Lomé accueille, du 26 février au 8 mars 2024, un séminaire régional sur les programmes de maintenance et programmes de fiabilité des aéronefs (SMPRCP). La rencontre est une initiative de l’OACI, en collaboration avec le constructeur d’avions Airbus et le Togo. Elle a pour objectif de renforcer les capacités de supervision des inspecteurs d’aviation civile relatives aux programmes de maintenance et de fiabilité, mais aussi de renforcer les capacités des organismes de maintenance et des exploitants aériens à développer et à mettre en œuvre ces programmes de manière adaptée et efficace.
L’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), en collaboration avec Airbus, tient, depuis le 26 février 2024, à Lomé, un séminaire de formation régional sur les programmes de maintenance et de fiabilité des aéronefs. La rencontre réunit une cinquantaine d’experts des autorités nationales d’aviation civile, des compagnies aériennes et des organismes de maintenance agréés des Etats de la région Afrique Océan-Indien (AFI). Durant deux semaines, ils auront à acquérir des compétences nécessaires au développement et à la mise en œuvre efficace de ces programmes. Ils vont aussi partager les expériences et les meilleures pratiques dans ce domaine. Outre les ateliers pratiques, ces experts auront à échanger autour des modules telles que : « Document de réglementation de la maintenance programmées et de la planification de la maintenance », « Planification de l’entretien », « Programme de fiabilité et de contrôle », « Etablissement d’un programme d’entretien », etc.
En effet, selon les audits d’Universal Safety Oversight audit Programme-Continuous Monitoring Approach (USOAP-CMA) de OACI, le taux de mise en œuvre effective (EI) est de 59,38% pour la zone Afrique et Océan Indien (AFI) et le taux de trafic passagers se situe autour de 3% du trafic mondial, alors que le taux moyen d’accidents de la zone est d’environ 6 accidents par million de départ. Ceci impacte les ambitions de sécurité et de développement du secteur aérien sur le continent. En outre, l’analyse des résultats du taux de mise en œuvre effective a montré que l’un des éléments les moins exploités concerne la formation du personnel.
Posséder des compétences sur trois piliers fondamentaux
En ouvrant les travaux, le conseiller juridique au ministère des Transports routiers, aériens et ferroviaires, M. Koffi Kessougbo, a félicité les initiateurs de cette rencontre. Selon lui, à un moment où le trafic aérien a complètement repris en Afrique, après la crise de la Covid-19, il est du devoir des autorités d’accompagner les mesures visant à sauvegarder les intérêts du secteur ainsi que la confiance des usagers, en menant des actions adéquates permettant de maîtriser les risques actuels et futurs. Pour lui, le séminaire permettra aux participants de posséder des compétences sur trois piliers fondamentaux de la maintenance aéronautique. L’un des piliers porte sur la mise en place des mesures préventives obligatoires et recommandées de maintenance visant à détecter et à prévenir les problèmes avant qu’ils ne deviennent sources de préoccupation de sécurité et de disponibilité des aéronefs. Un autre pilier est relatif à la capacité d’anticipation sur les pannes potentielles de maintenance et la réduction considérable des risques de défaillance au sol et en vol, grâce à une approche proactive axée sur la surveillance et l’amélioration continue de la maintenance. Et enfin, la mise en œuvre des techniques de développement, d’approbation et de surveillance des mesures correctives, préventives et prédictives de maintenance. Il a invité les participants à travailler en synergie, pour une meilleure progression et standardisation des pratiques, en vue de faciliter la navigation aérienne internationale des aéronefs.
Les évolutions technologiques entrainent de nouvelles méthodes d’entretien
Le représentant du Bureau régional OACI pour l’Afrique Occidentale et Centrale, M. Réné Tavarez, a souligné que le maintien de la navigabilité des aéronefs est une responsabilité partagée entre les exploitants aériens, d’une part, en ce qui a trait au contrôle de la maintenance, et des autorités d’aviation civile, d’autre part, en ce qui concerne les conditions d’approbation des données de navigabilité et pratiques de maintenance, afin de garantir la sécurité des aéronefs pendant toute leur durée de vie utile. Par ailleurs, a-t-il relevé, les évolutions technologiques entrainent de nouvelles méthodes d’entretien plus adaptées à des aéronefs certes plus complexes, mais plus fiables, avec la nécessité de gestion des performances de l’aéronef et de ses systèmes, d’optimisation de l’entretien et d’évaluation de l’efficacité du programme d’entretien, suivant les objectifs de fiabilité fixés et le niveau de sécurité requis. « Pour s’acquitter de ces fonctions, il est essentiel de disposer de ressources humaines qualifiées et expérimentées permettant l’exécution efficace des exigences, en matière de surveillance réglementaire », a-t-il souligné. Pour lui, ce séminairea donc pour objectif de fournir « des informations actualisées et des techniques, à travers des exercices pratiques spécifiques ».
Le directeur régional sécurité aéroportuaire Airbus-Afrique, M. Maury Seck et le directeur général de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile (ANAC), Lt-Col Ahabou Idrissou, ont relevé qu’à travers ce séminaire, les participants auront les outils nécessaires pour effectuer un bon suivi de la mise en œuvre des programmes de maintenance et de fiabilité. Ceci, en vue de permettre d’accroître la disponibilité des aéronefs et de contribuer au développement de la connectivité entre les villes. Pour M. Seck l’objectif de sa structure est d’arriver à zéro accident des aéronefs.
Mélissa BATABA
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