Le monde entier célèbre ce mercredi, la Journée Internationale de la Liberté de la Presse, une journée proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, en réponse à l’appel de journalistes africains qui, deux ans plus tôt, avaient proclamé la déclaration de Windhoek, en Namibie, sur le pluralisme et l’indépendance des médias. Le thème de partage est « Des esprits critiques pour des temps critiques : rôle des médias dans la promotion de sociétés pacifiques, justes et inclusives ». Au Togo, la commémoration, organisée par l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT) a été marquée par la lecture du message de circonstance du secrétaire général de l’ONU, de la présentation du rapport de l’Observatoire Togolais des Médias (OTM) sur la situation de la presse togolaise et une conférence-débat autour «de la nécessité de l’indépendance de la presse pour une presse libre : obstacles et approches de solutions».
Dans le cadre de la commémoration de la Journée Internationale de la Liberté de la Presse, l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT) a convié les hommes et femmes des médias à une série de manifestations. A la Maison de la Presse, à Lomé, les journalistes ont rendu hommage aux confrères tombés les armes à la main, avant de célébrer les fondamentaux de la liberté de la presse qui reposent sur le droit à la liberté d’opinion et d’expression, sur une base publique, sans être inquiété, et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, des informations et des idées. C’était également l’occasion, pour les membres de la corporation, de se remettre en cause sur l’usage fait de la liberté de la presse. «Le rôle des médias est d’informer, d’éduquer et de divertir. Arrivons-nous à jouer réellement ce rôle? Que faisons-nous de notre confraternité? Dans la même mesure où nous dénonçons des manquements, vis-à-vis de la liberté de la presse, journalistes que nous sommes, avons l’impérieux devoir de respecter les règles d’éthique et de déontologie, faisant ainsi preuve de sens de responsabilité et de rigueur dans le métier que nous exerçons» a souligné Mme Patricia Adjisseku, secrétaire générale de l’UJIT.
Le président de l’Observatoire Togolais des Médias (OT M), M. Aimé Dodzi Komla Ekpé a, de manière globale, révèle que la presse togolaise évolue dans un cadre juridique des plus libéraux de l’Afrique francophone avec un code de la presse et de la communication «dépénalisé» depuis 2004. Les médias tant publics que privés font de leur mieux pour servir la population au quotidien et les rapports entre journalistes et médias sont appréciables, au regard de l’implication des journalistes pour la réussite des travaux de haut niveau. Cependant, l’agression d’un journaliste par les forces de l’ordre et le retrait de fréquences à une télévision et à une radio restent les faits majeurs ainsi que des dérapages observés au niveau de certains professionnels des médias. Afin d’apporter des améliorations et professionnaliser le secteur, l’Observatoire recommande aux autorités, chacune en ce qui la concerne, d’accorder une attention particulière à la presse en l’intégrant comme un outil de développement. «La presse rapproche les hommes en même temps qu’elle peut les éloigner. La responsabilité sociale du journaliste est alors déterminante dans la recherche de la paix, de l’accomplissement du bien-être des populations et de leur épanouissement», a laissé entendre M. Ekpé.
Le président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC), M. Pitang Tchalla a félicité l’ensemble des professionnels pour les sacrifices quotidiens et les a conviés à de nouvelles perspectives. Il a relevé toutes les mesures prises pour aider le journaliste avant de laisser entendre que la HAAC reste toujours disponible aux côtés des médias, afin que «la liberté de la presse ne s’use pas ».
Yankolina M. TINGAENA
RSS