Le groupe de la Banque Mondiale (BM) a réalisé une étude sur les Perspectives économiques du Togo, intitulée « Libérer le potentiel de croissance du pays ». Les résultats de l’étude présentés, mercredi 25 octobre 2023, aux différents acteurs du maillon de l’économie, soulignent que l’ouverture commerciale et une mobilisation accrue des investissements privés seront essentielles pour libérer le potentiel de croissance du Togo. L’on note que l’économie togolaise a affiché une bonne performance, depuis 2020, malgré le contexte régional et mondial marqué par des défis sécuritaire et sanitaire.
La Banque Mondiale a présenté, le 25 octobre 2023, dans ses locaux, à Lomé, le rapport d’une étude qu’elle a réalisée sur les perspectives économiques du Togo. Ce rapport fait ressortir que la performance de l’économie togolaise a fait face aux chocs multiples qui l’ont affectée, depuis 2020, ainsi que des facteurs de croissance à moyen terme. Selon l’étude, dans un contexte international difficile, la croissance économique devrait se maintenir autour de 5.2% en 2023 et 2024, avant de se renforcer pour atteindre 5.8% en 2025, tirée par un rebond de la demande extérieure et des conditions favorables à l’investissement privé. « L’économie togolaise a fait face à une résilience importante face aux percussions de ces dernières années, c’est-à dire, les crises successives dues à la pandémie liée au coronavirus et la crise ukrainienne qui ont eu des répercussions sur les denrées alimentaires et les produits de première nécessité. Malgré cela, les principales activités économiques se sont maintenues de 4 à 5/100. Nous notons, par ailleurs, que le regain d’inflation a eu un effet néfaste sur les ménages les plus défavorisés. Les interventions du gouvernement pour protéger les populations vulnérables ont été bienvenues, mais en créant des déficits budgétaires qui devraient être résorbés », a laissé entendre M. Marc Stocker, économiste principal à la Banque Mondiale.
Le rapport stipule également qu’à moyen terme, le scénario de référence prévoit une stabilisation du potentiel de croissance du Togo de 5.5% jusqu’en 2030. Cependant, un programme de réformes ambitieux pourrait entrainer son accélération à 7%, y compris à travers la mobilisation de fonds pour atteindre les objectifs climatiques du Togo. La mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est une opportunité importante pour le Togo. Car elle pourrait conduire un doublement du stock d’investissements étrangers, d’ici 2035. C’est donc une opportunité pour développer le commerce transfrontalier qui joue un rôle crucial, notamment dans le secteur agricole.
L’importance du commerce transfrontalier
La seconde partie du rapport est consacrée au rôle de l’intégration régionale pour accélérer le développement du Togo. Le document élaboré par la Banque Mondiale parle aussi de l’importance du commerce transfrontalier, les atouts du port de Lomé et le rôle que pourrait jouer la ZLECAf pour l’ouverture commerciale et la mobilisation des investissements étrangers. L’amélioration de la connectivité avec les pays enclavés devrait favoriser les exportations nationales et le commerce de transit, contribuant ainsi au développement des villes secondaires le long du corridor Lomé-Ouagadougou-Niamey. En effet, le Togo a fait preuve de résilience face aux crises successives et dispose d’un potentiel de croissance important, si des réformes sont mises en œuvre pour mobiliser les investissements privés, alors que le gouvernement entame une période de consolidation budgétaire. Un autre aspect, soulevé par le rapport, est la nécessité de renforcer l’inclusion sociale, pour accroître la résilience des populations vulnérables, dans les prochaines années. Le renforcement des opportunités économiques pour les populations vulnérables, ainsi que leur accès aux services de base permettront de réduire les disparités socio-économiques et de réaliser le plein potentiel du Togo.
Pour l’occasion, M. Tchasso Kpowbié Akaya, secrétaire général du ministère de l’Economie et des Finances, a indiqué que le gouvernement compte tout mettre en œuvre pour maintenir le cap. Il a appelé l’ensemble des partenaires à accompagner le Togo et à le considérer comme un véritable moteur de croissance régional.
Yankolina M. TINGAENA
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