« Lutte contre la pandémie au coronavirus et les fêtes traditionnelles : rôle des chefs traditionnels » est le thème d’un atelier de sensibilisation organisé le 5 septembre, à l’hôtel Sarakawa, par le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales à l’intention des chefs traditionnels du Togo. La rencontre a permis de faire l’état des lieux de la pandémie aux plans mondial, continental et national aux garants des us et coutumes, afin de leur faire prendre conscience pour qu’à leur tour, ils puissent sensibiliser leurs administrés, et surtout jouer leur partition dans l’application de l’arrêté portant interdiction des fêtes traditionnelles qui vise à rompre la chaîne de transmission.
En dépit des mesures barrières édictées par le gouvernement pour combattre la pandémie au coronavirus et surtout de l’interdiction de la célébration festive des fêtes traditionnelles, force est de constater que la loi n’est pas respectée. Conséquence, la flambée des cas confirmés ces derniers temps trouve en partie sa source dans certaines fêtes traditionnelles. Face au constat de l’inobservation de ces règles et en vue d’amener les chefs traditionnels à jouer leur rôle dans l’application de la loi, ceux-ci ont été conviés, samedi, à un atelier de sensibilisation, occasion de les renforcer à apporter leur contribution dans cette lutte. D’entrée, le ministre Payadowa Boukpessi de l’Administration territoriale a souligné que le chef est un repère pour la société et, en ce sens, il doit lui-même respecter les gestes barrières et les faire respecter par sa population.
« Le chef, pour aider à la lutte contre la pandémie, doit renseigner les services compétents sur les cas suspects dans sa localité, consulter les services de santé pour avoir des informations en temps réel et s’appuyer sur les comités de veille des quartiers. Les fêtes traditionnelles sont des moments d’offrir des sacrifices à nos ancêtres. Pour le faire, il faut être en vie, pour être en vie, il faut respecter les mesures barrières. Vous avez une très grande responsabilité. La situation est sérieuse et chacun doit apporter sa contribution », a-t-il relevé.
Pour sa part, le coordonateur du comité de gestion de la riposte à la COVID 19, le médecin col Mohaman Djibril a présenté la situation épidémiologique dans le monde et au Togo. Plus de 23millions de cas avec près de 900.000 décès dans le monde, plus d’un million de cas en Afrique, cent cinq mille en Afrique de l’Ouest, 1457 au Togo avec 31 décès, selon les chiffres avancés par le Pr Djibril. Au plan national, la région des Savanes compte 76 cas, la Kara 157, la Centrale 250, les Plateaux 115 et 864 pour la Maritime y compris les préfectures du Golfe et d’Agoè. Ces chiffres, a dit le col Djibril, doivent interpeller sur le respect des gestes barrières comme mesures préventives les plus efficaces pour rompre la chaîne de contamination. Il a insisté sur l’implication des chefs traditionnels dans les fêtes traditionnelles dont seuls les rituels peuvent être autorisés avant de rappeler les efforts consentis dans cette lutte, en termes de moyens pour le meilleur de la santé publique dans notre pays.
Le ministre de la Culture, Kossivi Egbétonyo a centré sa communication sur la célébration des fêtes traditionnelles en cette période de turbulence due au coronavirus. « Pourquoi célébrer les fêtes traditionnelles et faut-il les célébrer coûte que coûte ? », a-t-il interrogé avant distinguer la dimension cultuelle de celle culturelle dans la célébration de nos us et coutumes. « Le paysan attend tout de la pluie pour la réussite de ses activités, mais, pour autant, aucun paysan n’oserait prendre le chemin du champs devant l’orage » a relevé le ministre, estimant que, malgré l’importance de nos traditions en tant que patrimoine immatérielle, on ne saurait les célébrer quand la nature n’est pas bonne.
Le président des chefs traditionnels du Togo, Togbui Agboli Agokoli IV a salué cette initiative qui leur permet de s’approprier tous les contours de la pandémie, afin de pour sensibiliser leur population respective à leur retour.
Faustin LAGBAI
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