Corruption

Le projet d’intégration de nouveaux curricula dans l’éducation lancé

Le ministre Isaac Tchiakpé (milieu). A sa gauche Pr Akossiwa Zinsou-Klassou à l'ouverture des travaux
Le projet d’intégration de nouveaux curricula dans l’éducation lancé

Le ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, M. Isaac Tchiakpé a lancé, le 3 juillet 2025, à Lomé, le projet d’intégration de l’éducation à la lutte contre la corruption dans les curricula d’enseignement et de formation au Togo. Il avait à ses côtés sa collègue, Pr. Akossiwa Zinsou-Klassou de l’Action sociale, de la Promotion de la femme et de l’Alphabétisation.

« Il est plus facile de façonner des enfants solides que de recycler des adultes », disait Frederick Douglass, un anti-esclavagiste noir américain du 18e siècle. Pour traduire cette assertion dans la réalité togolaise, la Haute Autorité de Prévention et de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HAPLUCIA) et les ministères en charge de l’Education ont initié le projet d’Intégration de l’Education à la lutte contre la corruption dans les curricula d’enseignement. Ce projet dont les activités ont été officiellement lancées, le 3 juillet 2025, à Lomé, vise à insérer des notions d’éthique, d’intégrité et de bonne gouvernance dans les programmes scolaires et universitaires. Ceci, afin de former les jeunes générations à adopter des comportements responsables et à lutter contre la corruption dès le plus jeune âge.

Le ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, M. Isaac Tchiakpé, a souligné que la lutte contre la corruption nécessite des approches multiples et simultanées, notamment des mesures préventives axées sur des activités de sensibilisation du public, l’incitant à ne pas tolérer la corruption ainsi que des programmes d’éducation qui donnent aux générations futures les moyens d’y résister et de la prévenir. Le ministre a indiqué que le projet marque une avancée majeure dans la volonté des autorités togolaises de former des citoyens responsables et probes. « Il ne s’agit pas d’un simple ajout de contenus théoriques, mais bien d’un changement de paradigme, d’un engagement collectif pour forger une conscience citoyenne chez nos apprenants dès leur plus jeune âge. Ce projet n’est pas une initiative isolée. Il est l’aboutissement d’une volonté nationale au plus haut niveau, traduisant ainsi l’engagement des plus hautes autorités à bâtir une société juste, intègre et responsable, en formant, dès aujourd’hui, les citoyens de demain », a-t-il souligné.

Photo de groupe des participants au lancement du projet

Un projet aux effets à long terme

La mise en œuvre de ce projet sera ponctuée d’activités de sensibilisation et de plaidoyer, d’élaboration de curricula, de formation des enseignants, d’intégration des modules développés dans les programmes, de suivi-évaluation et de promotion de la bonne gouvernance.

Le président de la HAPLUCIA, M. Kimélabalo Aba a, pour sa part, centré son message sur les conséquences de la corruption, un des obstacles majeurs au développement des pays en développement. Car estime-t-il, elle freine la croissance économique, décourage les investissements privés nationaux et étrangers, étouffe les initiatives, alimente les inégalités et érode la confiance des populations en leurs institutions. Le président Aba a précisé que sur le plan national, le Togo a franchi des étapes importantes dans la lutte contre ce phénomène, en mettant en place un cadre juridique et institutionnel portant sur les finances, les marchés publics, le secteur de la justice, etc. La création de plusieurs organes de contrôle et de régulation, dont la HAPLUCIA répond également à cet objectif.

Pour M. Aba, ce projet est bien plus qu’un chantier pédagogique. « C’est un investissement stratégique qui ne portera ses fruits qu’à long terme. C’est un plant que nous mettons en terre, aujourd’hui, et il importe de lui apporter tous les soins pour assurer une bonne croissance et espérer des fruits intègres, plus tard. La réussite de ce projet dépend fortement de l’implication effective et de la franche collaboration de toutes les parties prenantes du système éducatif. Chacun a un rôle très important à jouer dans la réussite de ce projet. Fédérons nos efforts à cette noble œuvre », a-t-il dit.

Au regard de ces effets dévastateurs, la communauté internationale a adopté plusieurs conventions de lutte contre la corruption. Il s’agit notamment de la Convention des Nations Unies contre la corruption, la Convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption et le Protocole de la CEDEAO sur la lutte contre la corruption. 

Françoise AOUI

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