Politique

Révision constitutionnelle : Les députés poursuivent leur tournée d’écoute des couches sociales du pays

Mme Mémounatou Ibrahima (2è de la gauche) lors de son intervention.
Révision constitutionnelle : Les députés poursuivent leur tournée d’écoute des couches sociales du pays

L’Assemblée nationale a entamé une tournée citoyenne d’information et d’écoute des différentes couches sociales du pays sur la révision de la Constitution. L’initiative s’inscrit dans le cadre de la deuxième lecture du texte, à la demande du Président de la République, Faure Gnassingbé, en vue de tenir compte de toutes les contributions, pour l’enrichir avant son adoption. Ainsi, une délégation parlementaire a rencontré, lundi à l’hôtel Concorde à Lomé, les chefs traditionnels et d’autres acteurs des préfectures du Golfe et d’Agoè-Nyivé, pour recueillir leurs avis et préoccupations.

Des gardiens des us et coutumes et autres personnalités à la rencontre d’échanges.

Des délégations de groupes parlementaires sont, depuis lundi dernier, dans leurs bases respectives, dans le cadre d’une tournée d’information et d’écoute des populations sur la révision de la Constitution. Dans le Grand Lomé, la délégation, conduite par la vice-présidente de l’Assemblée nationale, l’honorable Mémounatou Ibrahima, a échangé lundi dernier avec les gardiens des us et coutumes et des groupes organisés, notamment les représentants des maires, des comités de développement à la base, des chambres de métiers et autres. Les discussions ont essentiellement porté sur le processus de la révision constitutionnelle en cours, les bases juridiques d’un régime parlementaire et les différents régimes politiques existants dans le monde.

La délégation a aussi relevé les innovations majeures contenues dans la nouvelle Constitution en relecture. Elles concernent surtout le mode de désignation du président de la République et de ses compétences, l’instauration du poste du président du Conseil des ministres avec les pleins pouvoirs, ainsi que la réforme au niveau d’autres institutions de la République. De l’avis de ces parlementaires, cette révision constitutionnelle aura le privilège d’établir une politique de stabilité, de transparence et une meilleure représentativité, plaçant le citoyen au cœur de la gouvernance et de l’action politique. Elle va également consolider les bases de la démocratie, à travers l’équilibre des pouvoirs.

Les propositions faites en vue de leur éventuelle prise en compte

De l’avis de la vice-présidente de l’Assemblée nationale, Mémounatou Ibrahima, le chef de l’Etat a demandé une seconde lecture du texte initial. Et en cela, il a instruit l’hémicycle d’aller vers les populations pour les écouter et recueillir leurs propositions, en vue d’améliorer cette proposition de loi. « Alors l’exercice de ce matin a consisté à rencontrer toutes les couches socio-professionnelles des préfectures du Golfe et d’Agoè-Nyivé, pour leur expliquer davantage l’essentiel de cette réforme. Le message est bien passé et nous avons reçu la bénédiction des chefs traditionnels, pour continuer le travail que nous sommes en train de faire. Nous avons également reçu d’eux des doléances pertinentes que nous avons consignés. Nous avons, par la suite, écouté les acteurs politiques et des corps constitués, notamment des groupes de femmes, de jeunes, des responsables d’associations, qui ont également donné leurs avis sur cette réforme. L’ensemble des propositions seront étudiées et analysées, en vue de leur éventuelle prise en compte dans le document final », a-t-elle expliqué.

Les maires et les représentants des groupes organisés.

L’honorable Innocent Kagbara a, quant à lui, précisé que le régime parlementaire concourt à la stabilité du pays. « Personnellement, depuis que nous sommes rentrés en politique, nous nous sommes demandé ce qu’il faut faire pour stabiliser ce pays. Dans nos recherches, nous nous sommes rendus compte que le régime parlementaire sied le plus à nos pays qui sont fragiles et où il y a tout le temps des ruptures de l’ordre constitutionnel. Ce régime a le privilège de permettre à tous les acteurs politiques de discuter. Egalement, ce régime permet, non seulement, une stabilité, mais aussi une redevabilité, parce que dorénavant, le président du Conseil est redevable devant le parlement », a-t-il relevé.

Une  démarche formidable

Les différents acteurs présents à cette rencontre d’échanges, tout en déplorant cette consultation tardive, ont tout de même apprécié l’initiative du chef de l’Etat visant à recueillir les avis des populations togolaises.

Le président des chefs traditionnels du Grand Lomé, chef du canton d’Aflao Gakli, Togbui Djidjolé Détu X, a salué cette démarche de consultation de l’Assemblée nationale sur la révision constitutionnelle. « Cette rencontre a permis de demander des informations, des détails pour nous permettre de mieux appréhender les tenants et les aboutissants de cette révision constitutionnelle. Et il faut quand même dire que c’est une très belle démarche, parce que pour une première fois, les représentants du peuple que sont les députés sont venus à la base pour expliquer pourquoi une telle révision constitutionnelle. C’est vraiment une démarche formidable. Suivant les explications que la délégation nous a fournies sur les avantages du régime parlementaire, nous constatons que c’est une très bonne chose que nous pouvons expérimenter », a-t-il indiqué. A son avis, ce qui est important pour les chefs traditionnels, c’est ce climat d’apaisement qui règne, depuis un certain temps, dans le pays. Il faut tout faire pour que cette révision ne porte pas préjudice, justement, à ce climat d’apaisement dans lequel le pays vit, a-t-il ajouté.

Dans le même sens, le conseiller municipal de la commune Agoè 6, M. Jules Yawo Assima, a salué cette démarche louable. « Je pense que l’initiative de ce jour est une démarche solidaire. Elle pouvait être en amont pour nous permettre de mieux sensibiliser la base. Néanmoins, les explications reçues, aujourd’hui, par rapport à ce régime, son avantage, en termes de coût des élections, de réduction de conflits post électoraux, ont fini de nous convaincre », a-t-il précisé.

Même son de cloche chez le représentant des comités de développement à la base, M. Kokoutsè Nyamakou qui, convaincu par les explications, se donne comme mission d’aller expliquer l’esprit de la réforme à ses congénères.

Firmin DEFALEONA

Alex TEYI

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