Une mission du Fonds monétaire international (FMI) a achevé, mardi, la 6e et dernière revue du programme de Facilité Elargie de Crédit (FEC) en faveur du Togo. C’était au cours d’une conférence de presse, tenue dans la salle Entente du CASEF à Lomé. Le ministre de l’Economie et des Finances, M. Sani Yaya et le chef de mission du FMI pour le Togo, M. Ivohasina Fizara Razafimahefa, ont livré en toute transparence et indépendance, les principales conclusions des résultats de l’étude de 2019 et ceux de tout le programme de FEC au Togo. Il se dégage que la reprise économique se raffermit et la croissance économique s’est accélérée, passant de 4,9% en 2018 à 5,3% en 2019 et attendue à 5,5% en 2020.
Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Ivohasina Fizara Razafimahefa, a séjourné à Lomé, du 4 au 17 décembre 2019, dans le cadre de la sixième et dernière revue du programme soutenu par une Facilité Elargie de Crédit (FEC). La mission a eu des discussions constructives et productives avec les autorités togolaises et tous les services techniques du ministère de l’Economie et des Finances, les hauts fonctionnaires, ainsi que des représentants du secteur privé et des partenaires au développement.
Au terme de cette visite, M. Razafimahefa a félicité les autorités togolaises pour les progrès réalisées dans la mise en œuvre des réformes et la poursuite des politiques économiques saines. Selon lui, la reprise économique se raffermit. « La croissance économique s’est s’accélérée, passant de 4,9% en 2018 à 5,3% en 2019. Elle devra atteindre le taux de 5,5% en 2020, tirée essentiellement par la demande intérieure, tandis que certains secteurs d’exportation montrent de légers signes de faiblesses », a déclaré le chef de mission, précisant que les crédits au secteur privé ont augmenté de 3,6% (en glissement annuel) et l’inflation s’est établit à 0,4% (en glissement annuel) à fin septembre 2019.
De l’avis de M. Razafimahefa, l’assainissement budgétaire entamé en 2017 reste soutenu, le déficit budgétaire global étant estimé à 2,2% du PIB à fin septembre 2019. Les recouvrements des recettes a été conforme aux prévisions, le niveau élevé des recettes douanières ayant compensé les faiblesses constatés dans le recouvrement des impôts. Les dépenses globales ont été inférieures aux prévisions. « La dette publique totale, qui s’élevait à 81% du PIB à la fin 2016, est en baisse et devrait tomber à 70% du PIB à la fin de cette année », a indiqué le chef de la délégation du FMI, en encourageant les autorités togolaises de persévérer dans l’assainissement budgétaire pour réduire davantage les vulnérabilités liées à la dette.
Les réformes structurelles saluée
M. Razafimahefa a aussi déclaré à la presse que les autorités togolaises ont mis en œuvre des réformes structurelles vigoureuses. « Plusieurs mesures liées à l’administration des recettes ont été mises en œuvre, notamment la création et l’harmonisation des numéros d’identification fiscale, l’instauration de télé procédures dans le but de réduire les coûts de mise en conformité, les retenues à la source et les cautionnements provisoires pour garantir le recouvrement des recettes, les contrôles internes pour lutter contre la corruption et la réduction des exonérations fiscales », a-t-il indiqué. Selon lui, des mesures importantes sont en train d’être prises pour promouvoir le consentement volontaire au paiement de l’impôt. Toutes les procédures de dédouanement seront progressivement automatisées, afin de réduire les possibilités de pertes de recettes et améliorer les services rendus aux opérateurs du secteur privé. L’évaluation et la sélection des projets d’investissement public sont devenues plus rigoureuses. La continuation de la mise en œuvre de ces réformes améliorera l’efficacité des dépenses publiques. Il a expliqué qu’il est prévu de basculer vers un budget programme à partir de 2021.
Des progrès louables dans l’amélioration du climat des affaires
Pour le chef de mission du FMI, les réformes du secteur financier progressent et les discussions continuent. « Un avis de pré qualification a été annoncé en vue de la privatisation des deux banques publiques dans la presse financière internationale. Le processus de pré qualification est en cours. Il est essentiel de parachever les réformes de ces deux banques publiques pour préserver la stabilité du secteur financier et réduire au minimum les risques pour le budget de l’Etat. Les créances en souffrances dans le secteur bancaire restent élevées et la priorité sera accordée au renforcement des cadres juridique et institutionnel pour le recouvrement de ces créances ». M. Razafimahefa a félicité le Togo d’avoir fait des progrès très louables dans l’amélioration de l’environnement des affaires. « Le Togo figure parmi les pays les plus réformateurs au monde selon les derniers indicateurs Doing Business. Les autorités sont également engagées dans des réformes institutionnelles pour renforcer la gouvernance», a déclaré Ivohasina Fizara Razafimahefa. Il a exprimé sa gratitude aux autorités togolaises et à ses interlocuteurs, dans la conduite de ce programme du gouvernement et remercié le ministre Sani Yaya pour sa détermination dans sa mise en œuvre. Une fois encore il a demandé au ministre de transmettre les sincères remerciements du fonds au Chef de l’Etat ainsi qu’aux différents services pour leur collaboration.
Le Ministre Sani Yaya, de son côté, a d’abord salué les grandes qualités d’homme d’Etat et de leadership du Président de la république pour l’appui constant qu’il a toujours apporté durant tout le processus conduisant à la bonne mise en œuvre du programme FEC. Il s’est ensuite réjoui que la mission s’est déroulée dans de bonnes conditions, conduite dans un esprit d’ouverture entre les services techniques qui traduit les excellentes relations qui existent entre le Togo et le FMI. Il a salué le partenariat développé avec l’institution financière, « un partenariat basé sur la confiance, l’objectivité, la qualité du travaildans la rigueur la plus absolue,». M. Sani Yaya a pour finir tenu a remercié très sincèrement, au nom du gouvernement,les plus hautes autorités du fonds qui ont fait confiance au gouvernement togolais. Il s’est félicité de l’assistance technique de l’institution, qui a permis de ramener la dette sous la barre de 70% en deçà de la norme communautaire.
Le ministre de l’Economie et des Finances a salué également le représentant- résident du FMI, Dr Sampawende Jules Tapsoba, pour son appui technique, sa fraternité, pour ses modules de formations à l’endroit de ses services techniques.
Moussouloumi BOUKARI
RSS