
Une séance de sensibilisation, de dépistage gratuit du cancer du sein et du col de l’utérus adressée aux membres des associations féminines a débuté, le 8 octobre 2025, au centre ATBEF Agoè-Plateau à Lomé, à l’initiative de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH). Cette activité s’inscrit dans le cadre de la campagne dénommée « Octobre rose » édition 2025, placée sous le thème « Jouissance du droit à la santé : se faire dépister, c’est se protéger ». Elle vise à mieux informer les femmes, pour qu’elles prennent soin d’elles-mêmes et pour encourager d’autres à en faire de même.

Photo de groupe, à l’issue du lancement
La campagne de sensibilisation et de dépistage du cancer du sein et du col utérin, édition 2025, a démarré, le 8 octobre 2025, à Lomé, autour du thème « Jouissance du droit à la santé : se faire dépister, c’est se protéger ». Elle vise à prévenir, informer et orienter les femmes, afin qu’elles soient mieux outillées pour prendre soin d’elles-mêmes et encourager d’autres à en faire de même. C’est une initiative de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), en collaboration avec l’Association des Sage-femmes du Togo (ASSAFETO) et l’Association Togolaise pour le Bien-Etre Familial (ATBEF), à l’attention des membres des associations féminines, principales actrices de relais d’informations dans le pays.
En effet, selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publiées, en 2020, les décès par cancer du sein au Togo ont atteint 362, soit 0,73% des décès totaux. Quant au cancer du col de l’utérus, dans la même année, il a causé 421 décès, ce qui représente 0,85% des cas, avec un taux de mortalité ajusté selon l’âge de 20,48 pour 100.000 personnes. Ce dernier chiffre classe le Togo au 8e rang mondial, une situation alarmante qui pousse les autorités du pays à renforcer les initiatives et actions en faveur des femmes qui sont les cibles privilégiées.
Véritables enjeux de santé publique
Au lancement de cette activité, la 1re vice-présidente de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), Mme Irène Ashira Aïssah-Assih, a fait savoir que le cancer du sein et celui du col de l’utérus constituent, aujourd’hui, de véritables enjeux de santé publique au Togo et dans le monde. Le cancer du sein étant le plus fréquent chez les femmes au Togo, le retard de dépistage et le coût élevé des traitements entraînent des taux de mortalité importants, a-t-elle relevé.
Quant au cancer du col de l’utérus, a-t-elle mentionné, il constitue le deuxième plus fréquent chez les femmes. « Ces deux pathologies continuent de faire de nombreuses victimes, alors même qu’elles peuvent être détectées précocement et prises en charge efficacement. D’où, l’importance capitale de la sensibilisation et du dépistage, qui sauvent des vies », a-t-elle fait valoir.
Pour y parvenir, Mme Aïssah-Assih a fait noter que le gouvernement a lancé, en décembre 2023, la vaccination systématique des jeunes filles contre le Papillomavirus (VPH) responsable du cancer du col utérin, pour sa prévention. Aussi, a-t-il élaboré un Plan national de lutte contre ces deux cancers, visant à promouvoir leur dépistage précoce et à améliorer la prise en charge des patients affectés. « En tant qu’institution nationale des droits de l’Homme, la CNDH ne saurait rester indifférente à ce défi sanitaire majeur », a-t-elle affirmé, soulignant que la santé est un droit fondamental, universel et inaliénable à défendre. Car défendre la santé, « c’est défendre la vie, la dignité et l’égalité de toutes les femmes, sans distinction aucune ».
Facteurs favorisants, risques et conseils pratiques
Mme Yélou Dodji, épse Clocuh, sage-femme à la clinique principale ATBEF, a insisté sur le fait de se faire dépister tôt pour une prise en charge efficace contre ces maladies. Pour le cancer du sein, elle a énuméré, entre autres facteurs favorisants la femme qui n’a pas vite accouché et dont le sein n’a pas été allaité, les facteurs familiaux (génétiques), le tabagisme, l’alcool, l’excès de sucre dans l’alimentation, l’obésité, la mauvaise utilisation des méthodes hormonales. « Les signes se révèlent par la rougeur du sein, des liquides tels le sang, le pus et autres constatés lors de la palpation du sein, des plaies ou nodules sur le sein, des ganglions au niveau des aisselles », a-t-elle indiqué. Le sport, la mammographie bien appliquée pour les femmes de 40 ans et plus, peuvent éviter à ne pas faire cette maladie.
Concernant le cancer du col de l’utérus, la sage-femme désigne le Papillomavirus comme celui responsable ou seule cause de cette maladie. Citant les facteurs de risque, elle a évoqué, entre autres les femmes qui ont fait les rapports sexuels précoces, qui ont des multipartenaires, qui font des infections de façon répétitive, celles porteuses du VIH, dont l’immunité est faible, ainsi que les femmes soumises au tabac et à la drogue.
Les signes annonciateurs étant le saignement après le rapport sexuel, la douleur ou quelconque pesanteur au bas-ventre, les urines avec le sang, etc. « Pour prévenir, il faut faire le dépistage des régions précancéreuses, le frotti cervico-vaginal, si l’âge est avancé, faire la biopsie du col, si on suspecte cette maladie », a-t-elle conseillé.
Cette activité est déployée également à l’intérieur du pays par les structures déconcentrées de la CNDH, en collaboration avec les organisations féminines partenaires chargées de faire la restitution au sein de leurs communautés ou structures de base.
« Octobre rose » a été instauré, en 1985, comme une campagne annuelle mondiale de communication, afin de promouvoir le droit à la santé de la femme.
Martial Kokou KATAKA
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