« Faire sentir aux blessés de la vie, la tendresse de Dieu », tel est le crédo de la Fondation « Aimer la vie », une structure qui œuvre pour redonner la joie de vivre aux personnes atteintes de graves handicaps. Elle était en journée porte ouverte, le dimanche 7 février dernier, au centre Christ Rédempteur (Brother Home) à Lomé. Il s’est agi de faire découvrir cette fondation et ses activités, sensibiliser les populations et engager les gens pour le soutien et l’amour des personnes vulnérables.
La manifestation a débuté par une messe d’action de grâce, dirigée par le révérend père Augustin Otchokpo, responsable de la fondation. Au cours de cette célébration, le prélat a partagé avec son auditoire l’histoire de sa fondation tout en rendant grâce à Dieu pour la vie des pensionnaires. Selon lui, l’homme est appelé à se pencher sur la misère, la pauvreté, les blessures de ses frères et sœurs en humanité.
Cette messe a été suivie d’une conférence- débat sur le thème « Aimer la vie, à l’école de Jésus : accueillir et apprivoiser notre vulnérabilité ». Elle a été animée par le révérend père qui est longuement revenu sur la mission de sa fondation tout en soulignant la fragilité des personnes atteintes de handicap et qui ont pour cela besoin d’amour. Mais pas précise-t-il, d’un amour qui consiste seulement à faire quelque chose pour eux mais aussi, à vivre avec eux et à se réjouir d’être avec eux. « Dans leur fragilité, ces personnes peuvent transformer nos vies et nous aider à devenir plus humains. Pour ma part, elles m’ont fait découvrir et apprivoiser, ma propre vulnérabilité », avoue le père Augustin Otchokpo avant d’ajouter : «ces personnes avec un handicap si vulnérables nous révèlent notre propre vulnérabilité et nous conduisent à Dieu. Ce qui est spécifique, C’est que le lieu du handicap et de la souffrance devient le lieu de l’Amour et de la tendresse. Le lieu des blessures de la vie devient le lieu d’une attention et d’une tendresse particulière ». A son avis, aimer quelqu’un atteint d’un handicap, c’est l’aider à grandir pour lui, à être lui-même, c’est le libérer, c’est en quelque sorte lui dire : « Tu as le droit d’être toi- même, tu as le droit d’être là ».
Le père Otchokpo a profité de cette journée porte ouverte pour lancer un appel aux bonnes volontés à soutenir cette œuvre. « Je demeure convaincu de notre option pour l’amour de bienveillance et vous invite à nous accompagner dans cette aventure vers la vie de nos frères frappés par le handicap. Au- delà des journées portes ouvertes, nous sollicitons votre assistance et même des parrainages et sommes disposés à accueillir vos manifestations dans cet intérêt ».
Des pensionnaires de la Fondation « Aimer la vie » ont été présentés à l’assistance avec l’histoire émouvante de la vie de chacun d’eux. C’est ainsi que les invités ont découvert avec émotion le cas d’une pensionnaire jetée dans une forêt par ses parents à cause de son grave handicap. Elle a été retrouvée par un chasseur, qui l’a confiée à une communauté religieuse avant d’être accueillie depuis quelques années par la Fondation. Il y a eu aussi l’histoire d’un autre abandonné par sa mère et un autre jeté dans un dépotoir. La fondation « Aimer la vie » a son siège à Hihéatro à Atakpamé où se trouve le foyer Espérance. Ce foyer compte une douzaine de personnes lourdement atteintes de handicap.
Dorothée BROOHM
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