Assemblée Nationale

Ouverture de la session de droit de l’Assemblée nationale issue des législatives du 29 avril 2024

Le bureau d'âge composé du Prof. Gogué et des deux plus jeunes députés.
Ouverture de la session de droit de l’Assemblée nationale issue des législatives du 29 avril 2024

Le bureau d’âge composé du Prof. Gogué et des deux plus jeunes députés.

Les nouveaux députés élus à l’issue des élections législatives du 29 avril dernier, ont ouvert, hier, leur session de droit. Présidée par le doyen d’âge de la nouvelle législature, Tchaboure Gogue, président de l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégrale (ADDI) et assisté par les deux plus jeunes députés, cette session a principalement permis de mettre en place une commission chargée de la révision du Règlement intérieur qui régira l’Assemblée nationale durant les six prochaines années.

Les nouveaux députés à l’ouverture de la session de droit.

La session de droit, conformément à l’article 1er alinéa 2 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, s’est ouverte, hier, au siège de l’institution à Lomé, en présence de 107 députés sur les 113 élus. Elle a été marquée par la vérification des nouveaux élus, ainsi que la présentation des requêtes en contestation d’élection et des décisions du rejet par la Cour constitutionnelle, sous la direction du bureau d’âge. Ce bureau a ensuite mis en place une commission chargée de réviser le règlement intérieur de la nouvelle Assemblée nationale. Composée de 19 membres, dont 16 pour la majorité parlementaire (UNIR) et 3 pour l’opposition parlementaire, cette commission aura pour mission de faire des propositions d’amendements qui seront ensuite examinées en plénière. Une fois ce règlement intérieur adopté, il sera renvoyé à la Cour constitutionnelle pour examen de conformité avec la nouvelle Constitution.

A l’ouverture, le président du bureau d’âge, M. Tchabouré Gogué, a relevé qu’ils sont réunis ici, non seulement en tant que représentants du peuple, mais aussi en tant que législateurs et gardiens de l’avenir du pays. Il a souligné que le contexte international, régional et national est marqué par des crises et des turbulences aux multiples dimensions. « Nous avons une lourde responsabilité, car les défis auxquels nous faisons face sont énormes et c’est à nous de contribuer à ce qu’un meilleur avenir se réalise au Togo. A l’échelle mondiale, la crise climatique est une source de préoccupation majeure, car nous sommes dans un pays où la grande partie de la population vit de l’agriculture. Fort de notre rôle de législateurs, il nous revient de créer un cadre légal propice au développement et à la promotion des investissements, pour renforcer notre résilience face au changement climatique, pour une meilleure exploitation de nos potentialités agricoles », a-t-il relevé. Evoquant le contexte sur le plan régional, l’honorable Gogué a précisé que l’Afrique de l’Ouest est confrontée à des dynamiques complexes et défis de sécurité qui nécessitent une approche stratégique coopérative et une collaboration étroite entre les acteurs régionaux. « Nous faisons aussi face à l’extrémisme violent, qui débouche sur le terrorisme, qui a commencé dans les pays du Sahel et qui s’étend maintenant vers les pays côtiers. Aujourd’hui, ces violences font des ravages dans la Région des Savanes, au Nord du Togo et du Bénin. Nous avons des forces de défense et de sécurité qui continuent de lutter vaillamment, afin de nous protéger et d’assurer notre quiétude. Nous avons encore un rôle important à jouer. Il nous revient de mettre en place des lois donnant à notre armée le budget et les dispositions nécessaires pour faire face à cette crise sécuritaire. Nous devons aussi travailler étroitement avec nos collègues députés de la sous-région, pour trouver des solutions durables et qui renforcent la CEDEAO », a-t-il confié.

Œuvrer ensemble pour une véritable réconciliation nationale

Au niveau national, selon Pr Gogué, le Togo est confronté à des défis uniques qui exigent des réponses audacieuses et novatrices. Selon lui, l’objectif ultime devrait être le développement du pays, ainsi que la sécurité et le bonheur du peuple togolais. « Je souhaite que dans cette salle, haut lieu de dialogue, de concertation et de recherche de consensus, tous les actes que nous poserons, toutes les décisions que nous prendrons soient toujours motivées par cet objectif ultime. Pour cela, je voudrais proposer quatre règles d’engagement sur lesquelles j’aimerais que nous convenions de nous atteler en dépit de nos divergences politiques et morales, pour un meilleur lendemain pour notre chère patrie et nos concitoyens. Premièrement, travailler dans le respect mutuel, aller au-delà de nos intérêts personnels, respecter les opinions des uns et des autres, déployer tous les efforts nécessaires pour rechercher et aboutir à des consensus, pour le renforcement de l’unité nationale et le bien-être collectif. Si nous sommes unis par ce même objectif ultime, je demeure convaincu qu’ensemble, opposition ultra minoritaire et majorité très importante, nous ferons passer une grande partie des recommandations en matière de contrôle des actions gouvernementales et d’adoption des propositions de lois soumises par l’opposition au profit de nos populations. Deuxièmement, œuvrer pour une véritable réconciliation nationale et pour l’émergence d’une société plus solidaire, plus juste et plus équitable. Devant cette exigence, nos opinions partisanes devront s’estomper, pour ne voir que le bien du peuple. Troisièmement, participer activement à la promotion de l’Etat de droit et des droits de l’Homme. Personne ne doit être au-dessus de la loi ou privé de ses droits. Et enfin, travailler ensemble pour bâtir un avenir meilleur pour nos concitoyens… », a relevé M. Gogué. Pour lui, si cette législature arrive à tenir ces engagements, il est convaincu qu’à la fin de son mandat, les Togolais seront dans une meilleure situation que celle dans laquelle ils sont, aujourd’hui.

Alex TEYI

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