Sécurité Aérienne

Sécurité aéroportuaire : La SALT évalue son plan d’urgence en cas d’un accident d’avion

Prise en charge des victimes
Sécurité aéroportuaire : La SALT évalue son plan d’urgence en cas d’un accident d’avion

La Société Aéroportuaire de Lomé-Tokoin (SALT) a procédé, ce jeudi 15 novembre 2018,  à l’Aéroport International Gnassingbé Eyadéma, un exercice d’urgence, grandeur nature, dénommé « EPULO2018 ». Cet exercice d’évaluation du Plan d’Urgence de Lomé est basé, essentiellement, sur un accident d’avion produit en dehors du périmètre aéroportuaire, et sur une attaque chimique à l’aérogare-passagers. Il a permis de tester la réactivité des différents intervenants (acteurs) en situation de crise sur la plateforme aéroportuaire et de mieux les préparer à faire face à des cas d’urgence, afin de sauver des vies humaines.

Il est 6h 00, les travaux de renforcement de la piste du jour sont terminés. Le premier mouvement d’aéronef sur l’Aéroport International Gnassingbé Eyadéma est prévu à 7h05min. Il s’agit d’un vol de la compagnie TOGOLINES (TGE). A 6h45, le vol TOGOLINES 032 (DGGG-DXXX, B737-800, 5VTME) fait son premier contact avec la TWR de Lomé, niveau de vol FL200. Il reçoit les paramètres météo et est invité à rappeler « libéré par l’approche de Cotonou pour la procédure RNAV/GNSSO4 via IPELI2I ». TGE032 qui fait le trajet DGGG-DXXX-DHZZ devrait, après atterrissage, embarquer des passagers de Lomé pour DHZZ. Dans l’aérogare, il y a l’enregistrement des passagers pour deux autres vols. Plusieurs comptoirs d’enregistrements sont ouverts pour l’occasion. A 6h55, libéré par Cotonou Approche FL070 en descente, le vol TGE032 signale un incident à bord et demande un atterrissage d’urgence piste 04. A 7h09, TGE032 signale une détresse et une minute plus tard, la tour remarque une épaisse fumée noire au niveau du nouveau CCR. Cinq minutes plus tard, le Bureau Accueil et Information (BAI) reçoit un appel anonyme l’informant de l’imminence d’une attaque chimique au niveau de l’aérogare. Au moment où l’agent au poste cherchait auprès de son interlocuteur en ligne les informations relatives à l’attaque, une forte explosion retentit dans l’aérogare, laissant échapper une fumée blanche et piquante.

Le Centre Directeur des Opérations d’Urgence (CDOU), saisi, a alerté rapidement tous les acteurs de la plate forme aéroportuaire, notamment la cellule opération, logistique, médicale et autres. Les pompiers de l’ASECNA sont les premiers arrivés sur les lieux. Ils sont soutenus par les pompiers de la ville, avec qui ils ont sauvé en un temps record les victimes. Ils ont dénombré 27 blessés graves, 34 blessés légers, 17 indemnes et 10 morts sur le champ. Tout à coup, les ambulances du CMS de la SALT et d’autres hôpitaux partenaires font leur entrée sur le lieu de l’accident. Mais, seulement 5 personnes, dont une femme enceinte ont été évacuées. Les autres blessés ont reçu des soins sur place, grâce à la mobilisation de l’équipe médicale.

Le DG de la SALT, satisfait du succès de l’exercice

L’important de cet exercice, qui a durant 3h6min, est qu’il a permis de tester les services de la SALT. A l’occasion, une délégation d’autorités est allée constater le déroulement de cet exercice. Elle est composée du ministre des Infrastructures et des Transports, M. Ninsao Gnofam, de l’ancien ministre des Mines et de l’Energie, M. Dammipi Noupokou. Des délégations sont également venues du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire et du Nigeria. Les autorités se sont également rendues dans les familles éplorées pour présenter leurs compassions. A la fin,  cette simulation, deuxième du genre après celle de 2015, a permis aux différents acteurs et partenaires de se retrouver pour relever les manquements observés et tirer des leçons pour  d’éventuelles améliorations de la plateforme.

Le directeur général de la SALT, Col. Latta Dokisime Gnama, s’est réjoui de la mobilisation de tous les acteurs et la réussite de cet exercice qui répond aux exigences de l’OACI, qui fait obligation à tous ses Etats membres de dérouler des exercices, de façon globale et partielle, afin de prouver leur point d’exigence. Cet exercice a pour but de voir, dans quelle mesure, s’il y avait crash à l’aéroport, la plateforme aéroportuaire pouvait sauver des vies humaines, en minimisant les pertes. Selon Col. Latta, pour y en arriver, il faut mettre en place un Plan d’Urgence qui prévoit comment sécuriser le lieu, comment les sapeurs pompiers vont venir éteindre le feu, évacuer les blessés par les ambulances, quels sont les centres médicaux partenaires qui doivent accueillir les blessés, etc. « La SALT dispose d’un plan d’évacuation qui a été approuvé. L’exercice d’aujourd’hui, permet aux différents acteurs de la plateforme aéroportuaire de mettre en épreuve comment sauver efficacement des vies humaines dans un temps record. Il permet également d’évaluer le comportement à adopter. Moi, mon leitmotiv, c’est zéro risque d’avion et zéro accident d’avion. Quant vous avez un personnel formé, entraîné et qui sait ce qu’il faut faire pour sauver des vies humaines, on sait qu’on est fin prêt. Nous avons de quoi sauver les vies humaines à l’Aéroport International Gnassingbé Eyadéma », a-t-il conclu.

Komla GOKATSE

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