Intégration Economique

Rapport sur le commerce africain 2024 d’Afreximbank : La ZLECAf peut stimuler et apporter la prospérité à toute l’Afrique

Présentation du rapport aux délégués. Dr. Yemi Kale ( à droite) et Pr. Oramah ( à gauche)
Rapport sur le commerce africain 2024 d’Afreximbank : La ZLECAf peut stimuler et apporter la prospérité à toute l’Afrique

La Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank) a publié mercredi 12 juin 2024, à Nassau, aux Bahamas, en marge des 31es Assemblées annuelles (AAM) et du 3e Forum Afrique-Caraïbes sur le Commerce et l’investissement (ACTIF), le rapport sur le commerce en Afrique 2024.

Intitulé « Implications climatiques de la mise en œuvre de la ZLECAf », ce rapport de 92 pages, présenté par Dr Yemi Kale, économiste en chef d’Afreximbank, revèle que de nombreux Etats africains vont connaître une baisse des émissions de carbone avec l’activation de l’Accord sur la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf). Son application effective peut stimuler la croissance, transformer les économies et apporter la prospérité à toute l’Afrique. Le rapport exige aussi une attention mondiale face aux inquiétudes croissantes concernant l’impact dévastateur du changement climatique, en particulier dans les pays en développement.

L’édition 2024 sur le commerce en Afrique publié par la Banque Africaine d’Import-Export (Afreximbank)  intitulé « Implications climatiques de la ZLECAf Mise en œuvre », a été préparé par le département de la Recherche et de la coopération internationale d’Afreximbank en collaboration avec Infinite Sum Modeling Inc. sous l’orientation et la supervision du Groupe de l’économiste en chef et directeur général de Recherche et Coopération Internationale à Afreximbank, Dr Yemi Kale,

Ce rapport de 92 pages est reparti en neuf parties à savoir : L’introduction, les implications climatiques de la mise en œuvre de la ZLECAf, l’opération environnementale, le commerce mondial et environnement, l’évolution des marchés des matières premières, le développement du commerce intra-africain et les perspectives.

Selon l’économiste en chef d’Afreximbank, Dr Yemi Kale, le rapport examine le commerce et le  développement de l’économie en Afrique et dans d’autres parties du monde en 2023, une année au cours de laquelle l’économie est restée sur une trajectoire de croissance lente compte tenu des effets persistants de la pandémie de la COVID-19, la crise actuelle en Ukraine et ses perturbations dans la fourniture de l’énergie et de l’inflation des produits alimentaires, sans oublier le conflit Gaza-Israël, qui continue d’affecter le flux des marchandises à travers la mer Rouge.

Dr Yemi Kale explique que le rapport se penche sur l’impact de la ZLECAf sur les émissions de carbone en utilisant le modèle de puissance du Global Trade Analysis Project (GTAP)-E, un modèle Général d’Equilibre Calculable (CGE). Deux points de vue opposés : Le premier estime la ZLECAf réduira ou limitera l’augmentation des émissions de carbone générées sur le continent en augmentant le commerce intra-africain et en réduisant le commerce extra-africain, en réduisant les distances de transport associées au commerce extérieur du continent.

La seconde analyse indique que l’urbanisation et l’industrialisation accrues associées à la ZLECAf entraîneront une augmentation des émissions de carbone.

Le changement climatique impact le commerce inter-africain

S’agissant de la performance économique de l’Afrique en 2023, en raison d’un environnement mondial difficile, la croissance de l’Afrique a ralenti à 3,2 % en 2023, contre 4 % en 2022 et une moyenne historique de 5 % (2011-2019).

Le commerce intra-africain a défié la tendance, augmentant de 3,2 % pour atteindre 192,2 milliards de dollars en 2023, stimulé par la mise en œuvre de la ZLECAf. La part du commerce intra-africain dans le commerce total a également augmenté pour atteindre 14,9% en 2023 après avoir affiché 13,6% en 2022.

Par rapport à la tendance à la baisse, le commerce mondial s’est contracté de 5,2 % en 2023, ce qui a également eu un impact sur le commerce africain (réduction de 6,3 % à 1 300 milliards de dollars contre 1 400 milliards de dollars en 2022).

Le rapport a fait aussi un constat qu’il existe un important potentiel inexploité dans le commerce intra-africain en termes de produits, notamment les machines, l’électricité, les véhicules automobiles et les produits alimentaires, ainsi qu’entre les sous-régions.

En terme de perspectives, les économistes d’Afreximbank prévoient que la croissance de la région restera résiliente, passant de 3,2 % en 2023 à 3,8 %% en 2024. L’inflation devrait rester élevée mais globalement orientée à la baisse.

Distribution du rapport à l’assistance

Pour ce qui concerne le taux change à l’horizon, le rapport prévoie un environnement de taux de change généralement stable pour la plupart des pays du continent.

Selon Dr Yemi Kale, économiste en chef d’Afreximbank, les pressions sur la dette devraient s’atténuer pour la plupart des pays africains à mesure que l’inflation diminue progressivement et que les conditions financières deviennent moins restrictives. Des perspectives d’endettement positives et une amélioration des indicateurs de viabilité de la dette attendues dans la plupart des pays. Le ratio dette/PIB de l’Afrique devrait se stabiliser à 66,8 % en 2024 et tomber à 63,5 % d’ici 2028. Toutefois, les vulnérabilités liées à l’endettement demeurent nombreuses dans certains pays. Quelque neuf pays africains ont été classés comme étant en surendettement.

Pour ce qui concerne les perspectives positives, l’économiste en chef note une amélioration de la croissance mondiale, en particulier sur les marchés clés tels que les États-Unis et la Chine. Des réformes budgétaires et monétaires généralisées ainsi que le soutien du FMI et de la Banque mondiale vont aboutir à une amélioration des conditions budgétaires et de la balance des paiements. Il annonce aussi un retour progressif des flux de capitaux des marchés traditionnels, l’amélioration des investissements provenant de sources atypiques telles que le Moyen-Orient.

 La mise en œuvre en cours de l’accord sur la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf) a le potentiel d’accélérer la diversification des sources de croissance et d’atténuer l’exposition du continent à la volatilité mondiale et aux chocs d’offre, précise Dr Yemi Kale.

Mais les risques pèsent sur ces perspectives positives : Tensions géopolitiques persistantes, guerre Russie/Ukraine, conflit israélo-palestinien, perturbations en mer Rouge. Un resserrement monétaire plus élevé et plus long pourrait ralentir les perspectives de croissance du continent, les conditions induites par le changement climatique et les pertes de production agricole, lq hausse des prix des matières premières pourraient intensifier le défi de l’insécurité alimentaire et énergétique en raison des coûts élevés.

Afreximbank accompagne la mise en œuvre de la ZLECAf

Selon le rapport, la croissance projetée du commerce africain sera soutenue par une mise en œuvre continue de la ZLECAf, qui accélérera la diversification des sources du développement du continent.

 Afreximbank, pour sa part, est toujours engagée dans les efforts pour la mise en œuvre effective de la ZLECAf, notamment grâce à sa solide Programme de Facilitation du Commerce, y compris le développement de Parcs Industriels et Zones Economiques Spéciales, qui vise à aider les pays partenaires à profiter des opportunités d’investissement et de croissance.

 Le commerce Intra-Africain devrait également augmenter avec la suppression progressive des barrières commerciales et des efforts accrus pour étendre les corridors de transport transfrontaliers.

Afreximbank encourage l’optimisation des gains potentiels de la ZLECAf grâce à l’augmentation du commerce et des investissements intra-africains afin de créer une prospérité économique, réalisant ainsi la vision de nos pères fondateurs et de nos premiers dirigeants.

Moussouloumi BOUKARI

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