Le 63e congrès du Collège Ouest-Africain de Chirurgie (COAC) a ouvert ses travaux, lundi 20 mars 2023, à Lomé, autour du thème : « L’éducation et la formation chirurgicale en Afrique de l’Ouest : Impact de la COVID-19 sur l’éducation chirurgicale ». Cette réunion scientifique qui se tient, du 20 au 24 mars 2023, se veut un cadre d’échange d’expériences et de bonnes pratiques. Elle permettra de débattre des problèmes qui minent le secteur et de plancher sur les défis à relever, pour améliorer l’état des pratiques dans les formations sanitaires. En guise de reconnaissance de ses efforts pour la santé, le chef de l’Etat, Faure Essozimna Gnassingbé, a été investi grand patron de la 63e conférence, à travers une distinction remise au ministre en charge de la Santé, Pr Moustafa Mijiyawa.
La cérémonie d’ouverture de la conférence internationale des chirurgiens d’Afrique de l’Ouest s’est déroulée dans une ambiance solennelle, lundi à l’hôtel 2 Février à Lomé. Une procession faite dans l’ordre et la discipline a permis aux membres du Collège Ouest-africain de Chirurgie (COAC) – en anglais WACS- et aux officiels d’effectuer leur entrée pour le démarrage effectif des activités. Un millier de chirurgiens, notamment du WACS et des collègues invités prennent part à cette 63e assemblée générale, qui se tient pour la quatrième fois au Togo, après la dernière édition en 2013. Des sessions de formation, en passant par des tables rondes sur des sujets de santé publique liés à la formation chirurgicale, et l’accès aux soins essentiels, ce fora médical est une véritable tribune offerte à ces professionnels de santé pour débattre de leurs difficultés au quotidien et examiner les nouveaux défis surgis avec l’apparition de la Covid-19. Les cinq jours d’échanges permettront de tirer des leçons, afin de renforcer la résilience des systèmes de santé et de mieux se préparer aux pandémies et situations d’urgences sanitaires.
Selon le président du Comité local d’organisation, Pr Boyodi Tchangaï, l’objectif est de permettre aux chirurgiens d’être plus outillés dans la prise en charge des affections et de relever leur niveau de compétence en Afrique de l’Ouest, tout en créant des opportunités de collaboration.
Les chirurgiens fortement représentés.
Les besoins en chirurgie s’expriment en divers aspects
En ouvrant les travaux, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Moustafa Mijiyawa, a fait l’historique de la chirurgie qui était d’abord dominée par l’ablation de l’organe, avant de connaître son évolution vers la chirurgie réparatrice, plastique, reconstitutive, prothétique et, de moins en moins, invasive aux XXe et XXIe siècles, une évolution aidée par l’imagerie et le numérique. Les besoins en cette discipline sont dominés par les traumatismes liés aux accidents de la voie publique, la chirurgie obstétricale, les cancers du col de l’utérus et de la prostate et, bien sûr, les urgences abdominales, a rappelé Pr Mijiyawa. C’est en réponse à ce vaste chantier que « le gouvernement consent des efforts dans la construction de nouvelles entités, la réhabilitation et l’équipement des entités existantes, la formation et le recrutement des agents de santé, le rapprochement de la population d’éminents experts et mène des actions en amont, afin de prévenir les maladies évitables par la vaccination, à l’instar de celle contre le papilloma virus humain et l’hépatite viral B », a-t-il indiqué. Le ministre a invité les praticiens au respect des valeurs et de l’éthique de leur métier.
Encourager la mise en place de programmes de formation en chirurgie
Selon la représentante-résidente de l’Organisation Mondiale de Santé (OMS) au Togo, Dr Fatoumata Binta Diallo, le choc de la Covid-19 a bouleversé le monde entier et mis à rude épreuve les systèmes de santé et de formation médicale. L’urgence des besoins exige l’implication de tous les acteurs. En cela, depuis les années 70, l’OMS accorde une place importante au partenariat avec les sociétés savantes, corporatives et associatives dans la recherche des nouvelles connaissances et encourage leur implication dans la mise en œuvre des programmes nationaux de santé. Elle encourage la mise en place de programmes de formation en chirurgie essentielle de base, le développement des curricula de formations spécialisées qui répondent aux besoins réels de soins chirurgicaux, pour une meilleure contribution à l’atteinte de la couverture sanitaire universelle. L’utilisation de technologies numériques et le développement des programmes de formation virtuelle et les plateformes d’apprentissage à distance doivent également être une réponse aux défis de la chirurgie.
Dans le même sens, le président de WACS, Pr Peter Donkor, a insisté sur le développement d’une vision africaine visant la promotion de la chirurgie et de ses praticiens au niveau de la sous-région, afin d’éviter la fuite des cerveaux. L’Afrique de l’Ouest ne dispose que d’un chirurgien pour 45 000 personnes. Or, l’OMS recommande un chirurgien pour 5000 personnes. Des efforts doivent donc être faits dans ce sens et le WACS s’est inscrit dans cette dynamique depuis sa création. Ainsi, le collège s’est donné pour vocation de mettre à la disposition des Etats des spécialistes en chirurgie bien formés et prêts à relever les défis que pose la prise en charge des patients.
Patouani BATCHAMLA
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