Le Programme d’Appui au Développement à la Base (PRADEB), lancé en 2013, par le gouvernement togolais avec le soutien financier de la Banque Ouest-africaine de Développement(BOAD), est un programme qui vise à soutenir la politique de développement à la base afin d’améliorer les conditions de vie des populations vulnérables. Sa mission est de réduire la pauvreté à travers l’appui au développement à la base et contribuer à la promotion de l’emploi des jeunes. Après quelques années de travail dynamique sur le terrain, le programme a profondément contribué à diminuer les difficultés d’insertion professionnelle des jeunes. La phase d’activités 2017 de ce projet tend vers sa fin et les responsables en dressent le bilan et les perspectives.
Le gouvernement togolais a mis en place le PRADEB pour diverses raisons, notamment réduire la pauvreté, améliorer les conditions de vie des populations, contribuer à l’insertion des femmes et des jeunes dans la vie économique ,réduire les déséquilibres géographiques et contribuer à la cohésion sociale.
Pour aider les couches les plus vulnérables de la société togolaise à se prendre progressivement en charge et à accéder à un mieux-être sur le plan économique et social, le ministère de Développement à la Base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi des jeunes, a implémenté le programme dans chaque région du pays par les Agences de Relais Locales (ARL) qui sont des ONG ou des Associations travaillant dans le domaine du développement communautaire et ayant un ancrage régional très poussé. Elles sont aidées dans leur mission par deux organes qui sont le Cadre de Concertation (CC), qui définit les orientations régionales à prendre en compte dans les réalisations annuelles, et le Comité Régional de Sélection (CRS) qui approuve les bénéficiaires à accompagner au cours de l’exercice annuel. Les ARL informent ensuite les communautés sur l’existence, le fonctionnement du programme et les accompagnent avant et après la mise en œuvre des microprojets.
Selon le coordonnateur national du PRADEB, M. AGBOSSOUMONDE Kodjo Aristide, le PRADEB comprend plusieurs composantes à savoir : Le soutien aux activités des Groupements d’intérêt économiques. Celle-ci vise à renforcer les capacités techniques, entrepreneuriales et faciliter l’accès aux crédits pour les Groupements d’Intérêt Economiques afin de consolider leur capacité de création de richesse et ainsi de les sortir de la pauvreté.
La seconde Composante est l’Appui à l’installation des Plateformes Multifonctionnelles(PTFM). Il s’agit, selon M.AGBOSSOUMONDE, d’outil de développement socioéconomique qui permet aux populations rurales d’accéder à des services énergétiques modernes et ainsi de s’adonner à divers activités génératrice de revenus pour leur insertion dans la vie économique.
La troisième est l’appui à la promotion de l’emploi des Jeunes. Pour cette dernière, il s’agit de développer l’auto-emploi, promouvoir les créneaux d’emplois tels que l’artisanat et l’entreprise agricole qui constituent une opportunité d’insertion professionnelle, économique et sociale pour les jeunes diplômés et artisans afin de réduire de façon conséquente leur taux de chômage, a indiqué le coordonnateur national du PRADEB.
PRADEB et ses œuvres
Face à la précarité en milieu rural comme en milieu urbain, le gouvernement a mis une importante ressource et plusieurs moyens d’actions pour réduire la pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations. Les actions retenues sous la première composante de soutien aux activités des groupements, sont, entre autres, la formation des groupements sur des thématiques identifiées suite à des diagnostics organisationnels participatifs et la facilitation de l’accès au crédit à travers la mise en place d’une ligne de crédit auprès des institutions de micro-finance et d’un fonds de garantie.
A travers cette démarche, le PRADEB a renforcé les capacités d’organisation et de fonctionnement de 500 groupements d’intérêt économique, selon les normes édictées par le gouvernement du Togo. Il a encadré et facilité aussi l’accès au micro-crédit à 350 groupements d’intérêt économique, pour la bonne conduite d’activités génératrices de revenus. Ces GIE ont désormais un compte d’épargne et obtenu un crédit dans les structures de financement décentralisées (SFD) partenaires du programme.
L’Etat Togolais a incorporé également au niveau du Programme d’Appui au développement à la Base (PRADEB), la composante « Appui à l’installation des plateformes multifonctionnelles » pour lutter contre la pauvreté énergétique et ses conséquences dans les milieux ruraux. Cette composante a pour objectif de favoriser l’accès des populations à l’électricité pour les services de base (éclairage, charge portable, eau potable, santé, etc.), professionnaliser et former les groupements à la gestion d’une entreprise rurale et au développement des activités génératrices de revenus et de libérer les femmes des tâches pénibles tout en rehaussant leurs positions et images au sein des communautés. Au 31 décembre 2017, 197 plateformes multifonctionnelles (PTFM) sur 200 prévues ont été installées et sont fonctionnelles.
Difficulté d’accès au crédit et faiblesse des capacités techniques et entrepreneuriales
Face au taux de chômage et au sous-emploi élevé, caractérisée par le manque de perspectives d’avenir et une difficulté accrue à s’insérer dans la vie économique, le gouvernement s’est assigné pour objectif de créer les conditions juridiques, institutionnelles et économiques pour la création d’emplois et l’amélioration des revenus. Les actions prioritaires retenues par le Gouvernement portent, entre autres, sur le développement de l’auto – emploi et l’accès des jeunes à des emplois décents ainsi que le renforcement des mécanismes de microcrédit. Ainsi, la composante « appui à la promotion de l’emploi des jeunes » entre dans le cadre de cet effort d’insertion des jeunes dans la vie économique. L’objectif est de former 3 750 jeunes diplômés et artisans en techniques de création d’entreprises, et 500 jeunes diplômés et artisans en gestion de micro entreprises et de crédit. Ce mécanisme vise également à faciliter l’accès au financement à 1 500 micros entreprises de jeunes diplômés et artisans. Au terme de l’année 2017, 750 micros entreprises ont été créées ou consolidées par les jeunes fonctionnant selon les normes édictées par le gouvernement. Il faut noter aussi la création des micros entreprises en milieu rural par les jeunes urbains.
Des résultats qui consolident la dynamique du développement à la base
Selon le coordonnateur national du PRADEB, M. AgbossoumondE Kodjo Aristide, à travers ses trois composantes, au terme de l’année 2017, soit cinquante-trois mois après son opérationnalisation effective, les taux cumulés d’exécution physique et financière du PRADEB sont respectivement de 90% et de 81%.
Par rapport au taux d’exécution physique de toutes les activités de la composante « soutien aux activités économiques des groupements », sur 1, 5 milliards de FCFA prévues, 850 millions de FCFA ont été réalisées soit un taux d’exécution de 57%.
Sur 3,2 milliards de FCFA prévues pour la composante « appui à l’installation des plateformes multifonctionnelles », 2, 6 milliards ont été réalisées avec un taux d’exécution de 82%.
S’agissant de « l’appui à la promotion de l’emploi des jeunes », sur une prévision de 2,2 milliards de FCFA, le projet a engagé 2, 1 milliards de FCFA avec un taux d’exécution de 96%.
Pour ce qui concerne la création d’emploi sur le programme, 3300 emplois ont été créés sur la composante N°1, 1930 sur la composante N°2 et 1850 sur la composante N° 3, soit un total de 7 080 emplois créés.
Le PRADEB a permis l’insertion effective de milliers de femmes et de jeunes dans la vie économique du pays. L’installation des plates-formes multifonctionnelles dans diverses localités et le développement de l’auto-emploi sont autant de signes qui démontrent que ce projet est une réussite. Les bénéficiaires abordent la vie avec beaucoup plus de confiance.
Moussouloumi BOUKARI
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