l’atteinte des réussites, d’analyser les obstacles, freins et leviers ayant influencé la réalisation des indicateurs et des résultats liés à la promotion des Droits à la Santé Sexuelle et Reproductrice (DSSR) et à l’éradication du mariage des enfants. Il s’agit également de valoriser et diffuser les produits issus du processus de capitalisation pour promouvoir les bonnes pratiques, tant en interne qu’auprès des partenaires externes, de formuler des recommandations opérationnelles pour la pérennisation des acquis et d’identifier des pistes pour de nouvelles initiatives, etc.
A cette occasion, le chef division Protection et Promotion de la Famille au ministère des Solidarités, du Genre, de la Famille et de la Protection de l’Enfance, M. Kokou Kiliou Awade, a relevé que le phénomène du mariage des enfants est un fléau qui freine les efforts de développement, d’inclusion et d’harmonie sociale des pays. Le gouvernement, au regard des conséquences préjudiciables du phénomène, a mis en œuvre plusieurs actions pour une lutte efficace contre les violences basées sur le genre y compris les grossesses précoces et le mariage d’enfant.
Le projet AAME, a-t-il dit, est né dans un contexte marqué par le système patriarcal où la pratique des mariages des enfants reste encore présente avec un taux de 37% en Afrique de l’Ouest, 31% au Togo et 54% au Mali. Il s’inscrit donc parfaitement dans les priorités de la feuille de route gouvernementale 2020-2025 et des orientations du ministère. « Grâce à la mise en œuvre du projet, des progrès tangibles ont été enregistrés dans plusieurs domaines. Les résultats, qui sont présentés au cours de cet atelier, témoignent du succès collectif de toutes les parties prenantes. Ces résultats montrent que lorsque les efforts sont conjugués entre le gouvernement, les partenaires techniques et financiers, la société civile et les communautés elles-mêmes, des transformations durables sont possibles », a-t-il souligné.
C’est pourquoi, il a émis le vœu que les expériences et les bonnes pratiques issues du projet soient documentées, partagées et capitalisées, pour servir de références pour d’autres initiatives.
La coordinatrice de WiLDAF-AO, Mme Antoinette Mbrou, a confié que cette rencontre symbolise, non seulement la fin d’un cycle d’action, mais surtout le début d’un engagement renouvelé en faveur des filles de l’Afrique de l’Ouest.
L’objectif, depuis le début du projet, est d’œuvrer de manière concrète et durable, à la réduction des mariages précoces et forcés, une pratique qui prive, chaque année, des milliers de filles de leurs droits fondamentaux, a-t-elle rappelé, en remerciant tous les partenaires et tous ceux qui ont œuvré pour la réussite du projet. Elle a invité tous les participants à s’engager pour défendre les droits des femmes, surtout des filles.
Mélissa BATABA
RSS