Une vingtaine de participants constitués de spécialistes des questions de concurrence et de protection des consommateurs, venus des pays membres de la CEDEAO, prennent part à Lomé, à un atelier de formation sur la gestion de cas en matière de protection des consommateurs. Il s’agit de leur permettre d’avoir une meilleure connaissance des dispositions de la directive A/DIR sur la protection des consommateurs de la CEDEAO, adoptée par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, lors de leur session ordinaire du 9 juillet 2023 à Bissau. Ceci, en vue de contribuer au renforcement du commerce équitable et à la protection des consommateurs.
La session de formation de l’Autorité régionale de la concurrence de la CEDEAO (ARCC) intervient après l’adoption de la Directive qui vise à établir un cadre régional pour la protection des consommateurs, en conformité avec les meilleures normes internationales, en particulier les lignes directives des Nations Unies pour la protection des consommateurs. Elle s’inscrit dans une dynamique positive, à travers le renforcement de capacités des acteurs sur la législation communautaire, en la matière, afin de permettre une plus grande appropriation nationale des instruments juridiques communautaires.
En effet, les pays de la sous-région subissent les affres d’actes de contrebande, des importations frauduleuses et du commerce illicite, qui généralement, sont vecteurs des produits impropres à la consommation, créant ainsi des problèmes de santé publique aux populations. Ces phénomènes et d’autres formes d’activités illégales constituent des obstacles à la concurrence et à la croissance économique, plus loin, une menace à la viabilité même des Etats. Malgré l’adoption de la Directive sur la protection des consommateurs qui prévoit que l’Autorité régionale de la concurrence collabore avec les organismes chargés de la protection des consommateurs dans les Etats membres pour éduquer et sensibiliser les acteurs à leurs droits et obligations, conformément aux principes en la matière, force est de constater que les droits des consommateurs ne sont pas suffisamment respectés dans les Etats. Il s’agit donc d’intensifier la sensibilisation des acteurs, pour remédier à cette situation. Ainsi, l’organisation de cette formation répond à un double impératif : celui de renforcer les compétences des acteurs chargés de veiller à la protection des consommateurs, en combinant des aspects de fondement pratiques et des cas pratiques. Il s’agit aussi de favoriser la coopération entre toutes les structures chargées de la concurrence au sein de l’espace communautaire. Les travaux vont permettre également d’aborder les sujets relatifs aux organismes de protection des consommateurs et leur rôle, au plaidoyer politique, à l’éducation et à la responsabilisation des consommateurs, ainsi qu’au traitement des questions transfrontalières de leur protection, à l’importance de la politique de concurrence pour ces derniers, etc.
Pendant cinq jours, les participants vont bénéficier d’une série de présentations et de discussions sur des questions clés en rapport avec la thématique de la protection des consommateurs, ainsi que tous les instruments relatifs à la notion de leur protection. Ce qui constitue un préalable nécessaire pour une protection efficace des économies des entreprises et des populations.
A l’ouverture des travaux, le secrétaire général du ministère du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, M. Comlan Nomadoli Yakpey, a souligné qu’au Togo, le gouvernement a placé le commerce et la protection des consommateurs au cœur de sa stratégie de développement, grâce à la clairvoyance du chef de l’Etat. C’est dans ce sens que de nombreuses mesures et réformes ont été prises, afin de permettre aux entreprises de prospérer et d’évoluer dans un environnement concurrentiel sain et dans le respect de la vie humaine, a-t-il dit. Entre autres mesures touchant le commerce au Togo, M. Nomadoli Yakpey a fait noter la mise en place de numéros verts, pour dénoncer toutes les formes de pratiques anormales de commerce ; l’application des technologies de pointe dans la traçabilité des produits. « Toutes ces mesures nous permettent de renforcer notre capacité à déceler rapidement toute irrégularité, afin de protéger les populations », a-t-il ajouté. M. Yakpey a exhorté son auditoire à rester attentif aux différentes communications, afin d’être suffisamment outillé pour mener ensemble la lutte pour une meilleure protection des consommateurs.
Pour le représentant résident de la CEDEAO au Togo, M. Barros Bacar Banjai, à travers cette formation, la Commission de la CEDEAO manifeste son attachement à poursuivre avec les Etats membres la consolidation du cadre de protection des consommateurs, pour que ce cadre soit apte à contribuer, de façon significative, au bien-être des populations de la région. « Nous fondons l’espoir que les échanges que susciteront les différentes présentations et travaux pratiques, ainsi que les perspectives qui seront dégagées par la suite marqueront, sans nul doute, une étape majeure dans l’harmonisation des cadres nationaux de protection des consommateurs », a-t-il indiqué.
De son côté, le directeur exécutif de l’ARCC, Dr Siméon Koffi, a rappelé l’important travail réalisé avec les experts des Etats membres pour parvenir au cadre réglementaire et institutionnel sur la concurrence, ainsi qu’à la mise en place d’un cadre régional sur la protection. « Cet atelier sera, non seulement, une opportunité de partager des connaissances et expériences, mais aussi une plateforme pour forger des connexions durables et fructueuses entre les parties prenantes des Etats membres de la région sur les questions en rapport avec la protection des consommateurs », a-t-il ajouté.
Bernadette A. GNAMSOU
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