Un atelier de lancement du projet « Impression 3D & Accès à la Téléréadaptation » a ouvert ses travaux ce mardi 12 décembre 2017, à Lomé. Cet atelier a pour but de réunir les différents partenaires techniques et opérationnels dudit projet, ainsi que les acteurs institutionnels de la réadaptation des trois pays d’interventions du projet, en vue d’une meilleure coordination des activités lors de sa mise en œuvre.
Le projet «Impression 3D & Accès à la Téléréadaptation», dont les activités viennent de démarrer, a pour objectif de renforcer les capacités de l’Organisation Africaine pour le Développement des Centres pour Personnes Handicapées (OADCPH), un réseau basé à Lomé et qui rassemble 80 centres de réadaptation dans 30 pays africains. Dans le cadre de ce projet, un laboratoire de fabrication 3D (Fab Lab sera mis en place à l’OADCPH pour produire et approvisionner en orthèses les centres de réadaptation ciblés par le projet au Togo (CNAO et CRAO à Lomé et à Dapaong), au Mali (CNAOM de Bamako) et au Niger (Service de Réadaptation de l’Hôpital universitaire de Niamey).
Le projet est initié par Handicap International en collaboration avec ses partenaires et financé par la Direction Générale de la Coopération au Développement (DGD) du gouvernement belge et a pour finalité de relever le défi de l’accroissement de la productivité des orthoprothésistes actuels. Ceci, afin de toucher plus d’enfants et d’adultes handicapés et de répondre à la problématique de l’isolement de nombreux patients.
En effet, selon les explications du chef du projet, M. Simon Miriel, l’impression 3D est une technologie qui consiste à reproduire un objet à partir d’un ordinateur et d’une imprimante. Il s’agit plus concrètement d’une prise d’empreintes via un scanner léger, transportable et simple d’utilisation. Ce système, a-t-il poursuivi, permet de relever facilement les mesures du futur appareil orthopédique. Après cette prise de mesure, un fichier Conception de Fabrication Assistée par Ordinateur (CFAO) est créé et l’appareil peut être modifié et adapté à chaque individu, grâce à des logiciels de modélisation. Le fichier 3D obtenu est envoyé à une imprimante spécifique qui dépose ou solidifie de la matière, couche par couche, pour obtenir la pièce finale. «Ce système permet, non seulement, de réduire le temps de fabrication des appareils orthopédiques, le temps d’appareillage des patients, mais également, d’augmenter la qualité des appareils», a-t-il souligné.
Le représentant du ministre de la Santé et de la Protection sociale, M. Olivier P. Kadanga a, à l’occasion, indiqué que le Togo abrite déjà l’Ecole Nationale des Auxiliaires Médicaux (ENAM) qui, a-t-il poursuivi, forme les experts de la réadaptation de tous les pays d’Afrique francophone. Cependant, a-t-il fait remarquer, il présente de nombreux défis en matière de soins de réadaptation parallèlement à toutes ces importantes opportunités. «Le projet IMPACTE 3D tente, dans sa conceptions de répondre à ce double paramètre de défis et d’opportunités. En effet, il s’appuie sur la formation des orthoprothésistes et des kinésithérapeutes de trois pays de la région pour profiter d’une réalité actuelle», a-t-il indiqué.
Il faut souligner que selon les résultats d’une enquête de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), plus de 30 millions de personnes dans les pays à faible revenu ont besoin d’un membre artificiel ou d’un appareil orthopédique, mais seulement, 5 à 15% d’entre elles peuvent accéder à ce service.
Françoise AOUI
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