Le gouvernement du Togo et le Programme des Nations Unies pour les Etablissements Humains (ONU-Habitat) ont signé, mercredi 15 novembre, à Lomé, un mémorandum d’entente visant à promouvoir le développement urbain durable au Togo. Ce partenariat fixe le cadre de coopération entre les deux parties et détermine les conditions et les modalités d’actions à mener pour atteindre les objectifs communs. La mise en oeuvre de ce mémorandum apportera quelques réponses aux questions du devenir en milieu urbain.
Selon les résultats du 4e Recensement Général de la Population et de l’Habitat au Togo, 37 % de la population vivaient en ville en 2010. Les projections indiquent que ce taux passera à 50 % en 2028 et à 58 % en 2050. Cette situation va entraîner des défis énormes, notamment de logement, le transport urbain, l’assainissement, la santé, etc.
Pour donner une réponse à tous ces défis, le gouvernement togolais et le Programme des Nations Unies pour les Etablissements Humains (ONU-Habitat) ont validé, de façon conjointe, un mémorandum d’entente à l’issue d’une mission d’évaluation qui s’est déroulée au Togo du 4 au 15 juillet 2017, en vue d’évaluer les besoins en matière de développement urbain.
La signature de ce mémorandum, qui scelle le partenariat entre le Togo et l’ONU-Habitat, est intervenue, hier, à Lomé, entre le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et du Cadre de vie, Me Fiatuwo Kwadjo Sessenou et le directeur de l’ONU-Habitat, bureau régional Afrique, M. Naison Mutizwa-Mangiza, qui séjourne au Togo, depuis le 13 novembre, dans le cadre de la mission d’évaluation.
«La signature de ce mémorandum entre le gouvernement togolais et l’ONU-Habitat est une première pour le ministère», a déclaré le ministre Sessenou. A son avis, cet accord qui va s’étendre sur cinq ans, permettra au Togo de s’appuyer sur l’expertise de l’ONU-Habitat pour pouvoir relever les défis de l’urbanisation en améliorant le logement, le cadre de vie des Togolais, etc. Selon lui, le mémorandum constitue, en fait, un ensemble d’intentions de coopération, dont la mise en oeuvre permettra d’atteindre les objectifs du nouvel agenda de développement urbain durable adopté par les chefs d’Etat et de gouvernement à Quito, en Equateur, le 20 octobre 2016.
De son côté, le directeur du Bureau Afrique ONU-Habitat, M. Mutizwa-Mangiza est revenu sur les activités inscrites dans la feuille de route devant conduire la mise en oeuvre du mémorandum. Il a cité, entre autres, le renforcement des capacités des différents acteurs, la création des conditions propices pouvant répondre aux nouveaux enjeux permettant d’améliorer les conditions des populations à la base. Le deuxième axe concerne l’amélioration des services de base, notamment l’accès à l’eau, à l’électricité et à d’autres services. Ces services, a-t-il souligné, sont les résultats tangibles du processus de développement urbain. Pour M. Mutizwa-Mangiza, il faut également développer, en amont, un service de planification spatial intégré, afin d’avoir une urbanisation mieux ordonnée et planifiée qui va générer une approche qualitative de l’accès au cadre de vie. Il a renouvelé la disponibilité de l’ONU-Habitat à accompagner le gouvernement à mieux formuler les stratégies de mobilisation de ressources, à développer les projets bancables et à les soumettre aux institutions de la Banque Mondiale et à d’autres banques partenaires. «Sans ces projets bancables, il est difficile de mobiliser les ressources», a-t-il indiqué. Pour lui, ce mémorandum sera exécuté conformément aux priorités du gouvernement et au cadre d’intervention du Système des Nations Unies (UNDAF).
Pour sa part, la coordinatrice du Système des Nations Unies au Togo, Mme Khardiata Lo N’Diaye, a félicité le Togo pour les efforts consentis en matière de développement urbain et pour toutes les initiatives en faveur de développement des villes. «Déjà, la vision du gouvernement togolais a permis la prise en compte en 2014, des préoccupations de développement urbain dans la Stratégie de Croissance Accélérée et de Promotion de l’Emploi (SCAPE) et tout récemment, dans le Plan National de Développement (PND) pour la période 2018-2022, en cours de formulation. Ceci dénote de l’engagement du pays au plus haut niveau», a-t-elle dit.
Patouani BATCHAMLA
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