Dans la dynamique des échanges périodiques institués par le ministre de la Communication et des Médias, pour faire l’état des lieux de l’exercice de la profession journalistique, le Pr Akodah Ayewouadan, en charge du département, a rencontré, les patrons et responsables d’organisations de presse. La réunion a été particulièrement consacrée aux discussions sur la convention collective interprofessionnelle, en cours de finalisation, dont l’existence a pendant longtemps été souhaitée par les acteurs du secteur, en vue de sa professionnalisation, mais aussi sur la liberté de la presse, en général. A l’issue du dialogue, toutes les parties se sont dit satisfaites de la manière dont les réflexions ont été conduites et des efforts d’ensemble à faire pour faciliter le travail du journaliste, dont le rôle dans la société n’est plus à prouver.
Le secteur des médias, à l’instar des autres secteurs, connaît des difficultés qui demandent à être résolues. Pour le faire, le ministre de la Communication et des Médias, Pr Akodah Ayewouadan, s’est résolument engagé à maintenir, dans un esprit de dialogue, de concertation et d’échanges, des relations régulières avec les acteurs du département, notamment les professionnels des médias. L’objectif étant de faire l’état des lieux des avancées, des difficultés et échecs, afin de repartir de bon pied. Sur la base de ce principe, le ministre a rencontré, vendredi dernier à son cabinet, à la veille du 1er mai et de la journée internationale de la liberté de presse, les patrons et organisations de presse (corporation) pour discuter sur les avancées salutaires relativement à la convention collective interprofessionnelle. Elément structurant du secteur, en ce qu’il permet d’organiser les relations entre les patrons de presse et leurs salariés, le ministre pense qu’on ne saurait vraiment continuer la marche sans l’avoir, car sa mise en place va être un gage et un pas significatif vers la professionnalisation du métier de journaliste souhaitée par tous. « Aujourd’hui, la convention collective est prête à 99, 99%, autrement dit, les acteurs sont d’accord sur les termes et il ne reste qu’à aller vers sa signature pour qu’elle puisse aller au gouvernement et faire le tour de l’Assemblée nationale », a indiqué le ministre.
De son côté, le président de l’Observatoire Togolais des Médias (OTM), M. Fabrice Pétchézi, a salué ce cadre de discussion dédié au règlement des situations. Sur la convention collective, il s’est réjoui, enfin, de l’entente et du « satisfecit » qui se dégage autour de la plateforme, tant du côté du ministère, du patronat que des syndicats de la presse. « De la manière dont les choses se présentent, on sent que dans les jours à venir, on finira par avoir cette convention derrière laquelle nous avons couru pendant plusieurs années. Cette fois-ci, tout le monde est d’accord et elle va être signée », a-t-il dit ravi.
De l’exercice de la liberté de la presse
En dehors de la convention collective, le ministre Ayewouadan a évoqué la question lancinante de la liberté de presse qui, selon lui, est un élément capital du paysage médiatique à prendre, non comme « un donné » mais « un construit ». A cet effet, il a rappelé la responsabilité de l’Etat qui est de fixer les conditions d’exercice, d’assurer le respect de la liberté de la presse, avant de préciser qu’une fois le travail de création de cadre de mise en œuvre fini, «il incombe aux journalistes de jouer leur partition pour que les règles d’éthique et de déontologie soient respectées pour assurer la cohésion sociale ».
A la veille de la journée internationale de la liberté de presse, le ministre estime que le Togo est très avancé en matière de liberté de presse, rien qu’à voir les différents textes qui régentent le domaine, mais relativise que la liberté de presse, loin d’être une fin en soi, est une quête permanente, se construisant dans la durée, ce à quoi le gouvernement s’attèle. Il a, pour terminer, félicité les acteurs de la presse pour tout le travail qu’ils accomplissent, les encourageant à continuer dans cette recherche du dialogue et de la qualité, dans la diffusion de l’information, « parce qu’au fond, le rôle de la presse est central dans une démocratie et les acteurs du secteur doivent avoir conscience de ce rôle, tout en restant dans le cadre éthique, déontologique et légal prévu par le pays ».
Sur ce sujet, le président de l’OTM, a fait noter qu’il y a des textes intéressants qui protègent les journalistes et qui font la promotion de la liberté d’expression, mais ces deux dernières années, la presse a traversé plusieurs difficultés d’ordre économique (Covid-19) et professionnel en lien avec l’application du code de la presse. De façon substantielle, « en ce qui concerne la liberté de presse, ça va, mais ce n’est pas une fin en soi ; puisqu’il faut continuer de travailler pour élargir cet espace de liberté. Nous avons regretté beaucoup de situations où les confrères ont eu des difficultés, notamment, les arrestations et détentions, et nous espérons qu’à l’avenir, il n’y aura plus de journalistes derrière les barreaux pour des raisons liées à l’exercice de leur profession », résume Fabrice Pétchézi.
Etant donné qu’un nouveau code de la presse a été voté, assorti d’un moratoire qui arrive à échéance en janvier prochain, les discussions ont été menées dans ce sens pour voir comment les organisations de presse s’apprêtent à accueillir son application.
Zeus POUH-PEKA
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