En prélude à la réunion, vendredi prochain, des ministres de la sécurité des pays membres du Conseil de l’Entente, des experts en charge de la sécurité et des frontières sont, à Lomé, pour les travaux préparatoires. Cette 4e réunion se tient à l’hôtel Sarakawa sous le thème « Défis sécuritaires dans l’espace entente : nouvelles approches nationales et sous régionales ». Elle vise à explorer de nouvelles approches de solutions aux menaces sécuritaires actuelles auxquelles fait face l’Afrique de l’Ouest, en vue de parvenir à une lutte, voire une éradication de ces menaces dans les 5 pays de l’espace Entente.
La réunion du comité des experts en charge de la sécurité et des frontières des pays membres du Conseil de l’Entente ouverte, à Lomé, est consacrée à la capitalisation des conclusions et recommandations des ateliers antérieurs. Elle vise à renforcer la compréhension des participants sur l’extrémisme violent, en vue de proposer des approches de réponses. Il s’agit aussi de valider un projet de Directive sur la prévention de l’extrémisme violent dans l’espace Entente, projet qui sera proposé au prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Conseil de l’Entente.
Selon M. Moko Issa, directeur du département de la Coopération politique, de la Paix et de la Sécurité, la Directive communautaire est une ligne directrice qui recommande à l’ensemble des 5 Etats membres d’arriver à une sorte de mutualisation des forces pour mettre les terroristes hors d’état de nuire. La finalité est d’amener les pays membres à renforcer leur coopération sécuritaire. A son avis, cette directive propose que les pays définissent une politique nationale de défense et de sécurité, tout en faisant voter des lois de programmation, en matière de défense et de sécurité. Un autre point de cette directive a trait à l’élaboration d’une politique de gestion intégrée qui prenne en charge tous les problèmes qui se posent aux populations frontalières, vivant dans des zones que les terroristes investissent généralement car, très peu encadrées par les services étatiques. Cette directive propose enfin une démarche inclusive, dans le sens où la sécurité ne doit plus être l’affaire des forces de sécurité seules, mais aussi des chefs traditionnels et religieux, ainsi que des OSC, de sorte que toute la nation soit impliquée en s’assurant que les populations fassent confiance aux institutions étatiques, a expliqué M. Moko Issa.
En ouvrant les travaux au nom du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Col. MassinaYotroféï, directeur général de la Gendarmerie nationale, a indiqué que les pays membres du Conseil de l’Entente, à l’instar de la CEDEAO connaissent, ces dernières années, une dégradation de la situation sécuritaire. Une situation marquée par de nouvelles formes de menaces, la montée en puissance du terrorisme, de l’extrémisme violent, de crimes transfrontaliers organisés et d’autres menaces de tout genre qui constituent des obstacles de taille à la stabilité nationale et régionale, à la sécurité et à la croissance économique. Face à ces menaces, a-t-il signifié, il devient impératif de songer aux mécanismes et stratégies efficaces de lutte contre ce phénomène. Le Col. YotroféïMassina a, à cet effet, invité les participants à l’esprit d’ouverture et de coopération, en vue de faire des suggestions appropriées à soumettre à la réunion des ministres, vendredi.
Pour le secrétaire exécutif du Conseil de l’Entente, M. Patrice Kouame, après le Niger, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, c’est le tour du Bénin d’être la cible du terrorisme. Il a salué les efforts entrepris par les gouvernements des Etats membres pour faire face à la situation, aussi bien dans le domaine de la sécurité que dans celui du développement. Il a rappelé que le Conseil de l’Entente, dans le respect des principes de subsidiarité et de complémentarité qui fondent le partenariat entre les organisations sous régionales, a inscrit son action dans la prévention. Dans ce cadre, le Conseil a multiplié des rencontres de haut niveau sur la prévention de l’extrémisme violent. Il est ressorti de ces rencontres la nécessité d’une meilleure compréhension des menaces sécuritaires actuelles et leur évolution, en vue d’adopter de nouvelles approches. C’est dans ce sens qu’intervient cette 4e réunion du comité des experts de Lomé, a fait savoir M. Kouame.
Blandine TAGBA-ABAKI
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