Santé

Lutte contre le paludisme : Le vaccin R21 Matrix introduit dans le programme de vaccination des nouveau-nés de cinq mois d’âge

Dr Kokou Wotobé (milieu) a dirigé la conférence de presse.
Lutte contre le paludisme : Le vaccin R21 Matrix introduit dans le programme de vaccination des nouveau-nés de cinq mois d’âge

L’un des deux vaccins antipaludiques pré qualifiés par l’OMS, en 2022 et 2023, le R21/Matrix, a été introduit, le 1er septembre dernier, dans le Programme Elargi de Vaccination (PEV). Ce vaccin vient s’ajouter aux moyens de lutte mis en place dans le pays. L’information a été portée à la connaissance des professionnels des médias et autres acteurs de lutte, ce mardi 2 septembre 2025 au cours d’une conférence de presse au cabinet du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique à Lomé. 

Les spécialistes en santé fortement mobilés pour débattre de l’innocuité du nouveau vaccin.

Le gouvernement togolais répond à l’appel de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en 2022 et 2023, à introduire les vaccins antipaludiques R21/Matrix et RTS-S dans les programmes de vaccination de routine. Le choix du Togo a été porté sur le R21/Matrix relativement moins cher, mais dont l’innocuité est rassurante. Sont éligibles pour ce nouveau produit, les nouveau-nés de cinq mois d’âge. Quatre doses, dont les trois premières à partir du 5e au 7e mois et la quatrième dose à partir de 15 mois d’âge, sont nécessaires pour protéger les enfants concernés contre les formes graves du paludisme qui se soldent, dans la plupart des cas, par des décès. Ce nouveau vaccin contribue à réduire de 13% le taux de décès dus au paludisme. Il vient étoffer les moyens de prévention et de lutte déjà existants, comme la campagne triennale de distribution gratuite des moustiquaires imprégnées d’insecticide, la chimio prévention pour les femmes enceintes, la chimio prévention du paludisme saisonnier pour les enfants vivant dans des zones de transmission saisonnière intense, les tests de diagnostic rapide (TDR) et le traitement préventif intermittent chez les nourrissons.

Le secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Kokou Wotobé, a rappelé que le paludisme constitue un problème majeur de santé publique en Afrique et au Togo. L’Afrique, à elle seule, concentre 94% des cas enregistrés dans le monde et 95% des décès mondiaux liés au paludisme. De l’avis du secrétaire général, cette affection représente 40% des consultations externes et 25% de toutes les admissions hospitalières au Togo, tout en constituant l’une des premières causes de décès. « Chez les enfants, il constitue une menace particulièrement grave, se manifestant souvent par des convulsions, des comas et conduisant malheureusement au décès. En cette période des pluies, il demeure la pathologie la plus fréquente dans nos hôpitaux et ce, malgré la mise en œuvre par le gouvernement de plusieurs outils de prévention et de lutte », a-t-il précisé. Dr Wotobé a indiqué que le vaccin contribuera à sauver de nombreuses vies et à réduire considérablement l’impact socio-économique de cette maladie sur les familles et les communautés.

Le coordonnateur des Systèmes de santé au bureau de l’OMS au Togo, Dr Romain Hilaire Ouedraogo, au nom de tous les partenaires techniques et financiers, a félicité le Togo pour son engagement dans la lutte contre le paludisme et a convié les différentes couches de la population à une acceptation de ce nouveau produit de santé. Il a indiqué que l’utilisation de tout produit de santé peut être suivie d’effets indésirables. Mais, le plus important, c’est de s’assurer que les bienfaits du médicament dépassent de loin ces effets indésirables.

Il faut souligner que la pré-qualification de ces vaccins est intervenue après une phase pilote concluante de deux ans au Malawi, Kenya et Ghana, au profit des dizaines de milliers d’enfants. Cette phase a permis d’évaluer plusieurs points à savoir : l’impact du vaccin pour réduire la mortalité, son innocuité dans le cadre d’une utilisation systématique, ainsi que la faisabilité d’administrer les quatre doses.

Françoise AOUI

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