Diplomatie

TICAD-VI au Kenya:La déclaration de Nairobi appelle à un partenariat de prospérité des peuples

TICAD-VI au Kenya:La déclaration de Nairobi appelle à un partenariat de prospérité des peuples

La sixième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD-VI), s’est achevée hier à Nairobi au Kenya en présence de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement dont le président Faure Essozimna Gnassingbé.

Organisée pour la première fois en Afrique, cette conférence a vu la participation d’une délégation japonaise de haut niveau conduite par le Premier ministre Shinzo Abe, des représentants d’organisations internationales et régionales, des représentants de la société civile africaine et japonaise  ainsi que de nombreuses personnalités à travers le monde. La rencontre de cette année a pour thème « Faire progresser le développement durable  de l’Afrique. La TICAD, un partenariat pour la prospérité ». Elle a pris fin par une déclaration dite de Nairobi qui fixe le cadre du renforcement  de ce partenariat tout en mettant l’accent sur les perspectives de développement de l’Afrique pour les prochaines années.

La conférence de Tokyo s’est affirmée au fil des éditions, comme étant un lieu d’espace et de dialogue où nations asiatiques, africaines et les partenaires internationaux travaillent ensemble à la promotion du développement de l’Afrique. La rencontre de Nairobi a une fois encore servi de cadre aux politiques, économistes universitaires et chercheurs de mener la réflexion sur les pistes du progrès de l’Afrique. Les débats fructueux au cours de ces assises ont fait  apparaître l’unanimité autour de la nécessité d’un investissement massif dans les  secteurs clés comme les infrastructures, l’électricité, les systèmes de transport, le développement des ressources et l’amélioration des connectivités dans l’ensemble de l’Afrique pour accélérer la croissance et le développement durable du continent.  Les investissements doivent également toucher les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’agriculture etc…Une tâche immense dont l’accomplissement  passe par un travail consciencieux, la bonne gouvernance et la mobilisation de toutes les ressources à disposition. Mais l’Afrique a aussi besoin pour parvenir à ses objectifs de développement, de l’aide des grandes puissances. Et c’est ce à quoi, s’est une fois encore engagé le Japon, pays organisateur du sommet à investir de 2016 à 2018 dans l’avenir de l’Afrique un montant global d’environ 30 milliards de dollars issu des secteurs public et privé.

Ce fonds va servir entre autre  à l’aménagement des infrastructures, au renforcement du système de santé résilient  et à la constitution des fondements du maintien de la paix et de la stabilité. Ces mesures prises par le Japon à l’occasion de la présente TICAD incluent la formation (autonomisation) d’environ 10 millions de personnes selon un haut standard de qualité. Ces mesures sont les premiers pas dans la mise en œuvre des fruits du Sommet du G7 d’Ise-Shima tenu récemment au Japon et qui a mis un accent particulier sur les infrastructures, la santé et les femmes dans le processus de développement.

Tout en mettant à profit l’excellence de la technologie et sa capacité d’innovation, le Japon annonce qu’il mettra en pratique les aboutissements du sommet d’Ise-Shima en tant que pays organisateur.

Faisant le bilan des engagements de la dernière TICAD de Yokohama en2013, le président Tchadien Idris Deby, président en exercice de l’Union Africaine, a estimé à l’ouverture des travaux  que les résultats sont mitigés, même si l’on note des avancées dans certains domaines. C’est pourquoi, il propose pour l’efficacité de la mise en œuvre des décisions, la mise en place d’un mécanisme de suivi des engagements  et l’implication plus poussée du secteur privé japonais dans toutes ces initiatives. Il a aussi plaidé la constitution d’un fonds contre le terrorisme face à la menace que fait planer ce fléau sur le monde et particulièrement sur la sécurité et la stabilité de l’Afrique.

Le président du pays hôte, Uhuru Kenyatta a remercié le Japon pour son leadership en faveur du développement de l’Afrique et pour avoir confié à son pays l’organisation de la toute première TICAD sur le sol africain. C’est une grande fierté et un immense privilège pour son pays, le Kenya,  a-t-il indiqué, précisant que le soutien japonais à tout un ensemble de programmes de transformation en Afrique par le biais de subventions, de prêts, et au travers de la coopération technique, apporte déjà au continent plusieurs bénéfices clairement importants en matière d’infrastructure, d’énergie, d’agriculture, ainsi que de capacités en ressources humaines et éducation, en nombre d’endroits à travers l’Afrique.

Le secrétaire général de l’ONU, M. Ki-moon Ban, Mme Helen Clark, Administrateur du PNUD, le Dr. Jim Yong Kim, Président du Groupe de la Banque Mondiale, le Dr.  Nkosazana Dlamini Zuma, Présidente de la Commission de l’UA ont tour à tour pris la parole à l’ouverture du sommet pour dire ce qu’ils pensent de bien du TICAD en lui souhaitant une bonne réussite. Les chefs d’Etat et de gouvernement présents à l’ouverture des travaux, ont pu tout juste après, visiter les stands de l’exposition des produits japonais organisée par une centaine de partenaires privés, représentants des secteurs de la plus haute technologie japonaise. Les chefs d’Etat ont été conviés samedi soir à un dîner auquel a participé le président de la République.

Il a également, en marge de ce dîner, pris part à un mini-sommet des chefs d’état de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) présents à Nairobi. Le chef de l’Etat a quitté la capitale kenyane en début d’après-midi.

Il faut rappeler que la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique a été lancée par le gouvernement du Japon en 1993 pour promouvoir le développement de l’Afrique, la paix et la sécurité, à travers le renforcement des relations en matière de coopération multilatérale et de partenariat, en particulier avec les pays.

Anoumou KATE-AZIAGLO

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