Un atelier de validation du plan stratégique du cinéma et de l’audiovisuel togolais s’est tenu, les 19 et 20 décembre 2024, à Lomé. La rencontre est une initiative du ministère de la Communication, des Médias et de la Culture, avec l’appui de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Elle a permis d’adopter le plan stratégique quinquennal (2025-2029) pour le développement du secteur du cinéma au Togo.
La ministre Yawa Kouigan en charge de la Communication a présidé les travaux, en présence du ministre Conseiller auprès du président de la République, M. Pascal Bodjona, et d’autres personnalités.
Le Togo compte développer sa production cinématographique et audiovisuelle, améliorer la production et la qualité de ses films. Pour cela, le gouvernement a décidé de réorganiser le secteur. Cette volonté s’est traduite par l’adoption de la loi portant code du cinéma et de l’image animée, ainsi que de deux décrets : l’un organisant le Centre National du Cinéma et de l’Image Animée (CNCIA) et l’autre fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Fonds National de soutien à l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle (FoNSICA).
Après avoir réuni toutes les conditions de mise en application de cette loi, il est aujourd’hui important de rendre véritablement fonctionnels les organes, d’où l’élaboration d’un plan stratégique pour la relance effective du secteur. Ce plan stratégique validé, les 19 et 20 décembre 2024, au terme d’un atelier à Lomé, a pour vision de faire du cinéma togolais un secteur stratégique pour le développement socioéconomique national, valorisant les contenus authentiques, s’appuyant sur des infrastructures adaptées, sur un écosystème structuré et dynamique.
Photo de famille des participants.
Ceci, avec des professionnels reconnus en Afrique et dans le monde pour leur compétence. Il a pour objectif de renouer les Togolais avec le cinéma, de promouvoir le Togo à travers son cinéma, etc. Le plan est articulé autour de 3 leviers stratégiques que sont : le soutien à la production selon une logique de segmentation, la formation en « faisant » et enfin donner la preuve de la contribution du secteur au travers de la mise en œuvre de 3 pilotes favorisant la collaboration et mobilisant les acteurs du secteur, l’Etat et les investisseurs.
A cette occasion, la ministre de la Communication, des Médias et de la Culture, Mme Yawa Kouigan, a relevé qu’en droite ligne des réformes normative et institutionnelle entreprises par le gouvernement dans le secteur du cinéma, cette rencontre est une opportunité unique de faire du cinéma le moteur culturel, social et économique souhaité par tous. Pour y parvenir, elle a proposé une recette à trois ingrédients ou piliers que sont : l’engagement des acteurs du secteur, le soutien des partenaires financiers, et l’appui structurant du gouvernement.
Voir dans le cinéma togolais un investissement prometteur
Pour la ministre, les acteurs du cinéma sont le cœur battant de l’industrie et le cinéma togolais repose avant tout sur l’ingéniosité, la créativité et la résilience de ses professionnels. « Vous, réalisateurs, producteurs, scénaristes, techniciens et acteurs, êtes les architectes de notre narration collective. Vous racontez nos histoires, portez nos valeurs et reflétez nos espoirs. Votre travail est le fondement même de cette industrie, et nous avons une confiance inébranlable en votre capacité à rivaliser sur les scènes nationales et internationales » a-t-elle souligné.
Le deuxième pilier concerne les partenaires financiers, un soutien indispensable à la croissance. Car une industrie cinématographique florissante nécessite des ressources pour soutenir les productions, améliorer les infrastructures et renforcer la visibilité des œuvres. « Votre rôle est essentiel pour apporter les financements, les compétences et les opportunités dont le cinéma togolais a besoin pour se hisser au rang des grandes industries culturelles. Je vous invite à voir dans le cinéma togolais un investissement prometteur, capable de générer des retombées économiques, de créer des emplois et de positionner le Togo comme une destination culturelle et cinématographique incontournable ».
Le dernier pilier est le gouvernement, garant d’un cadre propice et structurant avec un triple rôle : celui de créer un cadre législatif et normatif solide pour garantir un environnement professionnel équitable, structuré et protecteur pour tous les acteurs. Il s’agit aussi de mettre en place des mécanismes de régulation efficaces, en assurant une transparence et une compétitivité dans l’industrie. Enfin, il est question de soutenir activement la production et la diffusion, à travers des infrastructures modernes et des dispositifs incitatifs adaptés. « Nous travaillons à l’élaboration de politiques publiques ambitieuses, en lien avec ce plan stratégique, pour faire du cinéma togolais un vecteur de développement durable », a-t-elle dit, en précisant que ces trois piliers sont interdépendants. « Ensemble, ils forment la base d’un cinéma togolais capable de rivaliser, d’inspirer et de prospérer », a conclu la ministre.
Le responsable du Fonds image de la francophonie, M. Enrico Chiesa, a salué cette initiative et appelé chaque acteur à jouer son rôle, afin de faire du cinéma togolais, non seulement un vecteur de l’identité culturelle, mais aussi un élément fondamental du développement économique.
Mélissa BATABA
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