La communauté internationale a commémoré, le 16 octobre , la journée dédiée à l’alimentation, qui coïncidait avec le 75e anniversaire de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Au Togo, cette célébration a été marquée par l’inauguration du Hall d’exposition des produits frais « made in Togo » à l’actif de la représentation national de la FAO. La cérémonie a été présidée par le ministre de l’Agriculture, de l’élevage et du développement rural, M. Antoine Lékpa Gbagbéni, en présence de son collègue en charge du Commerce de l’Industrie et de la Consommation locale, M. Kodjo Sévon-Tépé Adédzé, des représentants d’organisations internationaux et invités.
«Cultiver, nourrir, préserver. Ensemble agir pour l’avenir », c’est autour de ce thème révélateur que le Togo, à l’instar des autres pays du monde, a célébré, le 16 octobre, pour la 40e fois consécutive, la journée mondiale de l’alimentation et les 75 ans de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’Agriculture (FAO). Cette commémoration vise à sensibiliser les populations aux problèmes d’approvisionnement et de distribution alimentaire. Il s’agit aussi d’améliorer la productivité agricole à tous les niveaux ainsi que les conditions des vies des communautés rurales.
A l’occasion, le ministre Antoine Lékpa Gbagbéni a exprimé la gratitude du gouvernement à la FAO pour ses efforts dans la mobilisation des ressources indispensables à la lutte contre la faim, la malnutrition et la pauvreté dans le monde et particulièrement au Togo. Pour M. Lékpa Gbagbéni, le gouvernement sous le leadership du chef de l’Etat, fait de la lutte contre la faim la priorité de ses actions à travers le soutien permanent aux initiatives visant à construire un monde libéré de faim. Cette journée de l’alimentation et la 24e édition de l’opération téléfood se déroulent dans un contexte exceptionnel marqué par la crise sanitaire liée à la COVID 19 dont l’impact catastrophique sur la situation socio-économique dans le monde n’est plus à démontrer.
Les indicateurs liés à l’insécurité alimentaire
Dans ce contexte, cette célébration est une occasion pour appeler à la coopération et à la solidarité mondiale afin que les menaces de cette pandémie sur la sécurité alimentaire et les moyens de subsistances agricoles soient circonscrits pour que les couches les plus vulnérables puissent se relever, a-t-il indiqué.
La situation mondiale de la nutrition et de l’alimentation en 2020 montre que plus de 135 millions de personnes dans 55 pays souffrent de sécurité alimentaire aigue et ont besoin d’une aide urgente. De même, la projection du programme alimentaire mondial a déterminé que le nombre de personnes confrontées à l’insécurité alimentaire aigue a doublé, passant de 130 millions en 2019 à 260 millions, en 2020, en raison de la COVID 19. Face à cette situation, a-t-il dit, les gouvernants doivent s’attaquer d’urgence aux effets dévastateurs que le ralentissement économique impose aux populations les plus vulnérables. Selon le ministre, une réponse tardive pourrait avoir des répercutions mondiale plus coûteuses. La mise en place de politiques de protection sociale efficaces et l’adoption de mesures contre la volatilité des prix de denrées alimentaires permettront de garantir des conditions de sécurité et de revenus décents aux petits exploitants agricoles et aux travailleurs de la chaîne agricole. Le ministre a indiqué à cet effet que le Togo, à travers son plan stratégique quinquennal 2020-2025, compte faire de l’agriculture une haute valeur ajoutée et un moteur pour la croissance économique. Pour ce faire, l’amélioration de la productivité des rendements agricoles, le renforcent des industries de transformation agroalimentaire et l’accès des agriculteurs au financement et au marché sont autant d’objectifs à atteindre. Il a de ce fait exhorté les togolais à consommer les produits locaux.
Les effets de la collaboration avec les pouvoirs publics et les ONG
Le coordonnateur résident du système des Nations Unies au Togo, M. Damien Mama, pour sa part, a précisé qu’après 75 ans, les gouvernants et les peuples peuvent se réjouir des progrès accomplis dans la mise en œuvre des politiques en faveur de la sécurité alimentaire, du soutien au développement de l’agriculture, de la foresterie , de la pêche, et de la réduction de la pauvreté, etc.
- Mama a salué la collaboration avec les pouvoirs publics et les organisations non gouvernementales, qui a permis de mobiliser et de mettre en œuvre des interventions structurantes à savoir : le renforcement de la recherche agronomique, l’amélioration de la surveillance épidémiologique animale, la valorisation de la transformation agroalimentaire locale, etc.
Par ailleurs, il a signalé que le projet d’appui de la FAO aux femmes transformatrices de produits agricoles a permis d’accroître le nombre des unités de transformation alimentaires avec de bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication. Ainsi, plus de 600 produits agricoles de près de 150 fournisseurs sont sur les marchés et dans les superettes. M. Mama a pour cela félicité le gouvernement pour l’initiative du mois du consommer local, tout en notant que grâce aux politiques de développement la prévalence de la sous-alimentation est passé de 26% de la population en 2005 à 16,2% en 2018. Malgré ces avancés, on enregistre aujourd’hui une personne sur 9 ne disposant pas d’aliments suffisants pour bien se nourrir. A son avis, l’effet combiné des chocs climatiques, les conflits et la crise COVID 19, vient aggraver la situation des personnes déjà vulnérables.
« Le système des Nations Unies croit que le Togo peut éliminer la faim d’ici 2030, conformément à ses engagements de l’agenda pour le développement durable ». Pour ce faire, il a rassuré de la disponibilité de son institution à soutenir les efforts de développement du pays .
La visite du nouveau Hall d’exposition de produits frais locaux variés et de restauration à la togolaise, situé en face de la BCEAO, a mis fin à la manifestation.
Clémentine PANASSA
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