Santé

Prise en charge des malades du sang : Des médecins hématologues en conclaves à Lomé

Des congrèsistes en quête de nouvelles méthodes de diagnostic et de prise en charge.
Prise en charge des malades du sang : Des médecins hématologues en conclaves à Lomé

La Société Africaine Francophone d’Hématologie (SAFHEMA) et la Société Togolaise d’Hématologie, d’Immunologie et de Transfusion Sanguine (SoTHI-TS) organisent, respectivement leur 12e et 1er congrès, le mercredi 15 avril 2024, à Lomé, sur le thème « Hémopathies malignes, Drépanocytose, Pathologies de l’hémostase, Transfusion sanguine et Immunologie des tumeurs et des infections ». Ces assises vont permettre aux médecins hématologues de procéder à un partage de connaissances sur les avancées dans le diagnostic et la prise en charge des maladies du sang, dont la première thérapie est la transfusion sanguine.

Pr Moustafa Mijiyawa (milieu) a ouvert les travaux des deux congrès.

Les médecins hématologues de l’Afrique francophone et du Togo planchent sur le diagnostic et la prise en charge des maladies du sang et la transfusion sanguine. Ceci, à travers les 12e et 1er congrès de la Société Africaine Francophone d’Hématologie (SAFHEMA) et la Société Togolaise d’Hématologie, d’Immunologie et de Transfusion Sanguine (SoTHI-TS) dont les travaux ont été ouverts, à Lomé. Les assises meublées par plusieurs communications sur diverses thématiques, telles que l’hématologie, l’immunologie et la transfusion sanguine, permettront de capitaliser les acquis dans le diagnostic et la prise en charge. Plus spécifiquement, il sera question de débattre des maladies du sang comme la drépanocytose, des maladies de la coagulation du sang et des cancers hématologiques.

Dans son intervention d’ouverture, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Moustafa Mijiyawa, a indiqué que les œuvres des pères fondateurs de la biologie ont été remarquablement décrites par Pr Jean Bernard, médecin hématologue, entre 1859 et 1865, et ces œuvres ont bouleversé toute la pensée médicale, avec une renonciation à la conception métaphysique de l’origine des maladies et la mise en place des fondamentaux scientifiques de la médecine. « Tous les progrès, qui vont se réaliser après, vont émaner de ces fondamentaux surtout que ces progrès ont été couplés avec les excellents progrès de l’imagerie », a-t-il expliqué.  De l’avis de Pr Mijiyawa, si ces progrès ont permis à la médecine de s’apposer à la nature et en même de s’opposer à celle-ci, certains parmi eux induisent des interrogations. Parce qu’ils remettent en cause certains repères et fondamentaux de la société. Il a dit être préoccupé par la limitation des ressources consacrées à la biologie, dont le rôle est très important dans l’offre de soins et a exhorté son auditoire à faire le maximum avec le peu de ressources mis à sa disposition. Selon le ministre, pour pallier cette insuffisance de ressources et pour un accès de tous aux soins de qualité, le Togo a opté pour la mise en place du mécanisme de l’Assurance maladie universelle (AMU). Il s’est réjoui du choix du thème et des communications qui, selon lui, s’alignent sur les préoccupations des populations.

Le président de la Société Africaine Francophone d’Hématologie (SAFHEMA), Pr Saliou Diop, pour sa part, a indiqué qu’au bout de trente ans d’existence et de plus d’une dizaine de congrès, la SAFHEMA a permis de susciter des vocations, d’agrandir la famille des hématologues et de renforcer les capacités des spécialistes du domaine, pour la prise en charge. Cependant, ces succès ne doivent pas occulter les nombreux défis, tels que la faible prise en charge des possibilités de diagnostic et des maladies du sang dans un système de santé décentralisé, la faible disponibilité des laboratoires de référence, la faible disponibilité des produits sanguins sécurisés et de qualité et le peu d’accès aux nouveaux médicaments utilisés en hématologie.

Pour le président de la Société Togolaise d’Hématologie, d’Immunologie et de Transfusion Sanguine (SoTHI-TS), Pr Lochina Fètèkè, les maladies du sang doivent retenir l’attention de tous les acteurs de la santé. Car lorsqu’on prend le cas de la drépanocytose, il est à noter que c’est une affection qui touche les globules rouges, mais avec des répercussions importantes sur les organes du corps humain, poussant ainsi à une prise en charge holistique et surtout sur de longues durées. « Ces deux congrès constituent un cadre d’informations, de réflexions, de partage d’expériences et de renforcement de capacités de tous les acteurs de la santé qui y participent », a-t-il souligné. Ce fut aussi l’opportunité pour Pr Fètèkè de rappeler que les structures en charge de la transfusion sanguine peinent à satisfaire toutes les demandes de sang dans le pays, un produit qui intervient dans la prise en charge de la plupart des maladies du sang. Il a souligné la nécessité que d’autres volontés se manifestent pour le don de sang, afin de combler les 24,1% de besoins non satisfaits.

Une famille d’hématologues mobilisée pour une meilleure prise en charge des patients.

Le président du comité d’organisation de ces assises, Pr Essohana Padaro, pour sa part, a fait comprendre que c’est une occasion d’échanger sur les succès, défis et perspectives de recherche, tout en se réjouissant de l’engouement que ces rencontres suscitent auprès des spécialistes de maladies du sang.

Françoise AOUI

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